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Sport Publié le samedi 11 avril 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Koffi N’Da Adjoua Lucienne ex-championne d’Afrique et recordwoman de Côte d’Ivoire du saut en hauteur : "Je continuerai de revendiquer mes droits jusqu’à ce que je sois réhabilitée"

Koffi N’Da Lucienne a été une athlète de haut niveau. Elle a eu un excellent palmarès. Recordwoman de Côte d'Ivoire en 1983, 1987 et 1988, elle a détenu pendant neuf années consécutives le record africain de saut en hauteur (1989 à 1998). Elle est donc détentrice de six médailles d’or, deux médailles d’argent et de quatre médailles de bronze. Depuis 1998, N’Da Lucienne a quitté la piste. Bien que son record africain soit battu, elle demeure encore la meilleure athlète ivoirienne du saut en hauteur. Aujourd’hui, elle traverse une situation difficile suite aux problèmes qu’elle a connus avec le ministère des Sports. Dans cette interview, elle fait la lumière sur ce qui l’a opposée à sa tutelle.


Avant d’enter dans le vif du sujet, peut-on savoir à quel moment avez-vous commencé à pratiquer ce sport ?

J’ai commencé le saut en hauteur en 1980 lorsque j’étais encore au collège lors des compétitions de l’OISSU. J’ai fait les courses 1500 et 800 m ; j’ai même joué au Handball. C’est au régard à ma forme que mon professeur Pierre Nikpin m’a initiée au saut en hauteur.


Aujourd’hui vous êtes à l’Office national des sports. Vous avez été une athlète de haut niveau. Vous avez glané plusieurs titres. La finalité de tout ce palmarès était-ce de vous retrouver à l’ONS?

Cette question est bienvenue, parce que quelques temps, je me pose la question de savoir pourquoi je me retrouve dans un bureau aujourd’hui. J’ai été et je suis une pièce unique, j’insiste une pièce unique sur l’échiquier national sportif en Côte d’Ivoire en ce sens que des 26 fédérations toutes disciplines confondues, aucun sportif n’a eu un parcours semblable au mien. J’ai détenu le record continental pendant 9 années consécutives. Avec ces titres, j’ai permis à mon pays de détenir le record continental. Et si vous parcourez le livre Guinness des records, le nom de N’da Lucienne y figure pour ses exploits. Depuis 1988, date à laquelle j’ai obtenu ma première médaille d’or, jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais reçu les honneurs de mon pays. Encore moins les gratifications. On se demande ce que N’da Lucienne devient. C’est eu égard à cette situation que j’ai décidé de mettre fin à ma carrière sportive. La Fédération ivoirienne d’athlétisme (FIA), la tutelle, le ministère des Sports, depuis qu’ils existent, ont honoré plus d’un mais ils n’ont jamais jugé utile de m’honorer. Et pourtant, en matière d’athlétisme mon palmarès est au-dessus tout le monde. Mais ceux qu’on a primés en athlétisme en Côte d’Ivoire, n’ont jamais eu de record continental. Je salue tout de même leur mérite au passage. A plusieurs reprises, ces derniers ont été décorés.


Après tant de titres, tant d’années de gloire, tant de services rendus à la nation, vous n’êtes pas récompensée. Pouvez-vous nous dire ce que l’on vous reproche véritablement ?

Je vous le dis avec sincérité, j’ai pratiqué ma discipline avec passion, avec amour. Le fait pour moi de voir le drapeau ivoirien flotter lors des compétitions, me procurait une sensation de joie intense. Ne dit-on pas que le sport nourrit son homme ? Lorsqu’on se sacrifie pour faire honneur à son pays et qu’après, on est humiliée, ça fait très mal. Le même drapeau, quand il est défendu par une autre personne, cette dernière reçoit tous les honneurs. Aujourd’hui, j’estime que mes efforts n’ont pas été reconnus. Je me sens rejetée par mon pays. Je me suis retirée à mon corps défendant de la piste étant entendu que les gens font la sourde oreille à mes revendications. A force de réclamer, on trouve que je suis mal polie. C’est ce que les gens pensent dans ce pays quand on revendique ce qui nous revient de droit. Alors que ma revendication est légitime. Si je vous dis aujourd’hui que je sais ce que les dirigeants et le ministère me reprochaient, je serais une menteuse. Mais ce que je puis vous dire c’est que dans ce pays, les sportifs sont gérés avec deux poids deux mesures.


