L’élection présidentielle tant attendue et autant de fois reportée en Côte d’Ivoire depuis 2005, s’est finalement déroulée le 31 octobre, pour le premier tour et le 28 novembre 2010, pour le second tour. Une élection émaillée de violences sur l’ensemble du territoire ivoirien, malgré les appels à l’apaisement lancés par les principaux acteurs politiques présents sur l’échiquier politique national. Les observateurs tant nationaux qu’internationaux qui se sont mobilisés, ont fait, dans leur grande majorité, le même constat, au lendemain de ce scrutin : la passion a pris le pas sur la raison. Affrontements entre partisans du RHDP et de LMP, irrégularités dans diverses localités ont été dénoncés par des observateurs électoraux. Pour sa part, le certificateur de cette élection, le Sud-coréen Young-Jin Choi, patron de l’ONUCI, se réjouissait que cette élection se soit « déroulée dans un climat démocratique » de façon général, malgré les insuffisances relevées. Or, toutes les conditions pour une contestation des résultats étaient réunies et la Côte d’Ivoire n’a malheureusement pas pu y échapper. La proclamation des résultats par la Commission électorale indépendante a mis le feu aux poudres, plongeant la Côte d’Ivoire dans une crise postélectorale, de décembre 2010 à avril 2011, dont le bilan est de 3.000 morts, peut-être même plus. Le dénouement de cette crise a été l’arrestation de Laurent Gbagbo qui clamait que son adversaire, Alassane Ouattara n’a pas gagné. L’ex-chef de l’Etat vit aujourd’hui en résidence surveillée au Nord. A la vérité, tout le monde est coupable de ce qui s’est passé, chacun à son niveau. Les élections législatives approchent à grands pas. Mais est-on sûr que les uns et les autres ont tiré les leçons de la crise ? Rien n’est moins sûr.
Olivier Dion
Olivier Dion
