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Société Publié le samedi 23 mai 2009 | Le Patriote

Police ou insécurité de proximité

A l’origine, il s’agissait, selon le ministre de l’Intérieur, Désiré Tagro, d’une «Brigade de lutte contre la criminalité de proximité (BLCP». Véhicules 4x4, armes de poing, bref, tous les moyens de mobilité ont été déployés pour rendre cette police spéciale «très efficace». Mais, au finish, que constatons-nous aujourd’hui ? Tout simplement que cette police de proximité devient de moins en moins rassurante. Avec à son actif deux morts, dans la nuit du mercredi dernier, et vu les circonstances de cette énième bavure, cette police de proximité, surtout celle rattachée au 36e arrondissement de Koumassi, s’est nettement muée en un instrument d’insécurité. Un chauffeur de taxi et, contre toute attente, un policier du 6e arrondissement froidement abattus. Et par qui? Par des collègues policiers. Véritable paradoxe! Mais il est clair qu’il s’agit là d’un crime gratuit des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) qui en rappelle d’autres. Et comme la BLCP, le CeCOS (Centre de commandement des opérations de sécurité) ne cesse de faire le malheur des populations abidjanaises. En effet, depuis la création de cette unité dite d’élite, en juin 2005 pour sécuriser la ville d’Abidjan, ses éléments n’ont cessé de se rendre coupables des actes de racket, d’exaction, de vandalisme et de crime contre les populations abidjanaises. La liste est longue, mais citons quelques uns de ces actes. Le mardi 13 septembre 2005, le CeCOS endommage 11 taxis communaux et fait plusieurs blessés à Port-Bouët. Une semaine plus tard, soit le mardi 20 septembre 2005, les hommes du Général Guiai Bi Poin font main basse sur une centaine de téléphones portables arrachés aux commerçants de Treichville, avant d’ouvrir le feu sur ces derniers. Le bilan est de plusieurs blessés par balles. Le dimanche 27 août 2006, le CeCOS gaze des chauffeurs à Koumassi-Campement, avant de saccager une cinquantaine de véhicules. Dans le courant 2006, des éléments de cette unité composée de militaires, de gendarmes et de policiers, s’attaquent aux marchands de portables du marché ‘’Djè Konan’’ de Koumassi. Le bilan est lourd. L’on enregistre la mort de deux vendeurs, tués par balles. Les 10 et 11 juillet 2007, les transporteurs d’Adjamé essuient la furia des hommes du CeCOS. Là encore, une personne est tuée par balle avec plusieurs autres blessés. Le lundi 13 mars 2006, un jeune coiffeur de 26 ans, répondant au nom de Tanoh Désiré est exécuté publiquement par des éléments du CeCOS.
A tous ces crimes, s’ajoutent les manœuvres quotidiennes d’intimidations et de racket exercées par les patrouilles BLCP et CeCOS sur d’honnêtes citoyens dans nos quartiers. Toute chose qui fait d’elles, de véritables forces…d’insécurité.
Diawara Samou
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