La situation est alarmante. Les populations ivoiriennes vivent un véritable calvaire, du fait de la pauvreté. Et dans les zones rurales, la situation est d’autant plus grave que l’on est au bord du gouffre. C’est le triste constat fait par la délégation du président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié, en tournée dans l’Est de la Côte d’Ivoire, du 22 avril au 6 mai dernier. Durant 15 jours, le président Bédié a sillonné villes et villages des régions du Moyen-Comoé et du Zanzan. Une fois de plus, l’ancien chef de l’Etat de 1993 à 1999, est allé s’imprégner des réalités du « petit » peuple dans le pays profond. Mais que retenir de ce périple, si ce n’est les différents cris de cœur lancés çà et là, par les populations. Celles-là mêmes qui sont aujourd’hui désemparées par le phénomène de la pauvreté et de la misère. En effet, de Bettié à Nassian, en passant par Abengourou, Agnibilékrou, Koun-Fao, Sandégué, Tanda, Bondoukou, Bouna et bien d’autres localités, le discours des populations était le même. Sur un ton pathétique et rempli d’émotions, chacune des interventions relevait le calvaire que vit quotidiennement les populations depuis l’avènement, en 2000, du régime de la Refondation. « Nombreux sont les Ivoiriens qui ne mangent plus à leur faim. Le panier de la ménagère est de plus en plus vide. Rien ne va plus », ne cessaient de dénoncer différents responsables de bases PDCI, au nom des populations. Tous ont souligné avec amertume, qu’en plus de la pauvreté grandissante, le calvaire des populations se traduit également par la destruction et parfois par l’absence totale d’infrastructures socio-économiques. Ecoles et centres de santé sont dans des états piteux. Et les populations manquent de moyens pour bénéficier des enseignements et des soins proprement dits. Pour ce qui est du réseau routier, c’est aussi la grande désolation. A l’image des pistes parcourues partout en Côte d’Ivoire, celles empruntées par la délégation du président Bédié laissent à désirer. Il suffit de parcourir les tronçons comme Adzopé-Bettié ou Béttié-Abengourou ou encore Bondoukou-Nassian, pour comprendre la grande difficulté des populations ivoiriennes dans les zones dites reculées. Ce sont souvent quelques 20 à 50 kilomètres que l’usager est parfois obligé de parcourir en trois ou quatre heures de temps, tellement les voies sont dans un état de dégradation très avancé. Chose qui, inévitablement, rend difficile l’accès aux acheteurs des produits et donc, isole ces localités. Par ricochet, les produits peinent à être vendus. Une suite logique qui, naturellement, justifie le statu quo. Et les populations se demandent jusqu’à quand va durer cette situation. C’est pourquoi, face au président Bédié, elles n’ont pas manqué d’exiger la tenue des élections le plus vite possible, pour un véritable changement politique en Côte d’Ivoire. Un changement qui, selon elles, reposant sur la bonne gouvernance, permettra surtout de relancer l’économie, pour le bien-être des Ivoiriens.
Diawara Samou
(Envoyé spécial)
Diawara Samou
(Envoyé spécial)