C'était visiblement une promesse bien réfléchie. Puisque le communiqué du 19 avril la présentait en ces termes : «Après plusieurs séances de travail qui visaient à analyser les données de l'enrôlement et à résoudre les difficultés, la Commission électorale indépendante (Cei) a le plaisir d'informer les Ivoiriens, des étrangers hors Cedeao et de la communauté internationale que les opérations d'identification de la population et de recensement électoral reprennent cette semaine». Le même soir, sur le plateau du Journal télévisé de 20h, la vice-présidente de la commission, Traoré Fatoumata avait été plus précise. Annonçant que ces séances de rattrapage qui prendront en compte les 205 centres situés dans des zones difficiles d'accès non encore visités, les populations qui n'ont pu obtenir à temps les pièces exigées pour l'enrôlement et les Ivoiriens concernés par l'opération de reconstitution des registres de l'état civil perdus ou détruits, démarreraient ce mardi 21 avril avec le déploiement sur l'ensemble du territoire national d'environ 1.500 équipes dont une quarantaine pour le district d'Abidjan. Mais, depuis ce mardi, les Abidjanais qui effectuent le déplacement sur les sites indiqués sont surpris de constater que contrairement à la promesse, aucune équipe de la Cei n'est sur place pour les identifier et les enrôler. A Treichville (Epp Chicago, Epp Sicogi et Arras 3), à Marcory (Foyer des jeunes) comme à Koumassi au Complexe technique et à l'Epp Baradji, les pétitionnaires arrivaient et s'en retournaient les visages défaits. Plusieurs autres requérants ont joint Nord-Sud dans la journée d'hier pour se plaindre de la non-ouverture des sites de Port Bouët (Epp Selmer, Camp Vridi), Cocody (Lycée technique), Yopougon (Groupe scolaire Sicogi ou collège William Ponty), Attecoubé (Groupe scolaire Locodjoro), Adjamé (Complexe socio éducatif) et Abobo (Collège Anador). Il ressort donc qu'aucun site n'est fonctionnel. Des sources proches de la Cei expliquent que ce blocage est le fait de l'Institut national de la statistique (Ins) qui a manqué à l'appel dans les centres empêchant le processus de démarrer. Des informations confirmées par le porte-parole adjoint de la Commission, Bamba Yacouba que nous avons joint en fin d'après midi. «Un opérateur, en l'occurrence l'Ins n'est pas là. Pour l'instant, nous ne savons pas de quel problème il s'agit. Nous constatons juste son absence. On était tous d'accord que l'opération pouvait démarrer. Mais, maintenant nous constatons qu'un opérateur n'est pas là. Donc, nous allons remonter pour voir pourquoi. Je pense que c'est pour des questions financières. Mais, nous en saurons plus demain (Ndlr : aujourd'hui)», a-t-il confié. Il a fait remarquer que tous les équipements ont déjà été installés dans les centres et que dès que l'Ins sera disponible, les enrôlements pourront démarrer pour une durée de 15 jours, sans préjudice des jours déjà consommés. Le Directeur général de l'Ins, Meleu Mathieu a confirmé l'absence de sa structure sur le terrain refusant toutefois d'en dire plus. «Pour les problèmes qu'il y a, nous avons une réunion de synthèse demain avec la Cei, on en parlera», a-t-il lâché au téléphone.
Djama Stanislas
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