Vous avez été sportive de haut niveau. A vous comparer avec Namama Fadiga qui aujourd’hui qui est directrice de communication au ministère des Sports, vous semblez être laissée-pour-compte alors que votre record africain n’a pas encore été battu en Côte d’Ivoire. Quelle est votre réaction ?

Vous savez, chacun naît avec son étoile. Mais en l’espèce, ce n’est pas une question d’étoile. Mais plutôt un problème de personne. C’est vrai que Namama Fadiga a remporté beaucoup de titres africains. Mais le sport qu’elle pratique est un sport collectif. C’est ce que les gens oublient. Elle a été plusieurs fois championne d’Afrique. Mais moi j’ai été recordwoman d’Afrique. Aujourd’hui, elle est directrice et quant à moi j’occupe un bureau à l’ONS à titre figuratif. Monsieur Douo pierre, directeur de l’ONS, a fait un courrier pour me radier du personnel. J’ai été convoquée en conseil de discipline. J’ai vu mon salaire suspendu. Et pourtant, le ministre avait dit dans l’un de ses discours que les anciennes gloires devraient être protégées, être prises en charge à vie. Alors dites-moi qui est ancienne gloire du sport ici en Côte d’ivoire ? La seule personne qui ait fait du haut niveau dans le sport dans ce pays, c’est Lucienne. Parce que personne n’a encore battu mon record. Mais qu’est-ce que le ministère a fait pour moi ? Rien. Au contraire, le ministère œuvre pour m’enfoncer, me tuer parce que cette situation a failli me faire trépasser. Je suis hypertendue, je suis malade. Tout cela est dû aux frustrations dont je fais toujours l’objet. Et je n’arrive pas à comprendre pourquoi.


alors que vous n’êtes pas seule dans cette situation. Pourquoi vous vous plaignez?

Au niveau de l’Afrique, il y a un problème. On a l’impression que plus on est champion dans un domaine, plus on devient gênant parce qu’on connaît la chose. Au niveau de notre pays, il n’y a pas une bonne politique qui soit mise en place. On est émerveillé quand on voit Pelé, Diego et on ne se rend pas compte que leurs pays ne les ont pas laissés. Prenons le cas de Diego dont le pays a reconnu le mérite malgré son penchant pour la drogue. Il fut une pièce maîtresse du football argentin. Donc il a été soutenu. Chacun d’entre nous a un défaut. On ne juge pas les gens selon leur vice mais selon leur valeur. C’est en cela que les USA et l’Europe sont grands parce qu’ils reconnaissent les mérites de leurs athlètes. Aujourd’hui, on se plaint que le sport est en chute libre en Afrique. Ceux qui méritent d’être récompensés ne le sont jamais. Ce qui constitue une entrave à la performance de certains de nos athlètes. Qu’on donne l’occasion à chaque sportif de faire ses preuves. J’ai pratiquement sacrifié ma jeunesse pour le sport ; je me suis saignée à blanc pour l’image de mon pays. J’ai fait mes premiers jours à l’équipe nationale à l’âge de 17 ans. Aujourd’hui, j’ai plus de 40 ans ; je n’ai pas eu de jeunesse. En Côte d’Ivoire, les gens œuvrent dans le domaine du sport pour leurs poches. Je mérite, pour tout le sacrifice que j’ai fait pour la Côte d’Ivoire, de recevoir des honneurs et être récompensée. Ce pays a toujours su honorer ses meilleurs sportifs à leur juste valeur. Je ne sais pas pourquoi c’est moi qui ferai exception à cette règle. Qu’ai-je fait pour mériter un tel sort ? Un palmarès alors époustouflant pour sombrer aujourd’hui dans la misère ? Je suis en train de mourir à petit feu. Je souffre d’une grave hypertension artérielle. Tout est parti de la brimade dont je fais l’objet. Je suis en train d’être rongée par la maladie. En plus de cela, je me sens rejetée par mon propre pays, par ceux qui m’adulaient en ce temps. La vie de celle qui a fait vibrer à travers le monde, les stades, est en train de basculer. Elle qui avait pensé que le sport serait sa seule et unique source de réconfort. Je tiens à rappeler au Président de la République que ça ne servira à rien de m’honorer à titre posthume après ma mort.


