«Il n'y a jamais eu d'arriérés de salaire au Bnetd». C'est du moins ce qu'a laissé entendre le Directeur général du Bnetd, Ahoua Don Mello, après sa rencontre, hier, avec les syndicats qui entendent entamer dès aujourd'hui une grève de 48 heures. Selon lui, c'est vrai que son entreprise a des difficultés de trésorerie du fait de la crise mais en terme comptable la situation reste largement positive. «L'Etat qui reste le plus gros client du Bnetd a privilégié le paiement de la dette extérieure à la dette intérieure pour atteindre l'initiative Ppte. Ce qui a crée des tensions de trésorerie dans la société. Aujourd'hui l'Etat nous doit 9 milliards Fcfa d'où les problèmes de trésorerie», a expliqué Ahoua Don Mello qui précise que cette situation a été largement expliquée aux travailleurs dans le cadre de la politique de cogestion instaurée par la direction. Ce qui a amené à payer les salaires avec des décalages. Le contexte, selon lui, ne permet pas d'appliquer les textes quant au délai légal de paiement des salaires. «Chaque mois, du 1er au 20 du mois, tous les agents ont leur salaire. Les seuls qui ont des salaires en retard sont le Directeur général, le Directeur général-adjoint, quelques directeurs et assistants techniques, qui je précise, n'appartiennent pas au Bnetd. Au jour d'aujourd'hui sur les 1.114 agents, 948 ont été payés. Les états pour le paiement sont déposés dans les banques. Cela représente 82,5% pour les salaires de mars », a précisé Don Mello. 78% des agents, poursuivra-t-il, ont perçu leur gratification et sur les 22% qui restent le tiers est déjà payé. Avant d'ajouter que cette situation difficile n'est pas propre au Bnetd seul qui travaille avec l'Etat. Estimant qu'il faut privilégier le dialogue et la concorde. «La grève est un droit fondamental auquel je ne saurai m'opposer. Mais nous estimons qu'il faut protéger le Bnedt qui est une grande expertise ivoirienne », a soutenu Don Mello. A l'en croire, entre 2001 et 2004, la direction a mené une restructuration financière qui a conduit aujourd'hui à une expansion de ses activités dans la sous-région et dans d'autres pays africains. De 2 milliards en 2005, le chiffre d'affaires est passé à 20 milliards de Fcfa dont 6 milliards venant de l'extérieur. Avec une masse salariale de 12 milliards de Fcfa, dira-t-il, l'entreprise continue de faire des efforts malgré la situation morose du pays. «Cette turbulence passera, il faut préserver les acquis », a souligné Don Mello, estimant que le don de 75 milliards Fcfa de la Banque mondiale pour l'apurement de la dette intérieure va apporter certainement une bouffée d'oxygène. Mais il prévient que les décaissements ne se feront pas immédiatement. Les syndicats ont décidé d’aller consulter leur base.
Cissé Cheick Ely
Cissé Cheick Ely