Dans cet entretien qu`il nous a accordé en début de semaine à Abidjan, Noël Dourey explique les raisons, selon lui, qui plombent la tenue de l`assemblée générale du Bureau ivoirien des droits d`auteur (Burida). Pour lui, il n`y a pas de doute : c`est le ministre de la Culture qui grippe la machine.
Selon vous, qu`est ce qui coince véritablement dans la tenue de l`assemblée générale du Burida?
Je voulais vous entretenir sur un certain nombre de choses qui pourraient remettre en cause la tenue des différents collèges et l`organisation de l`Assemblée générale. De quoi s`agit-il ? Nous avons tous applaudi lorsque le ministre nous a dit que notre décret venait d`être signé. Le décret pour lequel nous avons applaudi, pour nous, devait émaner du consensus qui s`est établi autour des textes les 5 et 6 février 2008 à l`hôtel Ivoire. Quand on a eu le décret entre les mains, à notre grande surprise, nous nous sommes rendus compte que ce décret était en flagrante violation du consensus que nous avons trouvé.
Précisément, qu`est-ce qui est en flagrante violation avec le consensus ?
On nous dit par exemple dans certains articles qu`en cas de défaillance d`un administrateur ou de vacance du poste de l`administrateur, le ministre en charge de la Culture, au bout de 15 jours, si les élections ne sont pas tenues, remplaçait ce dernier. Le ministre nomme donc un administrateur en remplacement du défaillant. Ce qui est en violation des principes démocratiques puisque l`administrateur est élu par l`Ag. Je pense que la logique pour respecter le parallélisme des formes est qu`on retourne en Ag pour le remplacer. On ne peut pas, par un arrêté ministériel, remplacer un administrateur qui ne serait pas là. Ça, c`est déjà une première violation. La seconde violation, on nous dit qu`après les élections, le ministre nomme par arrêté. Cela n`a aucun sens. Ce sont ceux qui sont élus. Il n`y a pas d`arrêté de nomination. Ce n`est pas possible. On dit aussi qu`en cas de "palabres" entre différents associés, le ministre de la Culture récupère le Burida et le gère de manière transitoire. Je pense que, c`est pour sortir de là que pendant 20 ans, nous nous sommes battus. Le décret tel qu`il a été présenté au chef de l`Etat, n`est pas bon. A l`hôtel Ivoire, nous avions travaillé sur des bases très sérieuses. Quand les textes nous ont été proposés, nous avons travaillé en commission. Et c`est sur ce projet-là que nous avons travaillé pour sortir un décret à la signature du chef de l`Etat. Malheureusement, entre ce que nous avons fait et ce qui en est sorti, un certain nombre de choses ont été tripatouillées, un certain nombre de choses contre lesquelles je m`élève.
Vous accusez le ministre Komoé d`avoir "tripatouillé" les textes pour faire une OPA sur le Burida ?
Tel que le décret est, on ne peut pas l`appliquer. Au niveau des collèges, nous avons proposé 35 membres au niveau des artistes et 35 membres pour les auteurs compositeurs et assimilés. A notre grande surprise, nous avons dans le collège 95 membres qui sont des auteurs compositeurs et assimilés, 10 pour les artistes interprètes. La logique aurait voulu que le ministre se rapproche du président scientifique de l`atelier pour dire voilà les nouvelles propositions pour qu`on en discute. Un auteur compositeur est en même temps un interprète. Cela veut dire que les interprètes s`ils ne sont pas plus nombreux que les auteurs compositeurs doivent être au même niveau.
D`ou le blocage actuel ?
Il y a des arrêtés qui sont pris pour aller aux élections à travers des grandes ligues. Donc, il y a ce qu`on appelle le mode opératoire. Dans le mode opératoire, pour moi, il faut éviter les procurations. Considérons d`abord le vote comme un acte individuel, pensé, réfléchi, voulu. Les procurations vont poser un problème dans la mesure où on les signe dans les mairies. Mais nous, qu`est-ce que nous avons pour authentifier les signatures des maires ? Il y a eu des personnes qui sont allées déposer des candidatures de groupe en falsifiant les signatures de certains artistes. Ce fut un problème qui n`a pas trouvé de solution. Si déjà à ce niveau de dépôt de candidature, il y a ce genre d`acte, avec les procurations alors, bonjour les dégâts.
