La sortie du président du RDR, le Premier ministre Alassane Ouattara, le samedi dernier à Abobo qui a déclaré que le premier tour de l'élection présidentielle se tiendra dans six mois et la prorogation de quinze jours de l'opération d'identification suscitent des réactions de la classe politique. Sur ONUCI-FM, des représentants de quelques formations politiques ont donné leur avis sur ces deux points que nous vous proposons.
Laurent Dona Fologo, président du RPPP : "Les élections en 2009 à condition que les listes soient correctes et acceptées par tous "
Le président du RDR Alassane Ouattara a déclaré à Abobo que les élections présidentielles se tiendront dans six mois. Etes-vous d'avis avec lui ?
Tout à fait. Moi, je souhaite aussi que les élections aient lieu en 2009. Mais, j'ajoute, en ce qui me concerne, à condition que les listes soient correctes et soient acceptées par tous. Peut-être, c'est la seule différence entre nous. On a dit à Marcoussis que tous sont candidats. On ne nous a pas dit que tous les habitants de la Côte d'Ivoire sont électeurs.
Tout le monde est d'accord pour que des élections aient lieu le plus tôt possible dans des conditions idoines. Mais on entend aussi des voix qui s'élèvent dans le camp présidentiel qui souhaiterait voir le désarmement des Forces Nouvelles avant l'organisation des élections.
Je crois que cela fait partie des conditions à remplir. Vous ne pouvez pas accepter d’aller aux élections dans des conditions où vous n'êtes sûrs de la sécurité. Où à tout moment grâce à des fusils et au moindre accroc, on peut faire parler ces fusils. Vous savez, un électeur est un citoyen libre. Il doit aller de façon sereine et rassurée pour voter pour qui il veut. Il doit aller voter en craignant que des armes crépitent, qu'à tout moment on peut retourner l'arme contre lui.
François Kouabran, Secrétaire général du PIT : "Il n'y a pas de volonté politique de la part des acteurs de l'accord de Ouagadougou"
Le RDR demande à aller aux élections en octobre. Quel est l'avis du PIT ?
Les leaders politiques peuvent proposer des dates. Mais vous savez qu'aujourd'hui en Côte d'Ivoire, tous les acteurs politiques comptent sur la CEI pour organiser une élection crédible, une élection qui permettra à tout un chacun d'accepter la défaite ou la victoire des uns et des autres. Dans ces conditions, il faut forcément que la CEI nous dise quand est-ce qu'on peut aller à la compétition. Aujourd'hui, quand nous regardons la lenteur et les rebondissements au niveau des rendez-vous manqués, nous sommes très sceptiques. Et nous avons personnellement, en tant que secrétaire général, été interrogé. Mais en tant que député, j'ai dit que je ne crois pas que des élections puissent se tenir en 2009. Vous voyez de plus en plus les déclarations des principaux acteurs de Ouagadougou. Du côté du camp présidentiel, on brandit le désarmement comme condition préalable pour l'organisation desdites élections. En résumé, il n'y a pas de volonté politique de part et d'autre des différents acteurs, des différents signataires de l'accord de Ouagadougou.
Me Affoussy Bamba, directrice adjointe du secrétariat général des Forces nouvelles : "Le chef de l'Etat et nous avons la même compréhension de l'accord "
Depuis la signature de l'accord IV de Ouagadougou, les choses avancent. Du côté des Forces Nouvelles, les militaires sont en train de réunir les effectifs qui vont être rendus au CCI. La question des grades est débattue (…) Il ne peut pas avoir de divergences puisque c'est le même accord que nous avons signé. L'accord ne peut pas être sujet à interprétation. L'accord de Ouaga a été très clair. Le chef de l'Etat et nous-mêmes avons la même compréhension de l'application de l'accord. Vous n'avez pas entendu dire qu'il y a divergence par rapport à la compréhension des choses. Vous n'avez pas entendu le Premier ministre dire la même chose. Pour l'instant, on n'a pas de divergence.
Bamba Mamadou, Secrétaire général adjoint du PDCI, chargé des élections : " La phase de progation est très importante pour le PDCI-RDA "
C'est une étape importante pour le PDCI-RDA. LE PDCI s'est réuni le mardi 07 avril pour faire le point de toute l'opération. Et de finir des tâches précises en ce qui concerne les sessions de rattrape qui vont durer deux semaines. Le point est le suivi. 70% de la population cible estimée est déjà enrôlée. Il reste 30%. 202 centres de collecte n'ont pas été ouverts. Les Ivoiriens de l'étranger n'ont pas encore été enrôlés. Le PDCI a constaté que dans des localités, le taux d'enrôlement est inférieur à 50%. Nous avons exhorté nos cadres, nos élus à épauler les délégués afin que tous nos militants dans ces localités où le taux est encore faible s'enrôlent au cours de cette session de rattrapage. Nous lançons le même appel à tous nos militants tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays afin qu'ils redoublent d'efforts. Pour que le maximum d'entre eux soit enrôlé sur les listes électorales.
