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Économie Publié le lundi 18 mai 2009 | Notre Voie

Projet de création de pôle urbain -Touré Ahmed Bouah, PCA de SOPHIA Immobiler: “Ce projet vient pour réorganiser la ville d’Abidjan”

Notre Voie : Vous avez récemment annoncé la création d’un pôle urbain à la porte d’Abidjan. Où en est-on avec le premier projet concernant l’acquisition des terrains nus ?

Touré Ahmed Bouah : Effectivement, il y a souvent une confusion dans l’esprit des gens entre le 1er projet, qui n’était qu’une fourniture de terrains nus, exclusivement affectés aux Forces de défense et de sécurité (FDS), et le projet de création de pôle urbain. Celui-ci est, en fait, un ambitieux programme d’aménagement couplé à un volet immobilier de 50 000 logements dont un programme immobilier de 12 000 logements pour d’autres FDS, non encore entamé, le programme de 30 000 logements concernant les enseignants, le programme de 3.000 logements concernant la diaspora, et le programme de 5.000 logements pour les travailleurs du secteur privé.


N.V. : Qu’est-ce qui différencie le premier du second ?

T.A.B. : D’abord, pour le projet d’acquisition de terrains nus qui ne couvre qu’une assiette foncière de 772 ha repartis essentiellement entre Ebimpé et Anyama, le géomètre expert qui y travaille s’appelle Soumahoro Mamadou. Cette assiette foncière est administrée par 2 promoteurs distincts : Azuréenne de Promotion (540 ha) et SOPHIA Immobilier (232 ha). Les 540 ha représentent la part des détenteurs de droits coutumiers et les 232 ha représentent ma rémunération pour mes peines et soins du lotissement villageois que j’ai réalisés depuis 1998, et l’ensemble de cette assiette foncière est exclusivement affecté aux FDS. C’est sur ce projet initial que des incompréhensions sont constatées. Mais le ministre de la Défense, ce grand serviteur de l’Etat, a pu concilier les positions divergentes, et je pense que ce projet va entrer dans sa phase opérationnelle dans quelques petits jours. Les acteurs de ce projet qui sont le Comité de suivi, l’Azuréenne, SOPHIA, BFA, sous la supervision du cabinet du ministre de la Défense ignorent même peut-être le pôle urbain dont je parle, puisque nous ne l’évoquons guère entre nous.


N.V. : Parlant justement du pôle urbain, comment entendez-vous mener ce second projet pour éviter les incompréhensions du passé. Qui sont vos nouveaux partenaires dans sa réalisation ?

T.A.B. : Ce pôle urbain est méconnu des Ivoiriens, cependant il présente des enjeux majeurs eu égard à la taille et aux investissements colossaux qu’il appelle. Ici, l’assiette foncière couvre une superficie de 12 000 ha. Le géomètre expert qui y exerce s’appelle Bangaly Cissé. Cette assiette foncière est affectée à SOPHIA, mais est l’affaire exclusive de l’AGEF pour le volet foncier. Pour ce projet, le ministère de la Défense ou les FDS n’ont rien à y voir pour le moment. Ce sont les acteurs institutionnels étatiques que sont le MCUH, le BNETD, l’AGEF, le CEPICI et SOPHIA qui ont en charge la gestion du projet qui reste la création d’un pôle urbain. C’est une autre affaire beaucoup plus sérieuse. C’est pourquoi, sous la présidence du MCUH, les experts de l’administration publique et certaines structures privées ont fait féconder leurs expertises pointues autour du projet pour examiner et adopter les dispositions appropriées de mise en œuvre effective du projet de développement de pôle urbain au Nord-Ouest, dans la zone Attinguié-Ebimpé. C’est d’ailleurs ce projet de pôle urbain qui verra plusieurs opérateurs immobiliers y réaliser leurs programmes dans des zones viabilisées, selon les dispositions de la loi 97-524 du 4 septembre 1997 et de ses décrets d’applications. C’est pourquoi SOPHIA compte y réaliser, toujours avec les expertises nécessaires des institutions étatiques désignées plus haut, un volet immobilier comprenant 4 programmes. Le programme de 12 000 logements des FDS, le programme de 30 000 logements des enseignants, le programme de 3.000 logements pour la diaspora et le programme de 5 000 logements pour les travailleurs du secteur privé sur les 2 prochaines décennies à venir. Rassurez-vous, la mixité sociale sera prise en compte.


N.V. : D’un projet d’acquisition de terrains nus, vous débouchez sur la création d’un pôle urbain, à la porte d’Abidjan. Pourquoi cette nouvelle orientation ?

