Sermon du vendredi : Les rapports familiaux et l`impact sur la société

Au nom de Dieu le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux. Louange à Dieu, Que la prière et le Salut soient sur son Prophète.

« Seigneur ! Ne laisse pas dévier nos cœurs après que Tu nous aies guidés ; et accorde-nous Ta miséricorde. C'est Toi, certes, le Grand Donateur ! » S 3,V 8

Ce sujet est d'importance capitale, et de prime abord à cette époque où la famille est le sujet de nombreuses conférences et le thème de nombreux sermons, mais la façon dont la question est exposée est d'une toute autre nature : il s'agit de dislocation, de destruction organisée de cette famille.

Nous allons voir aujourd'hui que la famille joue un grand rôle en Islam. La famille ne peut pas être assimilée à un ensemble de droits et de devoirs entre les époux ou entre les époux et leurs enfants, mais un ensemble de concepts en conformité avec la vision du Créateur, une vision de l'islam qui vient s'inscrire dans la création et dans l'univers. Allah nous invite à établir cette cellule familiale, car elle représente la vie saine et équilibrée, qui s'accordent avec les besoins de l'homme et de sa nature propre originelle [Al Fitra]. Nous savons que l'islam est la religion par excellence de la Fitra. Elle ne peut en aucun cas venir en contradiction avec les caractéristiques physiques ou morales humaines. Il y a derrière le sens de la famille en islam plusieurs objectifs : le premier de ces objectifs étant de maîtriser cet instinct sexuel à travers le cadre du mariage licite. Le coran parle d'un engagement solennel :
«Comment oseriez-vous le reprendre, après que l'union la plus intime vous ait associés l'un à l'autre et qu'elles aient obtenu de vous un engagement solennel ? » S 4, V 21


Ou le fait figurer parmi Ses signes

« Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l'affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent. » S 30, V21

Sachant qu'Allah n'utilise des paraboles sur les signes que pour les choses capitales ou pour la création qui mérite attention. Ce verset s'inscrit dans une suite de signes, dont la création de l'homme à partir de la terre. Une tradition prophétique vient appuyer et montrer l'attachement de l'islam au mariage licite :

Vos rapports intimes sont pour vous une aumône

Certains s'exclamèrent : Ô prophète ! Aurions-nous une récompense en prenant du plaisir ?
Il répondit : Voyez-vous s'il l'avait fait de manière illicite, n'aurait-il pas porté sur lui un fardeau [de péchés]. Ainsi, s'il l'effectue de manière licite, il sera rétribué)

Cet instinct intime vient satisfaire un objectif [Maqsad] important qui est la procréation. Elle permet de remplir la Terre et d'assurer la pérennité de l'espèce humaine. Un autre objectif vient tout de suite se greffer sur le premier, qui est celui de l'éducation car il s'agit de produire une descendance pieuse. Celle que Dieu appelle « la beauté d'ici-bas » :
La fortune et les enfants sont la beauté d'ici bas. Le rôle des parents est donc cette responsabilité éthique de préserver cette descendance dans sa piété et sa chasteté originelles : (Vous êtes tous des bergers et chaque berger est responsable de son troupeau).

Quelques aspects de notre réalité malheureusement la famille musulmane s'est imprégnée de la culture occidentale qui vante fièrement son sens de la liberté en général et se veut être une référence quant à la liberté des sexes. Les fondements de ces concepts ont été élaborés puis clamés à travers des accords internationaux : égalité stricte entre homme et femme, égalité dans le droit de divorce, dans les droits familiaux, dans le droit au travail, dans la liberté de déplacement, dans le droit à l'habitat loin de chez soi, etc. Une partie de ces principes sont justes, mais il faut faire des distinctions. Pour ce qui est de l'égalité des sexes, je pense que le terme est utilisé abusivement ou que le sens recherché est pervers : il y a une différence entre l'égalité qui fait abstraction des particularités de chacun et l'égalité en droits et devoirs, qui conduit à l'équivalence. Nous sommes pour cette équivalence en droits, non pas pour cette fusion des différences qui existent entre l'homme et la femme. La société dite moderne cherche à s'organiser à outrance de cette manière, c'est à dire en face d'individu quel qu'il soit.

il y a une mauvaise compréhension de l'islam de la part de certains musulmans à l'égard des femmes.

Nous ne partageons pas ce mode de fonctionnement, non pas qu'il est entièrement dans l'erreur, mais qu'il néglige cet aspect. Et à travers cette émission, nous attirons l'attention du public sur les appels de plus en plus nombreux de femmes vivant en occident qui revendiquent d'un congé maternité prolongé pour assurer l'allaitement de leur enfants et combler une partie de leur féminité. Je pense que c'est dû à une fatigue qu'elles éprouvent dans cette société, où le pourcentage de personnes divorcées est considérable, où dès la majorité, les enfants sortent de la sphère de la tutelle parentale prématurément et avant leur majorité. Tout cela ne pouvant avoir que des conséquences néfastes sur l'éducation avant de retomber sur la société.

D'un autre côté, il y a une mauvaise compréhension de l'islam de la part de certains musulmans à l'égard des femmes. On peut même parler d'un comportement contradictoire avec les enseignements de l'islam. Certaines traditions ont pris le dessus : comme le fait de lui interdire l'héritage, ou de la voir d'une vision péjorative, comme si elle était une honte qu'il fallait à tout prix cacher, qu'il fallait la cloîtrer à la maison. Pour cela certains vont même jusqu'à légitimer leur acte en interprétant à leur guise le verset :« Enfermez-vous dans vos maisons » S 33,V 33.

On relève plusieurs abus concernant ces interprétations erronées, qui déforment le sens du coran et ses objectifs.

Ce qui est en totale contradiction avec ce qui nous est parvenu de la vie des femmes à l'époque du prophète (saw), qui fréquentaient tous les lieux que l'homme fréquente, du marché à la mosquée. On relève plusieurs abus concernant ces interprétations erronées, qui déforment le sens du coran et ses objectifs. Plusieurs versets viennent confirmer cette équivalence entre l'homme et la femme. Quant à la supériorité de l'homme [Al Qawama], elle correspond à cette prise de responsabilité de la famille, on peut discuter à deux mais il faut trancher et adopter une position unique, comme il n'y a qu'un seul chef à la tête des états, mais cette situation ne peut pas être assimilé à de la domination.

[Et nous avons anobli les enfants d'Adam] qu'ils soient filles ou garçons.
Ce verset qui correspond au pacte de l'Homme d'adorer comprend aussi bien l'homme que la femme : «Nous avions proposé aux cieux, à la terre et aux montagnes la responsabilité (de porter les charges de faire le bien et d'éviter le mal). Ils ont refusé de la porter et en ont eu peur, alors que l'homme s'en est chargé ; car il est très injuste [envers lui-même] et très ignorant. »

S 33, V 72.

Elhadj Imam Méité Al-Imam