Quel était le secret de votre force ?

Pour ceux qui me connaissent, l’à peu près ne fait pas partie de mon langage. Je suis une passionnée. Quand je m’engage pour quelque chose, je le fais à fond et de tout mon cœur. A ma toute première compétition africaine, j’ai occupé la 3ème place. Après la compétition, j’ai réalisé que je pouvais mieux faire que la première et la deuxième. C’est ainsi qu’en 1983, j’ai décroché mon premier titre de record africain. Depuis ce temps, j’ai pris goût à la chose. J’aime toujours être parmi les meilleurs. Et lorsque je travaille, je le fais avec acharnement, rigueur et optimisme. Le niveau que j’ai atteint, je le dois à mes incessants sacrifices. J’ai sacrifié ma jeunesse tout simplement parce que j’avais voulu qu’on parle de moi et on a parlé de moi. Je me reposais à peine. Pour ceux qui me connaissent, même les veilles de fête, j’étais en salle de musculation. Je faisais l’effort de ne jamais rater de jour d’entraînement.


Vos meilleurs souvenirs dans l’athlétisme ?

C’est en 1988 que j’ai fait mon premier record d’Afrique en Algérie à Annaba. Je n’en revenais pas. En 1992, pour la première fois où l’Afrique du Sud ouvrait ses portes au monde entier. Comme ils ont vécu longtemps entre eux, on a initié un meeting de l’unité africaine. Il devait regrouper les meilleurs athlètes d’Afrique. Nous y avons participé au moment où l’Afrique du Sud était en plein apartheid. A ce meeting, il n’y avait que des Blancs. Mais grand fut leur étonnement lorsqu’ils ont vu des Noirs parmi eux qui avaient une telle performance parce que c’est seulement les meilleurs qui étaient choisis. Le jour de la compétition, je me trouvais dans un autre monde. Certaines personnes au niveau de ma fédération étaient inquiètes et pessimistes. Pour eux, je n’allais pas pouvoir être à la hauteur. La meilleure Sud africaine faisait une performance de plus de deux mètres. Il fallait battre ce record. Cette dernière a fait 1,94 m. mais au grand dam de tous, j’ai fait également 1,94 m. Malheureusement, cela passe sous silence aujourd’hui. Et c’est vraiment dommage. Un mois et demi plus tard je me suis retrouvée à l’Ile Maurice où j’ai fait 1,95 m. Ce fut mon dernier titre continental.


Ce problème qui vous ronge tant le foie remonte à quand ?

Quand je fais un pas en arrière et que j’essaie de recoller les morceaux, je dirai que j’ai eu un accrochage avec mon président de fédération en 1989. C’est l’année où j’ai fait mon tout premier record d’Afrique en dépit de mon jeune âge. C’était au cours d’une compétition nationale. Et quelque temps après, j’ai appris que le Président de la République, feu Félix Houphouët-Boigny a suivi la compétition. Et comme il aimait tout ce qui était en rapport avec le pays, quand j’ai eu ce record, il n’a pas hésité à m’apporter son soutien. Une personne m’a demandé comment je gérais les biens que le président me donnait. Je suis tombée des nues parce que je n’avais jamais rien perçu. C’est à ce moment que feu Gervais Coffi et Alain Blkiri (que tout le monde connaît je ne sais pas s’il vit encore) ont décidé de m’aider. Donc j’étais géré par ceux-là, parce que je ne percevais rien. Mais ici en Côte d’Ivoire, quand tu contournes ton chef pour atteindre un autre objectif, on trouve que tu es rebelle, arrogante. C’est à partir de là que mes problèmes ont commencé. Après FHB, sous Bédié, les mêmes scenarii se sont produits, mais fort heureusement j’ai été prise en charge par Henri Konan Bédié et son épouse que je remercie. Et comme les responsables de la Fia étaient des bras séculiers du gouvernement, donc tous les ministres passés ont été corrompus. Aucun ministre depuis Fologo en passant par Siguidé Soumahoro, René Diby, Bro Grébé n’ont trouvé nécessaire de me soutenir, de rappeler mes exploits aux chefs d’Etat, les services que j’ai rendus à la nation. Et comme j’ai toujours revendiqué mes droits, on estime que je suis mal éduquée. Mais je connais ma valeur, j’ai une certaine notoriété. Je sais ce que je représente en dehors de mon pays. Je suis comme une ambassadrice du sport. Les autres pays africains, quand ils me voient, ils sont contents du fait de mon titre de recordwoman d’Afrique du saut en hauteur. Mais comment pouvez- vous comprendre que je sois persécutée, brimée, frustrée dans mon propre pays ? Et pourquoi ? Moi, je ne rentre pas dans le contexte des gens.