T.A.B : Avec près de 5 millions d’habitants, Abidjan abrite environ 40% de la population urbaine de la Côte d’ Ivoire. Cette croissance démographique, consécutive à un afflux très important de la population migrante en provenance du monde rural et des pays de la sous région ouest africaine, est liée principalement au développement économique de cette agglomération urbaine qui concentre plus de la moitié des activités socio-économiques du pays. En effet, Abidjan, capitale économique du pays, est exposée à une forte pression urbaine qui se traduit par un accroissement de la tâche urbaine qui constitue des zones d’extension, excédant plus de 500 hectares par an. Ces zones sont généralement sous-équipées et non viabilisées, mettant en exergue le manque d’interventions en matière d’aménagement foncier. L’on peut également relever que l’agglomération d’Abidjan renferme plus de 72 quartiers précaires qui sont des poches éparses de pauvreté urbaine. Aussi, le désengagement de l’Etat depuis 1987 dans les actions d’aménagement foncier a-t-il occasionné de nombreux problèmes dans ce secteur avec pour conséquences : le manque de disponibilité de réserves foncières, du fait qu’aucun organisme de l’Etat n’intervient pour la constitution desdites réserves. Le service de vente immobilière avait en charge de liquider les programmes en cours de réalisation de la Société d’équipement des terrains urbains, SETU. Par la suite, l’Agence de gestion foncière, mise en place en 1999, ne dispose pas de ressources financières suffisantes en dépit de son expertise avérée pour constituer véritablement des réserves foncières, le développement de terrains nus et la forte implication des communautés coutumières et villageoises dans les actions de lotissement. Face à cette situation, il apparaît nécessaire de susciter l’intervention des opérateurs privés dans le secteur de l’aménagement foncier. Pour ce faire, l’Etat a mis en place un cadre législatif et réglementaire. Il s’agit de la loi n°97-524 du 4 septembre 1997, portant création d’une concession d’aménagement foncier et le décret d’application n°97-620 du 22 octobre 1997. Au regard de ce dispositif, deux programmes de concession d’aménagement ont été réalisés par le privé, soit un total de 243 hectares de terrains aménagés. Cependant, les terrains produits sont nettement insuffisants et ne peuvent pas satisfaire les besoins des populations à Abidjan. Par ailleurs, les logements produits, dans le cadre de programmes de logements économiques et sociaux, sont estimés à peine à 2000 unités par an et sont nettement insuffisants par rapport aux besoins excédant 25.000 unités par an pour la seule agglomération d’Abidjan. La mise en place de ce cadre législatif et des mesures de facilitation dans la production du logement, devrait permettre de susciter et soutenir le privé dans le secteur de l’aménagement foncier et de l’habitat. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’intervention de la société SOPHIA qui met en œuvre un projet de création de pôle urbain. Ce projet est situé au Nord -Ouest d’Abidjan, zone d’Attinguié-Ebimpé dans la sous-préfecture d’Anyama et a pour finalité de satisfaire en partie la forte demande de terrains urbains et de prévenir la création des quartiers précaires, du fait de l’extension urbaine incontrôlée. Le projet de pôle urbain qui porte sur une parcelle de terrain de 12.000 hectares, rest l’important et constitue un enjeu en matière de développement urbain. Les autorités compétentes nous apportent le nécessaire soutien institutionnel pour garantir le succès de ce projet.


N.V. Concrètement, que va apporter la réalisation d’un tel pôle urbain ?

T.A.B : Ce projet qui va se réaliser dans un canevas de partenariat privé/public viendra réorganiser la ville d’Abidjan et freiner l’anarchie urbanistique en apportant une solution durable à la forte pression urbaine qui se traduira par la non augmentation des 72 quartiers précaires identifiés dans le Grand Abidjan et qui sont des poches éparses de pauvreté urbaine. Le président Gbagbo l’a déjà dit clairement, la période de crise doit être la période de relance.


N.V. : Dans le cadre de ce nouveau projet, vous sortez d’un séminaire de réflexion à Grand Bassam, avec vos nouveaux partenaires. Pourquoi ces assises ?

T.A.B. : Conscient des enjeux que représente le développement d’un pôle urbain et tenant compte du caractère d’intérêt général du projet et de son impact sur l’aménagement du “Grand Abidjan”, la société SOPHIA Immobilier s’est proposé d’organiser sous la présidence du ministère de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat, un atelier de réflexion sur les dispositions de mise en œuvre de ce projet avec le nécessaire concours des partenaires stratégiques institutionnels que sont le BNETD, l’AGEF, le CEPICI et une des chancelleries de notre pays qui négocie avec nos partenaires étrangers.



N.V. : Sur quoi ont porté ces réflexions ?

T.A.B : Ce projet d’intérêt général dont l’impact direct sur le cadre de vie de nos concitoyens n’est pas à démontrer, a suscité un vif intérêt. La pertinence des résolutions et des recommandations reflète bien la richesse des échanges et le niveau élevé des débats. Cet atelier, qui vise à examiner les conditions de mise en œuvre et de réussite de cet ambitieux projet, a eu pour mérite de jeter les bases d’une nouvelle dynamique. Il ne peut prétendre évacuer tous les problèmes qui y sont liés. C’est pourquoi il est souhaitable que les différents points de pertinence identifiés puissent faire l’objet d’un traitement particulier, notamment la définition des responsabilités dans la conduite du projet ainsi que l’approche sociologique d’une telle opération au regard des intérêts coutumiers, et de la nécessaire adhésion des populations installées.


N.V. : Quels ont été les résultats obtenus, après deux jours de débats ?

T.A.B : Les résultats de l’atelier doivent être remis par d’autres voix plus autorisées que la mienne au ministre de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat qui pourra les publier, mais permettez que je n’entre pas dans les détails. Mais au delà de leurs réflexions pointues sur la problématique de l’habitat en Côte d’Ivoire, l’atelier a recueilli les contributions des différents acteurs et un cadre institutionnel de suivi a été proposé. Par ailleurs, les participants ont passé en revue le cadre législatif et réglementaire applicable et se sont accordés sur la compréhension de ces textes, puis une stratégie de financement du projet a été adoptée. Les mesures d’accompagnement et les dispositions fiscales de facilité ont été proposées, et enfin un chronogramme de mise en œuvre du projet a été adopté.


Je puis vous assurer une fois encore du soutien et de l’appui du ministère de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat qui compte jouer un rôle prépondérant dans le cadre du Comité de suivi et d’évaluation prévu avec l’appui stratégique des acteurs institutionnels que sont le BNETD, l’AGEF et le CEPICI. Qu’il me soit permis de féliciter tous les participants pour la qualité des résultats, et de remercier tous ceux qui ont contribué au succès de cet atelier que nous jugeons déterminant pour la réussite de ce projet.

Entretien réalisé par Etienne Ban
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