Sokouri Bohui, Secrétaire national du FPI, chargé des élections : " Au plus tard fin Mai, il faut qu'on arrête l'identification "
Nous avons dit qu'on ne peut pas s'éterniser sur le processus d'enrôlement. Mais, nous disons que s'il y a des Ivoiriens qui possèdent leurs pièces, leurs extraits de naissance, c'est-à-dire prêts à l'enrôlement, il faut ouvrir une lucarne. Il faut donc donner la chance à ceux qui sont en train de faire leurs papiers et qui auront leurs papiers. Donc je vois la lucarne entre trois semaines, maximum un mois. C'est-à-dire au plus tard fin mai, il faut qu'on arrête. Parce que nous savons très bien qu'à la date du 30 avril, il y aura des gens qui seront en possession de leurs pièces et qui parce que le 30 avril est arrivé, ne pourront pas se faire inscrire. Je peux vous dire qu'en ce moment, nous avons déjà dénombré près de 500 mille personnes en possession des pièces et qui attendent les quinze jours à venir pour se faire enrôler. Est-ce que ces 500 mille personnes pourront être enrôlées pendant quinze jours ? C'est ça, la question.
Sanogo Mamadou, Secrétaire national chargé des élections au RDR : " Au terme des deux semaines, il faut arrêter le processus et passer à une autre phase "
L'idée de procéder à un rattrapage général sur l'ensemble du territoire est une très bonne idée et une bonne initiative que nous saluons. Nous prions que le moment venu, l'ensemble des acteurs, c'est-à-dire la CEI à travers ses démembrements, l'ONI, la Sagem, l'INS, se déploient le même jour. C'est là notre préoccupation aujourd'hui.
Pour vous, cette séance de rattrapage est la dernière ou on peut toujours proroger l'opération ?
Nous ne partageons pas l'avis de ceux qui pensent qu'il faut continuer cette opération. Il va falloir à un moment donné l'arrêter. Et pour nous au terme des deux semaines, il faut l'arrêter. Il faut passer à une phase. Nous pensons que la phase suivante serait celle qui permettra aux populations de venir s'assurer qu'elles figurent bel et bien sur cette liste.
Propos recueillis sur ONUCI-FM par Paul Koffi
Laurent Dona Fologo, président du RPPP : "Les élections en 2009 à condition que les listes soient correctes et acceptées par tous "
Le président du RDR Alassane Ouattara a déclaré à Abobo que les élections présidentielles se tiendront dans six mois. Etes-vous d'avis avec lui ?
Tout à fait. Moi, je souhaite aussi que les élections aient lieu en 2009. Mais, j'ajoute, en ce qui me concerne, à condition que les listes soient correctes et soient acceptées par tous. Peut-être, c'est la seule différence entre nous. On a dit à Marcoussis que tous sont candidats. On ne nous a pas dit que tous les habitants de la Côte d'Ivoire sont électeurs.
Tout le monde est d'accord pour que des élections aient lieu le plus tôt possible dans des conditions idoines. Mais on entend aussi des voix qui s'élèvent dans le camp présidentiel qui souhaiterait voir le désarmement des Forces Nouvelles avant l'organisation des élections.
Je crois que cela fait partie des conditions à remplir. Vous ne pouvez pas accepter d’aller aux élections dans des conditions où vous n'êtes sûrs de la sécurité. Où à tout moment grâce à des fusils et au moindre accroc, on peut faire parler ces fusils. Vous savez, un électeur est un citoyen libre. Il doit aller de façon sereine et rassurée pour voter pour qui il veut. Il doit aller voter en craignant que des armes crépitent, qu'à tout moment on peut retourner l'arme contre lui.
François Kouabran, Secrétaire général du PIT : "Il n'y a pas de volonté politique de la part des acteurs de l'accord de Ouagadougou"
Le RDR demande à aller aux élections en octobre. Quel est l'avis du PIT ?
