Entre héritiers
Le pays, un simple patrimoine familial. Ses habitants, des biens meubles et immeubles, propriété de la famille régnante. Telle est la situation dans de nombreux Etats du continent africain. Parmi ceux-ci, le cas du Togo interpelle à plus d’un titre. Ce petit territoire de l’Ouest africain a été le domaine du général Gnassingbé Eyadema. Ancien soldat de l’armée française, solide gaillard aux allures de lutteur, il a transformé son pays en une de ces Républiques ethniques qui foisonnent sous les tropiques. Le Togo sous le général, c’était un port florissant, dans une prison à ciel ouvert. Les opposants n’avaient qu’à se tenir à carreau. Pas de son différent de celui du Rassemblement du peuple togolais, Rpt du grand chef. D’ailleurs, pour que tout marche bien, il faut dans un pays, un chef. Et pour soutenir le chef et diffuser « sa bonne parole », un seul parti. Même quand avec le Discours de la Baule, un certain François Mitterrand a décidé au nom de la Grande France d’ouvrir les pays du pré carré à la démocratie multipartite, le Togo, est resté un royaume familial. Les parenthèses de l’ouverture après la conférence nationale, ont été de courte durée. Les Premiers ministres, Joseph Kokou Kofigoh, puis Edem Kodjo n’ont vu que du feu. Le pouvoir au Togo, c’est le bien des Eyadema. Quand, la mort, le seul réel adversaire, a eu raison du père Eyadema, le premier réflexe a été de protéger l’héritage familial.
Lutte à mort
Les oripeaux institutionnels et constitutionnels, dont une certaine transition menée par le président de l’Assemblée nationale ont vite été balayés. Ouattara Natchaba, le titulaire du perchoir s’est vu contraint à un exil. Il a dû renoncer à toutes prétentions au pouvoir avant de regagner le pays. L’armée familiale avait entre temps fait allégeance à un fils Eyadema, Le bien nommé Faure. Les connaisseurs de la maison Eyadema ont cependant compris que quelque chose a cloché dans les ressorts de la succession. Beaucoup ont eu des doutes quand ce ne fut pas celui des fils à charge du ministère de la Défense qui hérita des charges du père. Ce dernier, Kpatcha Gnassingbé et son clan ont vécu le passage du témoin à Faure comme une usurpation. Pour les notables du clan, Il fallait arrondir les angles en passant les charges à un technocrate aux apparences inoffensives pour rassurer le peuple, et surtout l’opinion internationale sur le visage civil du régime familial. Ce que ne garantissait pas la montée au trône du ministre de la Défense Kpatcha. Comme toujours en pareil cas, les récriminations et les frustrations se règlent au couteau. Faure, s’est précipité de limoger son rival de frère du gouvernement. Ce dernier s’est fait élire député dans le fief familial de Kara, mais son ambition de s’emparer du perchoir a buté sur le refus de son frère de président. Le bras de fer continue. Avec pour dernier avatar, une fusillade au domicile de Kpatcha accusé de comploter contre la sécurité de l’Etat. Les héritiers se battent, et le Togo tremble.
Dembélé Al Seni
Le pays, un simple patrimoine familial. Ses habitants, des biens meubles et immeubles, propriété de la famille régnante. Telle est la situation dans de nombreux Etats du continent africain. Parmi ceux-ci, le cas du Togo interpelle à plus d’un titre. Ce petit territoire de l’Ouest africain a été le domaine du général Gnassingbé Eyadema. Ancien soldat de l’armée française, solide gaillard aux allures de lutteur, il a transformé son pays en une de ces Républiques ethniques qui foisonnent sous les tropiques. Le Togo sous le général, c’était un port florissant, dans une prison à ciel ouvert. Les opposants n’avaient qu’à se tenir à carreau. Pas de son différent de celui du Rassemblement du peuple togolais, Rpt du grand chef. D’ailleurs, pour que tout marche bien, il faut dans un pays, un chef. Et pour soutenir le chef et diffuser « sa bonne parole », un seul parti. Même quand avec le Discours de la Baule, un certain François Mitterrand a décidé au nom de la Grande France d’ouvrir les pays du pré carré à la démocratie multipartite, le Togo, est resté un royaume familial. Les parenthèses de l’ouverture après la conférence nationale, ont été de courte durée. Les Premiers ministres, Joseph Kokou Kofigoh, puis Edem Kodjo n’ont vu que du feu. Le pouvoir au Togo, c’est le bien des Eyadema. Quand, la mort, le seul réel adversaire, a eu raison du père Eyadema, le premier réflexe a été de protéger l’héritage familial.
Lutte à mort
Les oripeaux institutionnels et constitutionnels, dont une certaine transition menée par le président de l’Assemblée nationale ont vite été balayés. Ouattara Natchaba, le titulaire du perchoir s’est vu contraint à un exil. Il a dû renoncer à toutes prétentions au pouvoir avant de regagner le pays. L’armée familiale avait entre temps fait allégeance à un fils Eyadema, Le bien nommé Faure. Les connaisseurs de la maison Eyadema ont cependant compris que quelque chose a cloché dans les ressorts de la succession. Beaucoup ont eu des doutes quand ce ne fut pas celui des fils à charge du ministère de la Défense qui hérita des charges du père. Ce dernier, Kpatcha Gnassingbé et son clan ont vécu le passage du témoin à Faure comme une usurpation. Pour les notables du clan, Il fallait arrondir les angles en passant les charges à un technocrate aux apparences inoffensives pour rassurer le peuple, et surtout l’opinion internationale sur le visage civil du régime familial. Ce que ne garantissait pas la montée au trône du ministre de la Défense Kpatcha. Comme toujours en pareil cas, les récriminations et les frustrations se règlent au couteau. Faure, s’est précipité de limoger son rival de frère du gouvernement. Ce dernier s’est fait élire député dans le fief familial de Kara, mais son ambition de s’emparer du perchoir a buté sur le refus de son frère de président. Le bras de fer continue. Avec pour dernier avatar, une fusillade au domicile de Kpatcha accusé de comploter contre la sécurité de l’Etat. Les héritiers se battent, et le Togo tremble.
Dembélé Al Seni