Quand l’identification des Ivoiriens commençait, les partis politiques se sont engagés dans la bataille, chacun avec ses objectifs. Du côté du camp présidentiel, les consignes étaient claires : empêcher par tous les moyens les opérations de se dérouler. Pour cela, les hommes de main sont entrés en action. Au Plateau et à Adjamé, ils ont tabassé les agents recenseurs et les requérants. Les valises de l’opérateur technique et les ordinateurs des autres partenaires de l’opération ont été enlevés sans coup férir par les bandes de service. Dans la plupart des centres à Abidjan et dans le reste du pays, la mission des militants et sympathisants du parti de Affi N’Guessan a consisté à harceler ceux qui se déplaçaient vers les lieux d’enrôlement. A l’aide du concours des forces de l’ordre et de la bienveillance de certains représentants de l’administration centrale, des hommes et de femmes ont vécu la douleur d’être arrêtés sur simple dénonciation de militants de partis adverses pour ensuite être détenus voire jugés et condamnés pour délit de fraude à la nationalité. Toute son énergie, le Front populaire ivoirien l’a investie dans ce combat. Les jours se sont succédé. Malgré les coups de barre reçus, l’opération d’enrôlement a continué son petit bonhomme de chemin. De leur côté, les partis de l’opposition, surtout ceux réunis au sein de l’alliance des houphouëtistes, se sont rués sur les centres d’identification.
Sous les tropiques
Un encadrement de proximité et des comités de mobilisation ont permis de mettre dans les fichiers aujourd’hui une masse qui frôle les 7 millions de personnes. Les électeurs dans ce lot sont d’au moins 6 millions. Le reste constitué des seize à moins de 18 ans n’a pas la majorité électorale. Devant cette réalité, des voix de plus en plus pressantes s’élèvent et demandent de fixer les dates des élections présidentielles. Parmi elles celles de Henri Konan Bédié et de Alassane Ouattara, leaders respectifs du Pdci et du Rdr, les deux poids lourds du Rhdp, la plate-forme des houphouëtistes. Au moment où ces derniers et la communauté internationale poussent pour les élections ici et maintenant, le camp du chef de l’Etat crie à l’exclusion. Pour le Fpi, il reste encore 2 millions d’Ivoiriens à identifier. Et, pas question de parler de date des élections si ceux-ci ne sont pas enrôlés. Et, ironie de l’histoire, le parti de Laurent Gbagbo qui a passé la belle saison à pourchasser tous ceux qu’il jugeait politiquement incorrects des centres, parle aujourd’hui de volonté de l’opposition d’exclure des Ivoiriens du droit de vote. Seule l’histoire permet de voir pareille volte-face. Mais comme c’est la politique sous les tropiques, personne ne s’étonne de rien.
Dembélé Al Seni
Sous les tropiques
Un encadrement de proximité et des comités de mobilisation ont permis de mettre dans les fichiers aujourd’hui une masse qui frôle les 7 millions de personnes. Les électeurs dans ce lot sont d’au moins 6 millions. Le reste constitué des seize à moins de 18 ans n’a pas la majorité électorale. Devant cette réalité, des voix de plus en plus pressantes s’élèvent et demandent de fixer les dates des élections présidentielles. Parmi elles celles de Henri Konan Bédié et de Alassane Ouattara, leaders respectifs du Pdci et du Rdr, les deux poids lourds du Rhdp, la plate-forme des houphouëtistes. Au moment où ces derniers et la communauté internationale poussent pour les élections ici et maintenant, le camp du chef de l’Etat crie à l’exclusion. Pour le Fpi, il reste encore 2 millions d’Ivoiriens à identifier. Et, pas question de parler de date des élections si ceux-ci ne sont pas enrôlés. Et, ironie de l’histoire, le parti de Laurent Gbagbo qui a passé la belle saison à pourchasser tous ceux qu’il jugeait politiquement incorrects des centres, parle aujourd’hui de volonté de l’opposition d’exclure des Ivoiriens du droit de vote. Seule l’histoire permet de voir pareille volte-face. Mais comme c’est la politique sous les tropiques, personne ne s’étonne de rien.
Dembélé Al Seni