Qu’entendez-vous par entrer dans le contexte ?

Je ne peux pas souiller mon corps et mon âme pour faire plaisir à un individu. Je suis intègre, je persévère autant que faire se peut ma dignité de femme et mère. Seul Dieu saura récompenser celui qui se battra pour moi. Mais je suis désolée N’da Lucienne ne peut pas rentrer dans le contexte ivoirien comme on le dit. Je ne céderais à personne. Ni aujourd’hui ni demain. Je préfère la brimade à cette attitude de déshonneur, de nature à souiller mon corps. Je ne peux en aucun cas me souiller pour obtenir ce qui est éphémère.


Pouvons-nous savoir votre niveau d’étude ?

Pour atteindre mon niveau sportif, j’ai dû sacrifier beaucoup de choses. La plupart des grands champions n’ont pas un niveau assez élevé. J’ai seulement le niveau de la 3ème parce qu’après ce niveau, je suis allée en France. J’étais à l’INSET de Paris, l’équivalent de l’INJS. J’avais voulu faire d’autres études. A ma grande surprise, mes responsables me disent qu’ils ne m’ont pas envoyée en France pour faire des études mais pour sauter. Je vais ouvrir une parenthèse. Il faut que l’opinion nationale sache que lorsque je voulais me présenter en 2004 pour briguer le poste de président de la Fédération ivoirienne d’athlétisme, ma candidature a été purement rejetée par le ministère des Sports pour la seule et unique raison que je ne suis pas titulaire d’une agrégation. Pourquoi au moment où je faisais mes sacres on ne m’a pas demandé ce niveau d’études ? Après cette humiliation, je n’ai pas hésité à intenter une action en justice contre le ministère. C’est à ce moment que le Ministère a juré de me faire la peau. Sans que je le sache, un document attestant de mon indisponibilité a été signé à mon nom et faisant croire que je ne suis plus apte à travailler. Au moment où je vous parle ? je suis supposée être indisponible jusqu’à nouvel ordre. Toutes ces manigances ont eu lieu sous le Ministre Gueu Michel. Et pire encore, lorsque Douo Pierre est arrivé à la tête de l’Ons, il a fait vider mon bureau à mon absence en jetant mes effets personnels dehors. Douo Pierre a fait établir un autre document au niveau de la Fonction publique en faisant croire que j’ai fait un abandon de poste. Ils ont même fait croire aux gens que j’étais en France. En dernière analyse, j’ai été traduite en conseil de discipline avant d’être radiée purement et simplement de la Fonction publique. Vu l’ampleur de la situation, il s’en est fallu de peu pour que je trépasse. Je ne savais dans quel monde je me trouvais car cette fois la surenchère avait été poussée très loin. Ce fut le comble du ridicule. J’ai tout fait après cette situation, pour rencontrer le Ministre Banzio. Mais toutes les tentatives menées pour le rencontrer sont restées vaines. Il m’a certes reçue sur insistance de la Présidence. Cependant, les choses n’ont pas eu de suite. Je ne fais rien actuellement. Je voudrais faire savoir aux Ivoiriens que N’Da Lucienne est là, que le ministère des Sports sa peau.


Le fait pour vous d’avoir esté en justice contre le ministère sous Gueu Michel n’aurait pas joué en votre défaveur ?

