Pour la promotion de son premier livre, “Devoir de Mensonge, crise à l’ivoirienne”, Faustin Toha était récemment en France. L’auteur a pris part au Salon du Livre à Paris. Dans cette première partie de l’entretien qu’il nous a accordé, il parle de son ambition de toujours écrire, de ses rencontres avec les hautes personnalités…
Vous avez pris part au récent Salon du Livre à Paris. Comment avez-vous vécu cet instant ?
Je dirai que c’était très excitant pour le nouvel auteur que je suis. En me rendant à Paris, dans le cadre de la promotion de ‘’ Devoir de Mensonges, crise à l’ivoirienne’’, mon premier livre, j’ai compris qu’il fallait tout prendre au sérieux. La volonté d’écrire est un rêve d’enfance. Cette vision homérique de la vie m’a toujours aidé dans la volonté d’atteindre des objectifs qui pourraient paraître impensables au début. Mais à la fin mes désirs deviennent des réalités. Je le dois à Dieu. Car c’est lui qui dirige notre vie. Il est au dessus de nos volontés. Il faut dire qu’avant sa publication le 31 octobre 2008, je m’étais rendu à Paris à titre personnel pour la campagne éditoriale. A cet effet, j’avais fait des interviews et rencontré des journalistes. Le salon du Livre est un espace d’expression de la liberté. Je pense que c’est ce qui m’a marqué. Un endroit où tous les courants de pensées s’admiraient dans leurs diversités. Les auteurs mexicains étaient à l’honneur cette année. Une littérature riche qui puise dans son histoire marquée par d’importants événements toute son inspiration. C’était la célébration du livre dans tous ses états : rencontres par centaines, conférences, entretiens avec des auteurs en dédicace, expositions et concerts.
Concrètement comment tout cela était organisé ?
Le Salon du Livre concentre un nombre important d’acteurs dans le même espace. Il y a les éditeurs, les écrivains, les philosophes, les médias. C’est le premier salon grand public en Europe. C’était l’événement majeur en ce début de printemps Il y avait des auteurs en dédicace, ceux qui y étaient pour rencontrer d’autres auteurs, se faire un bon carnet d’adresses, discuter avec d’autres personnes sur le site. Avec ses 500 stands, ses 1200 éditeurs et ses 3000 auteurs, le Salon du Livre constitue le rendez-vous de la richesse de l’édition française internationale. Fait important : les débats qui animaient l’ensemble du salon. Par exemple, j’ai suivi un débat animé par Louis Schweitzer (Lafont), Patrick Lozes auteur de “Les Noirs sont-ils les citoyens de seconde zone” (Larousse) et Isabelle Alonso auteur de “Fille de rouge” ( Hloise d’Omersson) à la place du livre. En salle André Malraux, les auteurs mexicains qui avaient été invités par le centre national du livre du ministère des Affaires étrangères ont partagé leur vision de la littérature et du monde à travers leurs écrits. C’est avec un grand intérêt que j’ai suivi l’écrivain prolixe Paco Ignacio Taibo II qui a écrit des œuvres remarquables dont une biographie sur Ernest Che Guevara. Ces auteurs de renommée mondiale étaient disponibles. Par exemple, des élèves de sixième de collège ont rencontré des auteurs avec lesquels ils ont librement échangé. Idem pour des élèves de classe de terminale. France télévisions qui regroupe les principales chaînes publiques avait des plateaux en direct, des interviews grand public. Il y a ce que l’on a appelé la magie de la lecture à haute voix à travers le lecteur studio SNCF. C’était en réalité un karaoké littéraire. L’avantage pour un auteur comme moi était de me présenter aux autres, échanger avec des conseillers littéraires, célébrer la liberté d’expression avec un grand nombre de personnes.
Vous parlez de célébration de la liberté d’expression avec un grand nombre de personnes. Comment jugez-vous ce nombre en Côte d’Ivoire ?
D’abord, le rapport que l’Ivoirien a avec le livre est totalement différent comparé à un Français. Même en France au cours de mes échanges certaines personnes ont regretté ce qu’elles qualifient de misère intellectuelle. C’est-à-dire qu’il y a un nombre important de Français qui ne font aucun effort pour lire et donc se cultiver. Ces personnes se tourneraient uniquement vers les jeux vidéo, les films moins instructifs. Mais il faut dans le même temps souligner la capacité de mobilisation de ceux qui soutiennent la liberté d’expression. Celle qui passe par la célébration de l’œuvre de l’esprit que constitue le livre. Ce livre dont le contenu peut être déterminant pour l’avenir d’un pays, d’une société, d’une classe sociale, de l’humanité. En Côte d’Ivoire, il nous faudra tendre vers ce principe démocratique de la liberté d’expression. Et les écrivains qui ont un rôle à jouer dans ce sens ne doivent pas s’autocensurer au risque d’être complices des censeurs patentés. Le piège serait de croire que nous sommes dans une société où nous sommes libres d’écrire sans que nous ne soyons inquiétés. A la vérité, il y a des personnes tapies dans l’ombre qui voudraient que les écrivains ne fassent que leurs éloges. Il y a un véritable danger à rentrer dans ce système.
