Les structures sanitaires privées selon M. Gnahoua Réné sont essoufflées. Elles souffrent du renchérissement des facteurs de production. Du niveau élevé des taxes douanières. De la fiscalité trop lourde pour l'activité sanitaire. De la concurrence déloyale. De l'absence de comptabilité analytique. A ces facteurs menaçant la qualité des soins, il faut ajouter les différentes crises économiques qui ont perturbé la marche de la Côte d'Ivoire et qui continuent de dégrader l'environnement des affaires. Il s'agit des crises de 1980, 1994, 2008. Le clou a été enfoncé avec la libéralisation des prix par l'Etat entre 1995 et 1996. Cette mesure a favorisé la concurrence déloyale. Le triste bilan dressé hier à Grand-Bassam par M Gnahoua René président du Syndicat national des médecins privés de Côte d'Ivoire (Synamepci) au cours du séminaire sur « Les actes médicaux en Côte d'Ivoire : Nomenclature, tarification et recouvrement des coûts de prestation » est long. Prennent part à ce séminaire des médecins, cadres des établissements sanitaires et les partenaires du secteur privé. Il a souligné que de 1995 à 2009, soit 15 ans, l'inflation est devenue galopante et visible. Selon lui, une étude menée par l'association des cliniques privées en collaboration avec le Synamepci, montre que les cinq dernières années une inflation des prix des différents produits entrant dans la gestion des établissements vont de 20 à 333%. Les tarifs professionnels, depuis 1998 ont continué de baisser de façon drastique. Le vent des difficultés a emporté plusieurs établissements. De 1999 à 2000, ce sont 17 établissements qui ont déposé la clé sous le paillasson. De 2001 à 2009, ce sont 6 gros établissements dont les cliniques Belvédère, la Madone et St Jacques qui ont fermé. Le président du Synamepci soutient que dans cette conjoncture économique alarmante l'autre constat est que les praticiens ne maitrisent pas toujours la notion de comptabilité analytique. Notion indispensable à la prévention des risques et à l'assurance d'une saine gestion des structures privées. Le séminaire selon lui, devra permettre aux praticiens médicaux du secteur privé d'aller à une négociation tarifaire avec tous les partenaires du secteur privé. Egalement trouver des solutions au bon fonctionnement des établissements privés pour qu'au bout de cinq ans, ils soient rééquipés. Dr Aka Kroo Florent président du Conseil national de l'ordre des médecins de Côte d'Ivoire a jugé que face au fléau de l'anarchie qui règne dans le secteur sa structure préconise, la mise en place d'une « haute autorité de sécurité sanitaire » dotée de textes et moyens répressifs. Celle-ci pourrait assainir en quelques années le milieu de la santé et permettre l'avènement d'une mutualisation généralisée à la population ivoirienne.
Emmanuelle Kanga,
Correspondante régionale
Emmanuelle Kanga,
Correspondante régionale