Arrêté aux Etats-Unis début mai pour acte de terrorisme, le Dr Yao Konan Michel, par l’entremise de ses parents en Côte d’Ivoire, clame son innocence. Ces derniers, soutenus par des amis du chercheur de nationalité ivoiro-canadienne, ont animé une conférence de presse hier, à l’Université de Cocody. D’entrée, le Dr Boraud Maxime, ami du détenu, a précisé que celui-ci n’était pas arrêté pour actes terroristes, ni vol, comme cela a été indiqué dans les médias américains et canadiens. Mais plutôt, pour introduction illégale de matériel biologique dans ce pays. Ce dernier, selon son récit, alors résident au Canada et travaillant pour le compte du laboratoire national de microbiologie du centre scientifique canadien de santé humaine et animale à Winnipeg, se rendait à son nouveau lieu de travail. A savoir, l’Institut national de la santé à Maryland aux USA. C’est ainsi qu’arrêté pour un contrôle de police à la frontière, il a été découvert dans le coffre de son véhicule, 22 éprouvettes contenant des résultats de recherche sur le vaccin de l’ébola de son ancien laboratoire. « Il a indiqué qu’il ne savait même pas que ces éprouvettes étaient dans son coffre et que c’était un oubli. Mais, il a été arrêté pour être rentré illégalement sur le territoire américain avec du matériel biologique », a-t-il expliqué. Tout en ajoutant que ce qui est qualifié d’actes terroristes par la presse américaine, n’est rien d’autre qu’une faute professionnelle. « Les échantillons de virus n’étaient plus viables. Et le responsable du laboratoire de Winnipeg a indiqué clairement que les éléments transportés par le Dr Konan ne représentaient aucun danger pour l’humanité et ne pouvaient servir qu’au seul but professionnel. De ce point de vue, on pouvait tranquillement conclure que le Dr Konan n’avait aucun lien avec une quelconque organisation terroriste », a-t-il commenté. Toujours en détention alors que les ambassades de Côte d’Ivoire au Canada et aux USA ont été saisies de l’affaire, les amis du chercheur au Canada ont ouvert un site et un compte pour obtenir rapidement sa libération provisoire, qui est sujette au paiement d’une caution de 100 millions de FCFA. Sa famille sollicite l’aide de l’Etat ivoirien, surtout du Président de la République et du Premier ministre. La coordination nationale des enseignants et chercheurs du supérieur (CNEC) entend également saisir le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, car le Dr Konan a également été recruté à l’université d’Abobo-Adjamé. « C’est dans la défense d’un citoyen que l’on reconnaît la vitalité d’un Etat », a indiqué le SG de la CNEC, le Pr. Flavien Traoré.
Dao Maïmouna
Dao Maïmouna