Un ministre est un individu comme tout autre. Il n’est pas au-dessus de la loi. La Côte d’Ivoire est un Etat de droit. Je n’ai fait que revendiquer mes droits. Et je continuerai de revendiquer jusqu’à ce que je sois réhabilitée et obtienne ce qui me revient de droit. Revendiquer ses droits dans un Etat organisé, ce n’est pas commettre un crime. Je me souviens lorsque le ministre Banzio disait qu’il faut honorer et protéger les anciennes gloires. Pourquoi c’est moi qui ferai exception à cette règle ? A-t-on oublié que j’ai moi aussi fait les beaux jours de la Côte d’Ivoire ? Il ne faudrait pas qu’on se foute de moi. Et j’apprends au ministre que je ne suis pas encore une ancienne gloire parce que mon record n’a pas encore été battu en Côte d’Ivoire. Je suis encore numéro 1. Pour celui qui est humain, il ne peut vraiment pas s’en prendre à moi. Pour mon palmarès, je n’accepterai jamais d’être à la dernière loge.


Vous aviez été accusée de dopage en son temps ? Qu’en est-il ?

Je ne me suis jamais dopée, tout à commencer après le 10éme championnat d'Afrique à Yaoundé en 1996. A cette compétition, j'ai remporté ma sixième médaille d'or africaine. Les autres athlètes, c’est-à-dire les sprinteurs tant en individuel qu'au relais avaient été éliminés. Du coup, j'ai réalisé les minimas exigés pour participer aux Jeux Olympique d'Atlanta en 1996. Avant le départ, je constate que l'entraîneur national de saut en hauteur ne fait pas partie de la sélection, par contre il y avait deux entraineurs pour le sprint qui partaient. Je me suis aussitôt plainte auprès du ministre à l'époque qui était le Général Guéï Robert et celui-ci de me ramener auprès de Monsieur Namogo Silué qui était le Directeur de l'O N S. Quelques temps après, grande fut ma surprise d'apprendre que je fais l'objet d'un cas de dopage. Il semblerait que j'étais dopée au nandrolone, une substance qui gonfle la masse musculaire. Elle est utilisée par les lancers, les haltérophilies etc. Choquée par cette accusation qui me salissait, j'ai sollicité l'aide de la Présidence pour que justice soit faite. C’est ainsi que j'ai saisi mon conseil à Pairs pour traduire la Fédération Ivoirienne d'Athlétisme en justice. Ayant constaté que l'affaire prenait une tournure sérieuse, la fédération me fait savoir que je ne m’étais pas dopée et que je pouvais reprendre la compétition. De son côté, le Président Bédié avait désigné Monsieur le ministre Paul Akoto Yao pour régler cette affaire.


Après tout ce qu’on vous ce qu’on vous a fait subi, quel appel avez-vous à lancer pour vous faire entendre ?

Il est grand temps que la Côte d’Ivoire sache que j’ai fait parler d’elle en son temps. Je lance donc un appel au Président de la République et au Premier ministre. Qu’ils fassent quelque chose afin que je sois rétablie dans mes droits. A savoir, reprendre mon statut de fonctionnaire parce que tout d’abord j’ai été injustement radiée et ensuite j’ai rendu pas mal de services à la nation. Que mes dossiers administratifs soient remis en l’état et qu’on me verse en premier mes quatre mois de salaires impayés. Je voudrais dire au Chef de l’Etat, lui qui a toujours été aux côtés de ses enfants que je ne mérite pas d’être traitée de la sorte. Aujourd’hui, je croupis dans la misère ; j’ai des difficultés à me prendre en charge. Je souffre d’hypertension artérielle. Si je ne me soigne pas convenablement, je risque la mort. Présentement, je suis en train de me battre pour pouvoir survivre. Pourquoi c’est moi qui subit ce sort-là aujourd’hui ? Est-ce un crime que d’avoir rendu service à ma nation? Qu’ai- je vraiment fait pour que mon propre pays me jette la pierre aujourd’hui ? Pourquoi les hommes sont-ils ainsi cruels ? Son Excellence, faites en sorte que je ne meures pas dans une telle humiliation. Je vous demande de me permettre d’aller me soigner en Europe car je suis la seule à savoir ce que j’endure comme souffrance et douleur. Du fait de ma maladie, je commence à avoir des troubles de vision. Monsieur le Président, j’ai la pleine confiance et entière conviction que vous êtes le seul à pouvoir me sortir de ce dénuement. Sachez que ma vie est entre vos mains. J’adresse le même message au Premier ministre. Ayez une oreille attentive à mon cri de cœur. Encore une fois, aidez-moi !


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