Les leaders politiques peuvent proposer des dates. Mais vous savez qu'aujourd'hui en Côte d'Ivoire, tous les acteurs politiques comptent sur la CEI pour organiser une élection crédible, une élection qui permettra à tout un chacun d'accepter la défaite ou la victoire des uns et des autres. Dans ces conditions, il faut forcément que la CEI nous dise quand est-ce qu'on peut aller à la compétition. Aujourd'hui, quand nous regardons la lenteur et les rebondissements au niveau des rendez-vous manqués, nous sommes très sceptiques. Et nous avons personnellement, en tant que secrétaire général, été interrogé. Mais en tant que député, j'ai dit que je ne crois pas que des élections puissent se tenir en 2009. Vous voyez de plus en plus les déclarations des principaux acteurs de Ouagadougou. Du côté du camp présidentiel, on brandit le désarmement comme condition préalable pour l'organisation desdites élections. En résumé, il n'y a pas de volonté politique de part et d'autre des différents acteurs, des différents signataires de l'accord de Ouagadougou.
Me Affoussy Bamba, directrice adjointe du secrétariat général des Forces nouvelles : "Le chef de l'Etat et nous avons la même compréhension de l'accord "
Depuis la signature de l'accord IV de Ouagadougou, les choses avancent. Du côté des Forces Nouvelles, les militaires sont en train de réunir les effectifs qui vont être rendus au CCI. La question des grades est débattue (…) Il ne peut pas avoir de divergences puisque c'est le même accord que nous avons signé. L'accord ne peut pas être sujet à interprétation. L'accord de Ouaga a été très clair. Le chef de l'Etat et nous-mêmes avons la même compréhension de l'application de l'accord. Vous n'avez pas entendu dire qu'il y a divergence par rapport à la compréhension des choses. Vous n'avez pas entendu le Premier ministre dire la même chose. Pour l'instant, on n'a pas de divergence.
Bamba Mamadou, Secrétaire général adjoint du PDCI, chargé des élections : " La phase de progation est très importante pour le PDCI-RDA "
C'est une étape importante pour le PDCI-RDA. LE PDCI s'est réuni le mardi 07 avril pour faire le point de toute l'opération. Et de finir des tâches précises en ce qui concerne les sessions de rattrape qui vont durer deux semaines. Le point est le suivi. 70% de la population cible estimée est déjà enrôlée. Il reste 30%. 202 centres de collecte n'ont pas été ouverts. Les Ivoiriens de l'étranger n'ont pas encore été enrôlés. Le PDCI a constaté que dans des localités, le taux d'enrôlement est inférieur à 50%. Nous avons exhorté nos cadres, nos élus à épauler les délégués afin que tous nos militants dans ces localités où le taux est encore faible s'enrôlent au cours de cette session de rattrapage. Nous lançons le même appel à tous nos militants tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays afin qu'ils redoublent d'efforts. Pour que le maximum d'entre eux soit enrôlé sur les listes électorales.
Sokouri Bohui, Secrétaire national du FPI, chargé des élections : " Au plus tard fin Mai, il faut qu'on arrête l'identification "
Nous avons dit qu'on ne peut pas s'éterniser sur le processus d'enrôlement. Mais, nous disons que s'il y a des Ivoiriens qui possèdent leurs pièces, leurs extraits de naissance, c'est-à-dire prêts à l'enrôlement, il faut ouvrir une lucarne. Il faut donc donner la chance à ceux qui sont en train de faire leurs papiers et qui auront leurs papiers. Donc je vois la lucarne entre trois semaines, maximum un mois. C'est-à-dire au plus tard fin mai, il faut qu'on arrête. Parce que nous savons très bien qu'à la date du 30 avril, il y aura des gens qui seront en possession de leurs pièces et qui parce que le 30 avril est arrivé, ne pourront pas se faire inscrire. Je peux vous dire qu'en ce moment, nous avons déjà dénombré près de 500 mille personnes en possession des pièces et qui attendent les quinze jours à venir pour se faire enrôler. Est-ce que ces 500 mille personnes pourront être enrôlées pendant quinze jours ? C'est ça, la question.
Sanogo Mamadou, Secrétaire national chargé des élections au RDR : " Au terme des deux semaines, il faut arrêter le processus et passer à une autre phase "
L'idée de procéder à un rattrapage général sur l'ensemble du territoire est une très bonne idée et une bonne initiative que nous saluons. Nous prions que le moment venu, l'ensemble des acteurs, c'est-à-dire la CEI à travers ses démembrements, l'ONI, la Sagem, l'INS, se déploient le même jour. C'est là notre préoccupation aujourd'hui.
Pour vous, cette séance de rattrapage est la dernière ou on peut toujours proroger l'opération ?
Nous ne partageons pas l'avis de ceux qui pensent qu'il faut continuer cette opération. Il va falloir à un moment donné l'arrêter. Et pour nous au terme des deux semaines, il faut l'arrêter. Il faut passer à une phase. Nous pensons que la phase suivante serait celle qui permettra aux populations de venir s'assurer qu'elles figurent bel et bien sur cette liste.
Propos recueillis sur ONUCI-FM par Paul Koffi