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Économie Publié le samedi 23 mai 2009 | Fraternité Matin

Fmi - Côte d’Ivoire : Les implications de la mission prochaine de Dominique Strauss-Khan

Depuis la reprise de la coopération, les appuis financiers internationaux ne manquent pas. Nous sommes dans une période où le Fmi et la Côte d’Ivoire vont retrouver un rythme normal de coopération ». En entreprenant en début de semaine prochaine (du 25 au 27 mai), sa première visite officielle en Côte d’Ivoire, le directeur général du Fonds monétaire international (Fmi), Dominique Strauss-Khan, ne trahit pas les propos ci-dessus qu’il avait tenus, le 25 février dernier, lors du sommet Uemoa-Fmi qui lui avait permis d’échanger, à Ouagadougou, après sa nomination, avec les chefs d’Etat et de gouvernement des huit pays de l’Union. Il avait également insisté sur le fait que l’engagement de son institution en Côte d’Ivoire serait fort, et sur la nécessité que les investissements en éducation, santé et en infrastructures de base soient de plus en plus privilégiés par les autorités. Car ces investissements contribuent à réduire la pauvreté et à améliorer les indicateurs de performance en matière de développement humain. Cet engagement du Fmi qu’il avait annoncé se concrétise et se consolide au fil des temps, notamment depuis la reprise de la coopération pleine et entière, au second semestre 2007. Faut-il le rappeler, la reprise de la coopération avec le Fonds a été le déclencheur du retour de la confiance des autres bailleurs multilatéraux, bilatéraux et privés. Des chiffres et des gestes sont là pour le prouver. En 2007, dès la reprise de la coopération avec le pays, le Fonds avait décaissé l’équivalent d’à peu près 30 milliards de Fcfa sous forme d’appuis budgétaires dans le cadre du Programme d’assistance d’urgence post-conflit (Aupc). Un an plus tard, un montant similaire avait également été mis à la disposition de la Côte d’Ivoire. Au total, le Fmi a décaissé près de 60 milliards de francs cfa dans le cadre du même programme. Ces actions ont motivé les autres institutions financières que sont la Banque mondiale et la Banque africaine de développement à suivre l’exemple. Celles-ci ont, par des mécanismes de remboursements par elles-mêmes d’une grande partie de leurs créances respectives, permis à la Côte d’Ivoire de pouvoir apurer les reliquats restants. Ces mécanismes ont permis au pays de redevenir crédible vis-à-vis de ces institutions et de bénéficier en conséquences d’importants appuis budgétaires en 2008, avec 308 millions de dollars (131 milliards de Fcfa) décaissés par la Banque mondiale et 15 milliards de Fcfa par la Bad au cours de la même année. Mais en 2009, l’embellie des relations s’est consolidée, puisque d’autres appuis financiers sont venus consolidés la gestion des affaires publiques et la confiance retrouvée. Au cours de cette année, la conclusion, le 27 mars dernier, d’un nouveau programme économique et financier (programme triennal), appuyé par la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (Frpc). D’un coût de 373,98 droits de tirages spéciaux (Dts), soit environ 565,7 millions de dollars (ou 283 milliards de Fcfa environ), financé par le Fonds, et dont près de 57 milliards ont déjà été décaissés et permis à l’Etat ivoirien d’apurer en partie les arriérés intérieurs, ce programme vise à relancer la croissance économique afin de minimiser la pauvreté qui a atteint ces dernières années des proportions alarmantes (48,9% de la population devenue pauvre). Dans ce même ordre, la Banque mondiale, qui aussi approuvé avec le Fmi, l’atteinte du point de décision à l’initiative Ppte, le 31 mars dernier, a de son côté décaissé, immédiatement, 75 milliards de Fcfa (150 millions de dollars) en faveur du pays et annulé, en avril passé, 9 milliards des échéances courantes dues en 2009 pour soulager la trésorerie publique. Pour sa part, la Bad a consenti, en 2009, près de 63 milliards au titre de dons à la Côte d’Ivoire. Ce sont autant d’éléments qui montrent que la reprise de la coopération avec le Fmi a été déterminante dans le processus de sortie de crise qui point inexorablement à l’horizon. D’ailleurs, l’annulation d’une partie substantielle (845 millions de dollars ou 390 milliards de Fcfa, base 1 dollar = 462 Fcfa) des arriérés dus (4692 millions de dollars) au Club de Paris, et le rééchelonnement de plus de plus 1600 milliards sur 10 ans avec 3 ans de grâce, obtenus le 15 mai dernier par la Côte d’Ivoire au terme des négociations avec les créanciers bilatéraux, sont également les fruits de la reconnaissance par le Fmi des efforts que déploient les autorités ivoiriennes et de son soutien fort pour aider le pays à émerger à nouveau après plus de 7 années de crise. La venue de Dominique Strauss-Khan en Côte d’Ivoire confirme, s’il en était encore besoin, qu’entre la Côte d’Ivoire et le Fmi, les nuages se sont vraiment et définitivement dissipés. Et que cette institution de Bretton Woods, dont la voix porte dans la sphère financière et économique internationale, a décidé de donner un coup de pouce à la Côte d’Ivoire, pays essentiel dans l’espace Uemoa où il représente près de 40% du poids économique.
Gooré Bi Hué
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