Avez-vous foi que les élections pourront se tenir très rapidement, à une date précise ?
Vous savez déjà que nous sommes allés de report en report. Si vous me demandez, aujourd`hui, à quand les élections, c`est comme si vous me demandez le sexe des anges. Je ne crois pas qu`on puisse aller aux élections. Chacun sait pourquoi il ne veut pas les organiser. Il y a trop de fébrilités autour.
Que demandez-vous concrètement au ministre pour la tenue de ces élections ?
La première chose, c`est que le décret soit repris. Parce qu`on ne reconnaît pas dans ce décret tout ce qui avait été décidé lors de l`atelier de l`hôtel Ivoire. La seule chose consensuelle de ce décret c`est qu`il ait donné au Burida la forme de société civile de type particulier. On est sorti donc de l`enfantillage qui est cette histoire d`association pour entrer dans une ère de gestion moderne, collective des droits d`auteurs. On ne peut pas innover en la matière en faisant intervenir des situations qui n`existent nulle part ailleurs. Je crois, à mon sens, que le ministre Komoé doit convoquer une vraie table-ronde pour discuter. Je ne le sens pas neutre. Qu`il se mette en dehors de cette affaire. Tenez-vous bien, un travail en atelier qui est remis solennellement devant le grand public, devant la presse, devant la nation parce que la télévision y était, a pu être tripatouillé. Cela veut dire qu`il y a un problème. Nous nous engageons sur des choses qui sont fausses. Ce qui a été donné, ne vient pas de nous. J`estime que ce n`est pas normal. Le Président de la République nous a donné un bel outil. Il a respecté sa parole qui disait qu`il nous remettrait notre outil pour en faire quelque chose de grand, selon nos aspirations, nos besoins et nos rêves. Mais, on lui a remis un décret inapplicable. On ne peut pas appliquer ce décret dans les conditions actuelles.
Interview réalisée par
André Silver Konan et IY (Stagiaire)
Selon vous, qu`est ce qui coince véritablement dans la tenue de l`assemblée générale du Burida?
Je voulais vous entretenir sur un certain nombre de choses qui pourraient remettre en cause la tenue des différents collèges et l`organisation de l`Assemblée générale. De quoi s`agit-il ? Nous avons tous applaudi lorsque le ministre nous a dit que notre décret venait d`être signé. Le décret pour lequel nous avons applaudi, pour nous, devait émaner du consensus qui s`est établi autour des textes les 5 et 6 février 2008 à l`hôtel Ivoire. Quand on a eu le décret entre les mains, à notre grande surprise, nous nous sommes rendus compte que ce décret était en flagrante violation du consensus que nous avons trouvé.
Précisément, qu`est-ce qui est en flagrante violation avec le consensus ?
On nous dit par exemple dans certains articles qu`en cas de défaillance d`un administrateur ou de vacance du poste de l`administrateur, le ministre en charge de la Culture, au bout de 15 jours, si les élections ne sont pas tenues, remplaçait ce dernier. Le ministre nomme donc un administrateur en remplacement du défaillant. Ce qui est en violation des principes démocratiques puisque l`administrateur est élu par l`Ag. Je pense que la logique pour respecter le parallélisme des formes est qu`on retourne en Ag pour le remplacer. On ne peut pas, par un arrêté ministériel, remplacer un administrateur qui ne serait pas là. Ça, c`est déjà une première violation. La seconde violation, on nous dit qu`après les élections, le ministre nomme par arrêté. Cela n`a aucun sens. Ce sont ceux qui sont élus. Il n`y a pas d`arrêté de nomination. Ce n`est pas possible. On dit aussi qu`en cas de "palabres" entre différents associés, le ministre de la Culture récupère le Burida et le gère de manière transitoire. Je pense que, c`est pour sortir de là que pendant 20 ans, nous nous sommes battus. Le décret tel qu`il a été présenté au chef de l`Etat, n`est pas bon. A l`hôtel Ivoire, nous avions travaillé sur des bases très sérieuses. Quand les textes nous ont été proposés, nous avons travaillé en commission. Et c`est sur ce projet-là que nous avons travaillé pour sortir un décret à la signature du chef de l`Etat. Malheureusement, entre ce que nous avons fait et ce qui en est sorti, un certain nombre de choses ont été tripatouillées, un certain nombre de choses contre lesquelles je m`élève.