Sériba Koné.seriba67@yahoo.fr
Vous avez pris part au récent Salon du Livre à Paris. Comment avez-vous vécu cet instant ?
Je dirai que c’était très excitant pour le nouvel auteur que je suis. En me rendant à Paris, dans le cadre de la promotion de ‘’ Devoir de Mensonges, crise à l’ivoirienne’’, mon premier livre, j’ai compris qu’il fallait tout prendre au sérieux. La volonté d’écrire est un rêve d’enfance. Cette vision homérique de la vie m’a toujours aidé dans la volonté d’atteindre des objectifs qui pourraient paraître impensables au début. Mais à la fin mes désirs deviennent des réalités. Je le dois à Dieu. Car c’est lui qui dirige notre vie. Il est au dessus de nos volontés. Il faut dire qu’avant sa publication le 31 octobre 2008, je m’étais rendu à Paris à titre personnel pour la campagne éditoriale. A cet effet, j’avais fait des interviews et rencontré des journalistes. Le salon du Livre est un espace d’expression de la liberté. Je pense que c’est ce qui m’a marqué. Un endroit où tous les courants de pensées s’admiraient dans leurs diversités. Les auteurs mexicains étaient à l’honneur cette année. Une littérature riche qui puise dans son histoire marquée par d’importants événements toute son inspiration. C’était la célébration du livre dans tous ses états : rencontres par centaines, conférences, entretiens avec des auteurs en dédicace, expositions et concerts.
Concrètement comment tout cela était organisé ?
Le Salon du Livre concentre un nombre important d’acteurs dans le même espace. Il y a les éditeurs, les écrivains, les philosophes, les médias. C’est le premier salon grand public en Europe. C’était l’événement majeur en ce début de printemps Il y avait des auteurs en dédicace, ceux qui y étaient pour rencontrer d’autres auteurs, se faire un bon carnet d’adresses, discuter avec d’autres personnes sur le site. Avec ses 500 stands, ses 1200 éditeurs et ses 3000 auteurs, le Salon du Livre constitue le rendez-vous de la richesse de l’édition française internationale. Fait important : les débats qui animaient l’ensemble du salon. Par exemple, j’ai suivi un débat animé par Louis Schweitzer (Lafont), Patrick Lozes auteur de “Les Noirs sont-ils les citoyens de seconde zone” (Larousse) et Isabelle Alonso auteur de “Fille de rouge” ( Hloise d’Omersson) à la place du livre. En salle André Malraux, les auteurs mexicains qui avaient été invités par le centre national du livre du ministère des Affaires étrangères ont partagé leur vision de la littérature et du monde à travers leurs écrits. C’est avec un grand intérêt que j’ai suivi l’écrivain prolixe Paco Ignacio Taibo II qui a écrit des œuvres remarquables dont une biographie sur Ernest Che Guevara. Ces auteurs de renommée mondiale étaient disponibles. Par exemple, des élèves de sixième de collège ont rencontré des auteurs avec lesquels ils ont librement échangé. Idem pour des élèves de classe de terminale. France télévisions qui regroupe les principales chaînes publiques avait des plateaux en direct, des interviews grand public. Il y a ce que l’on a appelé la magie de la lecture à haute voix à travers le lecteur studio SNCF. C’était en réalité un karaoké littéraire. L’avantage pour un auteur comme moi était de me présenter aux autres, échanger avec des conseillers littéraires, célébrer la liberté d’expression avec un grand nombre de personnes.
Vous parlez de célébration de la liberté d’expression avec un grand nombre de personnes. Comment jugez-vous ce nombre en Côte d’Ivoire ?
D’abord, le rapport que l’Ivoirien a avec le livre est totalement différent comparé à un Français. Même en France au cours de mes échanges certaines personnes ont regretté ce qu’elles qualifient de misère intellectuelle. C’est-à-dire qu’il y a un nombre important de Français qui ne font aucun effort pour lire et donc se cultiver. Ces personnes se tourneraient uniquement vers les jeux vidéo, les films moins instructifs. Mais il faut dans le même temps souligner la capacité de mobilisation de ceux qui soutiennent la liberté d’expression. Celle qui passe par la célébration de l’œuvre de l’esprit que constitue le livre. Ce livre dont le contenu peut être déterminant pour l’avenir d’un pays, d’une société, d’une classe sociale, de l’humanité. En Côte d’Ivoire, il nous faudra tendre vers ce principe démocratique de la liberté d’expression. Et les écrivains qui ont un rôle à jouer dans ce sens ne doivent pas s’autocensurer au risque d’être complices des censeurs patentés. Le piège serait de croire que nous sommes dans une société où nous sommes libres d’écrire sans que nous ne soyons inquiétés. A la vérité, il y a des personnes tapies dans l’ombre qui voudraient que les écrivains ne fassent que leurs éloges. Il y a un véritable danger à rentrer dans ce système.
Sériba Koné.seriba67@yahoo.fr