L'entreprise Nord-sud Communication, éditrice du journal Nord Sud quotidien, traverse une crise en ce moment. En effet, depuis le 15 avril 2009, le gérant délégué de ladite entreprise, M. Touré Moussa, a mis 9 employés au chômage technique. Cette décision n'est pas du goût des concernés. Ils ont animé une conférence de presse hier matin à Angré pour se prononcer sur la question. Le porte-parole du collectif des agents mis au chômage, Jean Roche Kouamé, a donné leur position en ces termes. "Pour nous, les neuf employés touchés par la mise au chômage technique, il s'agit d'un licenciement collectif déguisé. Etant entendu que les employés visés sont, pour la plupart, ceux qui se sont ouvertement opposés aux mesures de réduction des salaires. La plupart des travailleurs subissent les brimades, intimidations et actes de terreur de M. Méité Sindou qui n'hésite pas à convoquer des travailleurs dans son bureau de la primature pour les insulter et les humilier. Il ne cesse de leur rappeler à l'occasion qu'il peut renvoyer, suspendre, fermer au besoin l'entreprise sans qu'un petit doigt ne se lève dans ce pays. Nous en voulons pour preuve, le renvoi sans motif valable du journaliste Coulibaly Brahima, la convocation manu militari de Mlle Touré Mariam alias Touré Yelly à la primature pour avoir osé répliquer aux propos du sieur Méité Sindou. On peut citer le cas de Kouamé Affoua Mouroufié Pélagie (photographe) qui a écopé de 30 jours de suspension pour avoir joui de 15 jours de congés annuels… " a relevé entre autres le porte-parole. Poursuivant, Jean Roche Kouamé a affirmé " qu'au regard de tout cela, le collectif des travailleurs rejette énergiquement la mesure de chômage technique qui, en réalité, est un licenciement collectif annoncé par la direction. D'autant que les sacrifices consentis ou imposés ne feraient apparaître qu'un gap d'environ 900.000f CFA. Une situation qui peut être résorbée par un simple déménagement et par la réduction des factures d'eau et d'électricité. Aucun critère objectif n'a présidé à l'établissement de la liste des personnes à mettre en chômage technique". Les employés licenciés ont bénéficié du soutien du rédacteur en chef, Dembélé Al Séni et du secrétaire général de rédaction, Bamba Anzoumane. "C'est un système déguisé de règlement de compte. Méité a décidé de dicter les règles du jeu. Le conflit actuel n'est ni un conflit politique, ni un conflit d'institution. Je ne crois pas que Méité agisse sur instruction de son employeur. Je suis rédacteur en chef. Je suis en phase avec mon équipe qui vit une situation injuste. Il y a des gens qui font les courses de Méité et qui sont payés par Nord Sud. Ces journalistes ont du talent, toutes les options restent ouvertes" a laissé entendre Dembélé Al Séni. Le secrétaire général du syndicat de la presse privée, Guillaume Gbato, était également aux côtés de ces journalistes. "Quand des travailleurs de médias privés ont des problèmes, c'est un principe sacro saint du SYNAPP CI d'être à leur côté. Il nous appartient de faire en sorte qu'il y ait une issue heureuse" a-t-il dit avant d'ajouter "le problème de la presse ivoirienne n'est pas un problème de marché, c'est un problème de gestion. Nous lançons un appel à nos autorités pour qu'on organise les états généraux de la presse". Le collectif entend tout mettre en œuvre pour que ses membres entrent en possession de leurs droits.
Jules Claver Aka
Jules Claver Aka