Vous accusez le ministre Komoé d`avoir "tripatouillé" les textes pour faire une OPA sur le Burida ?
Tel que le décret est, on ne peut pas l`appliquer. Au niveau des collèges, nous avons proposé 35 membres au niveau des artistes et 35 membres pour les auteurs compositeurs et assimilés. A notre grande surprise, nous avons dans le collège 95 membres qui sont des auteurs compositeurs et assimilés, 10 pour les artistes interprètes. La logique aurait voulu que le ministre se rapproche du président scientifique de l`atelier pour dire voilà les nouvelles propositions pour qu`on en discute. Un auteur compositeur est en même temps un interprète. Cela veut dire que les interprètes s`ils ne sont pas plus nombreux que les auteurs compositeurs doivent être au même niveau.
D`ou le blocage actuel ?
Il y a des arrêtés qui sont pris pour aller aux élections à travers des grandes ligues. Donc, il y a ce qu`on appelle le mode opératoire. Dans le mode opératoire, pour moi, il faut éviter les procurations. Considérons d`abord le vote comme un acte individuel, pensé, réfléchi, voulu. Les procurations vont poser un problème dans la mesure où on les signe dans les mairies. Mais nous, qu`est-ce que nous avons pour authentifier les signatures des maires ? Il y a eu des personnes qui sont allées déposer des candidatures de groupe en falsifiant les signatures de certains artistes. Ce fut un problème qui n`a pas trouvé de solution. Si déjà à ce niveau de dépôt de candidature, il y a ce genre d`acte, avec les procurations alors, bonjour les dégâts.
Avez-vous foi que les élections pourront se tenir très rapidement, à une date précise ?
Vous savez déjà que nous sommes allés de report en report. Si vous me demandez, aujourd`hui, à quand les élections, c`est comme si vous me demandez le sexe des anges. Je ne crois pas qu`on puisse aller aux élections. Chacun sait pourquoi il ne veut pas les organiser. Il y a trop de fébrilités autour.
Que demandez-vous concrètement au ministre pour la tenue de ces élections ?
La première chose, c`est que le décret soit repris. Parce qu`on ne reconnaît pas dans ce décret tout ce qui avait été décidé lors de l`atelier de l`hôtel Ivoire. La seule chose consensuelle de ce décret c`est qu`il ait donné au Burida la forme de société civile de type particulier. On est sorti donc de l`enfantillage qui est cette histoire d`association pour entrer dans une ère de gestion moderne, collective des droits d`auteurs. On ne peut pas innover en la matière en faisant intervenir des situations qui n`existent nulle part ailleurs. Je crois, à mon sens, que le ministre Komoé doit convoquer une vraie table-ronde pour discuter. Je ne le sens pas neutre. Qu`il se mette en dehors de cette affaire. Tenez-vous bien, un travail en atelier qui est remis solennellement devant le grand public, devant la presse, devant la nation parce que la télévision y était, a pu être tripatouillé. Cela veut dire qu`il y a un problème. Nous nous engageons sur des choses qui sont fausses. Ce qui a été donné, ne vient pas de nous. J`estime que ce n`est pas normal. Le Président de la République nous a donné un bel outil. Il a respecté sa parole qui disait qu`il nous remettrait notre outil pour en faire quelque chose de grand, selon nos aspirations, nos besoins et nos rêves. Mais, on lui a remis un décret inapplicable. On ne peut pas appliquer ce décret dans les conditions actuelles.
Interview réalisée par
André Silver Konan et IY (Stagiaire)