10 heures- 16 heures 10mn. Soit 6 heures 10mn. C'est le temps qu'a duré la réunion du conseil général de Bouaflé le 10 avril. Aucun conseiller n'a voulu se la faire conter. C’est à 9 heures que les premiers font leur entrée dans la cour de l'hôtel du département. Plutôt que de prendre place dans la salle de délibération, l'on assiste à des conciliabules entre conseillers. Ce qui laisse présager que ce ciel clair va s’assombrir. La dissidence s'organise avec à sa tête, Thierry Bouikalo, Directeur général de l'Imprimerie nationale et directeur départemental de campagne de Laurent Gbagbo à Bouaflé. 10 heures. A peine l'ordre du jour annoncé que la réunion est bloquée. La dissidence tient à ce que figure dans ledit ordre du jour, l'épineuse question relative à la santé du président du conseil général, M. Yao Bi Goré Emmanuel. Elle doit être débattue avant qu'il ne soit procédé au renouvellement du bureau du conseil, le centre d'intérêt de la rencontre. Après plus d'une heure de controverse, la table de séance cède. A la condition que cette question soit traitée en divers. « Niet ! », rétorque la dissidence qui propose plutôt qu'elle soit inscrite en deuxième point, soit après la lecture du procès verbal de la réunion précédente. Cet entêtement d'un groupe de conseillers issus de toutes les formations politiques qui composent l’institution et surtout du Fpi son parti, finit par convaincre Yao Bi Goré de ce qu'il a affaire à une rébellion naissante. Elle persiste que « la cécité du président est totale», ce qui veut dire qu’il n'est plus apte à présider cette assemblé ». Le Pr Kouamé, dans un long exposé, tente de confondre la dissidence en lui faisant comprendre en substance qu'il n'est pas bienséant de prendre pour prétexte la maladie du président pour l'éjecter. Il arrive tout de même à calmer les ardeurs. Mais l'on retiendra que la question relative à la santé de Yao Bi Goré, qui a finalement confirmé son départ prochain pour la France pour y subir une troisième intervention chirurgicale des yeux, a largement dominé la rencontre. Le bureau n'a pu être renouvelé cependant. Le président ayant négocié et obtenu qu'il se fasse dès son retour de voyage. Les conseillers lui ont donc accordé un sursis de 15 jours. « Si dans 15 jours le président n'est pas là, nous allons appliquer l'article 88 de la loi n° 2001-447 du 9 août 2001 relative à l'organisation du département », nous indique un conseiller. Les conseils généraux ont la particularité de renouveler leur bureau chaque année. L'article 90 de la même loi le leur concède. » Le président du conseil général est élu pour la même durée que le conseil général. Les autres membres du bureau sont désignés pour un an renouvelable », stipule-t-il. Les conseillers ont également profité de cette rencontre pour critiquer la gestion du président Yao Bi Goré. Pour nombre de conseillers, l'institution pourrait connaître un blocage si le président s'entête à renouveler son bureau alors qu'il n'est plus physiquement apte à diriger. Surtout que la dissidence a pratiquement le soutien des conseillers issus du Rhdp. Ceux-ci sont d’ailleurs impatients de figurer dans le bureau. Une occasion qui ne leur a jamais été donnée, bien que cela soit sous-entendu dans l'article 10 de la loi portant organisation des conseils généraux. En attendant le retour de France du président, beaucoup d'eau pourrait couler sous le pont.-
Inza D. Kader
Correspondant à Bouaflé
Inza D. Kader
Correspondant à Bouaflé