x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

International Publié le mercredi 29 avril 2009 | Fraternité Matin

Obama à la Maison-Blanche : 100 jours et une popularité intacte

20 janvier - 30 avril 2009, 100 jours que Barack Obama a été investi en tant que 44e président américain. Regard sur les trois premiers mois d’un bail d’au moins 4 ans.



Analystes politiques, observateurs et une bonne partie de l’opinion publique se disent satisfaits des 100 premiers jours de Barack Obama à la tête des Etats-Unis. Investi, en effet, le 20 janvier 2009, le 44ème président américain, selon les constats des uns et des autres, a utilisé son premier trimestre à la Maison-Blanche pour imprimer sa marque à la marche du pays. Et chacun se demande si ces prémices seront à la hauteur des défis auxquels sont confrontés les Etats-Unis. Défis dont l’un des plus impérieux est la réconciliation de l’administration américaine avec le reste du monde. Et ce, après les 8 années Bush qui n’ont fait qu’élargir le fossé entre Washington et les autres.



Lors de ses tournées en Europe et en Amérique Latine, font observer des analystes, Barack Obama s’est efforcé d’effacer l’arrogance reprochée à l’administration de son prédécesseur George Walker Bush. Il a assuré les Européens qu’il était prêt à les écouter et il a serré la main au Vénézuélien Hugo Chavez, chef de file de l’anti-impérialisme sud-américain. «On peut constater qu’il a adopté un nouveau ton et obtenu certaines choses significatives. Mais ce que ne disent pas les 100 premiers jours, c’est le cours que prendra le reste de sa présidence», souligne Larry Sabato, professeur de sciences politiques à l’Université de Virginie.



Ceci est d’autant plus important que si les cent premiers jours sont considérés comme une étape artificielle, ils sont néanmoins une période au cours de laquelle le président américain peut utiliser à bon escient le capital sympathie et l’ascendant politique acquis grâce à sa victoire électorale. Cela est généralement appelé «temps de grâce».



Barack Obama a utilisé ses 100 premiers jours dans le bureau ovale pour s’attaquer à plusieurs dossiers à la fois, chose que certains lui ont reprochée. En effet, Obama a entrepris de réviser le système de santé national, résoudre le problème du réchauffement climatique et d’améliorer le système éducatif, les présentant comme des volets indissociables de la reprise. Sans oublier ses efforts pour relancer l’économie et enrayer la crise financière à l’origine de la récession économique mondiale.



A ce titre, il a obtenu l’approbation du Congrès pour un plan de relance de 787 milliards de dollars dont l’impact réel sur l’économie reste néanmoins à démontrer. Il a, en outre et au grand dam des tenants de l’orthodoxie budgétaire, arraché pour l’année fiscale 2010, un budget de trois mille milliards et demi de dollars. «Si j’avais à choisir un mot pour décrire les 100 jours d’Obama, je dirais: “créatifs” (…) Il a vraiment tenté de faire un nombre incroyable de choses», dira Stephen Hess, professeur à l’Université de Washington. David Rohde, professeur de sciences politiques à l’Université de Duke, ajoute pour sa part: «Sa capacité de succès au delà des 100 jours dépendra très lourdement du succès de ce qu’il aura obtenu durant ses 100 premiers jours».



A titre d’exemple, on citera Franklin Roosevelt qui avait en 1933, mis en place durant ses 100 premiers jours, les fondements de son célèbre «New Deal» qui devait sortir le pays de la grande dépression. D’autres présidents ont également démarré avec succès les trois premiers mois de règne: Lyndon Johnson avec sa “Grande Société” et Ronald Reagan avec sa politique de «moins de fédéralisme et d’impôts».



Au-delà de ses 100 premiers jours qu’il célèbre aujourd’hui, Barack Obama est attendu sur l’ensemble de ses 4 ans de pouvoir pour ce premier mandat du premier Président noir des Etats-Unis. Les premiers signaux semblent réjouir plus d’une personne. Deux jours après son investiture le 20 janvier dernier, il annonçait la fermeture de la prison de Guantanamo et l’interdiction de la torture. Il a présenté un calendrier de retrait d’Irak et proposé à ses partenaires une nouvelle ère de coopération et de dialogue, offrant aux traditionnels ennemis iranien et cubain d’y être associés.



Hier encore, il exprimait sa volonté d’entretenir de bien meilleures relations avec le Soudan, alors même que le Président de cet Etat souverain d’Afrique est poursuivi par la Cour pénale internationale (Cpi). Des poursuites qui sont loin de faire l’unanimité au sein de la Communauté internationale, à en croire le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu au Soudan qui déclarait hier sur Rfi: «Il n’y a pas de solution militaire au conflit au Darfour qui est un conflit de nature politique. Il est important que le Conseil de sécurité envoie un message fort à toutes les parties pour la reprise rapide des pourparlers entre Soudanais. Malheureusement, les progrès que nous avons observés en février avec les premiers pourparlers de Doha (au Qatar, ndlr) ne se sont pas encore traduits en résultats concrets. Le processus politique au Soudan a semblé se geler, en particulier après la décision de la Cour pénale internationale d’émettre un mandat d’arrêt contre le Président Omar El Béchir».



«La question de la Cpi, poursuit-il, a dominé la vie politique au Soudan et l’a polarisée. Elle a affaibli ceux qui, au Soudan, travaillaient pour le compromis et le consensus en favorisant les sentiments militants dans les deux camps. Nous devons trouver des points de consensus et faire jouer un plus grand rôle aux éléments modérés, en particulier dans la société civile pour désamorcer les tensions».



On le voit, Obama veut d’une Amérique non plus en désaccord systématique avec le reste du monde sur les grandes questions mais en phase avec celui-ci quand il le faut. Comme il fallait s’y attendre, les positions prises par Obama, et surtout cette volonté d’ouverture, ne plaisent pas toujours, notamment à ses adversaires qui l’accusent d’en faire un peu trop déjà. Ceux-ci lui reprochent de se livrer à des expériences et à un interventionnisme sans précédent, allusion faite aux mesures prises pour faire face à la crise financière internationale.



Obama ne semble d’ailleurs pas être indifférent à ces observations. Pour lui, «l’Amérique, c’est comme un grand transatlantique, ce n’est pas un hors-bord; ça ne change pas de direction instantanément». Il a conscience que la tâche ne sera pas aisée, malgré sa débauche d’énergie, son ingéniosité et son génie politique.



Abel Doualy

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Titrologie

Toutes les vidéos Titrologie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