La grande innovation pour cette année scolaire 2008-2009 est l’introduction du civisme fiscal dans le programme de l’enseignement primaire. Les classes cibles sont les cours élémentaires (CE1/CE2) et les cours moyens (CM1/CM2). Il s’agit pour les promoteurs de ce projet (le ministère de l’Economie et des Finances et le ministère de l’Education nationale) de créer chez l’enfant, l’adulte de demain, une culture fiscale, c'est-à-dire son adhésion volontaire au paiement de l’impôt, parce qu’il aura compris le rôle et l’importance de l’impôt dans le développement du pays. Car l’impôt, principale ressource de l’Etat, est une réalité mal connue et généralement décriée par la population.
Malheureusement cette noble ambition se heurte à la réticence des instituteurs, les premiers acteurs de cette réforme. Le constat à ce jour est amer. Dans la circonscription de l’inspection primaire de Toumodi, l’enseignement du civisme fiscal n’emballe pas les formateurs. La plupart des enseignants interrogés déclarent ne pas en savoir grand-chose ou d’en avoir une idée vague. “Au début de l’année, des documents ont été distribués aux élèves, mais je ne sais pas ce qu’il en est”, a répondu un maître à qui nous avons posé la question sur l’application de ce programme. Notre interlocuteur, par ailleurs responsable syndical, tient une classe de CM. M. Ousmane Coulibaly, l’inspecteur de la circonscription primaire, ne dit pas autre chose quand il avoue que cet enseignement n’est pas systématique. A l’en croire, il n’y a pas de plage horaire prévue à cet effet, et c’est de manière incidente que le maître introduit des notions de fiscalité au cours des leçons.
Pourtant, le gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens pour rendre effectif cet enseignement qui entre dans le cadre global de la formation par compétence, à savoir communiquer à l’apprenant “le savoir, le savoir être et le savoir-faire”. Des supports pédagogiques (guides maîtres, dépliants, cassettes audio et autres CD) ont été édités et mis à la disposition des utilisateurs. Qu’est-ce qui explique donc la réticence des acteurs ? Certains avancent le manque de formation des instituteurs à cette nouvelle donne. Une idée est vite battue en brèche par des conseillers pédagogiques de secteurs. Ceux-ci parlent plutôt de mauvaise foi. Pour ces derniers, les documents supports sont largement suffisants. Mais à l’analyse, la raison principale serait d’ordre pécuniaire. Les instituteurs réclament une indemnité incitative, murmure-t-on dans le milieu. Une exigence qu’ils posent comme un préalable.
Vrai ou faux, la réalité est là, implacable : aucun cours de civisme fiscal n’est donné dans les classes cibles. Pour les élèves du cours moyen deuxième année, candidats au concours d’entrée en 6ème, le danger est réel. Que va-t-il se passer si une question sur le civisme fiscal tombe?
Pierre Djessane Gervais: djessane@yahoo.fr
Malheureusement cette noble ambition se heurte à la réticence des instituteurs, les premiers acteurs de cette réforme. Le constat à ce jour est amer. Dans la circonscription de l’inspection primaire de Toumodi, l’enseignement du civisme fiscal n’emballe pas les formateurs. La plupart des enseignants interrogés déclarent ne pas en savoir grand-chose ou d’en avoir une idée vague. “Au début de l’année, des documents ont été distribués aux élèves, mais je ne sais pas ce qu’il en est”, a répondu un maître à qui nous avons posé la question sur l’application de ce programme. Notre interlocuteur, par ailleurs responsable syndical, tient une classe de CM. M. Ousmane Coulibaly, l’inspecteur de la circonscription primaire, ne dit pas autre chose quand il avoue que cet enseignement n’est pas systématique. A l’en croire, il n’y a pas de plage horaire prévue à cet effet, et c’est de manière incidente que le maître introduit des notions de fiscalité au cours des leçons.
Pourtant, le gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens pour rendre effectif cet enseignement qui entre dans le cadre global de la formation par compétence, à savoir communiquer à l’apprenant “le savoir, le savoir être et le savoir-faire”. Des supports pédagogiques (guides maîtres, dépliants, cassettes audio et autres CD) ont été édités et mis à la disposition des utilisateurs. Qu’est-ce qui explique donc la réticence des acteurs ? Certains avancent le manque de formation des instituteurs à cette nouvelle donne. Une idée est vite battue en brèche par des conseillers pédagogiques de secteurs. Ceux-ci parlent plutôt de mauvaise foi. Pour ces derniers, les documents supports sont largement suffisants. Mais à l’analyse, la raison principale serait d’ordre pécuniaire. Les instituteurs réclament une indemnité incitative, murmure-t-on dans le milieu. Une exigence qu’ils posent comme un préalable.
Vrai ou faux, la réalité est là, implacable : aucun cours de civisme fiscal n’est donné dans les classes cibles. Pour les élèves du cours moyen deuxième année, candidats au concours d’entrée en 6ème, le danger est réel. Que va-t-il se passer si une question sur le civisme fiscal tombe?
Pierre Djessane Gervais: djessane@yahoo.fr