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Politique Publié le lundi 25 mai 2009 | Le Patriote

Affichage des listings électoraux - Les enseignants du RHDP proposent le 31 juillet

Même si les travaux du CPC du 18 mai 2009 ont confirmé la date du 29 novembre 2009 comme étant celle du premier tour de l’Election présidentielle en Côte d’Ivoire, nous voudrions, d’abord en tant que citoyens ivoiriens et ensuite en tant qu’enseignants de profession, émettre des réserves sur tout ce qui a pu justifier le choix de cette date.
Entre autres raisons, l’on a demandé que l’identification se poursuivre sous prétexte qu’il faut permettre à tous les citoyens ivoiriens d’avoir des pièces d’identité et d’être en même temps de potentiels électeurs au cours des différents scrutins à venir. Ensuite, l’on a évoqué les problèmes de désarmement et d’insécurité à régler pour que l’élection présidentielle se déroule dans une atmosphère paisible.
Au terme donc des travaux du CPC du 18 mai 2009, un chronogramme a été adopté à savoir, fin de l’identification le 30 juin 2009, publication du listing électoral en septembre 2009 (quel jour de septembre ?) et enfin début de la campagne mi-novembre en vue du scrutin présidentiel le 29 novembre 2009.
Commençons par le problème sécuritaire. Au jour d’aujourd’hui, force est de reconnaître que c’est en zone sous contrôle gouvernemental que l’insécurité se pose en terme d’obstacle aux élections. Nous ne voulons pas revenir sur les nombreux cas d’assassinat, de disparition, des déchets toxiques et tout près de nous, sur les tristes événements survenus au stade Félix Houphouët Boigny le 29 mars dernier. C’est pourquoi, nous citerons en passant, les seuls cas de prise en otage ou d’enlèvement total des appareils servant à l’identification et ce, par des éléments incontrôlés dans certaines communes d’Abidjan. Il arrivait même parfois, que ces éléments incontrôlés s’en prennent aux citoyens qui se présentaient dans les bureaux d’identification pour leur enrôlement. Quelle a été la réaction de nos autorités politiques et administratives face à ces graves dérives, en zone sous contrôle gouvernemental? Pendant ce temps, en zone sous contrôle des Forces Nouvelles, les requérants se présentaient tranquillement dans les bureaux d’identification pour se faire enrôler. Les problèmes qu’ils rencontraient étaient liés aux problèmes d’argent des argents commis à cette opération ou simplement aux problèmes matériels ou logistiques mais pas à un problème de sécurité.
Paradoxalement, ceux qui étaient farouchement opposés aux audiences foraines à l’identification et à l’enrôlement et qui empêchaient le déroulement normal desdites opérations sont ceux-là mêmes qui, aujourd’hui, soutiennent la poursuite de l’identification au motif que le dernier ivoirien doit être enrôlé avant d’aller aux élections. Ils ont toujours des stratégies pour bloquer le processus en cours car l’élection n’est pas leur priorité.
Depuis les audiences foraines jusqu’à l’Identification, c’est seulement en zone sous contrôle gouvernemental que le problème de sécurité s’est toujours posé comme un frein à la conduite du processus électoral.
En dépit de tout ça, les populations concernées par les audiences foraines ont participé à cette opération et celles désireuses de se faire identifier, l’ont fait sans qu’il y ait eu des fusils à leurs tempes.
Donc, nous disons que si ces populations ont pu franchir ces importantes étapes du processus électoral sans que le ciel leur tombe sur la tête, elles pourront de la même façon, se présenter dans leur bureau de vote respectif pour exprimer leur voix le jour du scrutin présidentiel.
Ce qui revient à dire que le problème sécuritaire, aussi important soit-il, ne doit pas constituer un blocage à l’organisation de l’élection présidentielle. Ce problème peut être rayé de notre quotidien, du jour au lendemain, par la seule volonté de l’Etat ivoirien.
Ensuite, s’agissant du désarmement, l’on ne peut, non plus, en faire une condition sine qua non à l’organisation de l’élection présidentielle, vu que depuis deux ans, nous fêtons tous, la flamme de la paix et ce, à l’issue des fusils brûlés à Guiglo et à Bouaké. Le Chef de l’Etat lui-même avait déclaré sur nos différentes antennes nationales, que la guerre est finie et pour prouver cela, il s’est rendu plus d’une fois à Bouaké et à Korhogo où les différentes populations lui ont d’ailleurs réservé un accueil chaleureux. Et puis, n’est-ce pas parce que les armes ont été détruites que le Gouvernement ivoirien demande actuellement un assouplissement de l’embargo sur les armes afin de s’en procurer à nouveau? Autrement, pourquoi le Gouvernement veut-il négocier présentement un équipement en armes si celles qu’il avait sont encore là? Et s’il se trouve que les armes sont encore là, c’est qu’il n’ y a plus de raison de négocier un assouplissement de l’embargo sur les armes. Dans ce cas, on ne nous aura pas dit la vérité au moment où l’on déclarait que tous les fusils étaient brûlés.
Par ailleurs, pourquoi c’est à la veille des élections que l’on demande l’assouplissement de l’embargo sur les armes?
Mesdames et messieurs, vous convenez avec nous que le désarmement, même s’il n’est pas encore effectif à cent pour cent, ne saurait être un obstacle à l’organisation de l’élection présidentielle. A toutes fins utiles, retenons que dans le cas d’espèce, le désarmement est un processus. Donc, si les audiences foraines, l’identification et l’enrôlement se sont déroulés sans entraves majeures, les élections, elles aussi, doivent pourvoir se tenir dans les mêmes conditions. D’ailleurs, en zone sous contrôle des Forces Nouvelles, l’on ne voit plus les armes sur les routes, ni dans les rues encore moins dans les restaurants, maquis et bars. Aujourd’hui, tous les partis politiques y compris le FPI y tiennent leurs activités en toute quiétude. La preuve en est que M. Affi N’Guessan, président du FPI a séjournée à Kong et dans d’autres villes du Nord sans être inquiété une seule fois. Il en est de même pour Mme Simone Gbagbo qui a visité tous les départements de la vallée du Bandama (Bouaké, Sakassou, Béoumi, Katiola et Dabakala) dans de très bonnes conditions.
Donc nous ne comprenons pas l’acuité du problème du désarmement. Ou bien y -a -t-il des armes cachées quelque part que nous, bas peuple, ne savons pas? Dans ce cas, que le Gouvernement ivoirien prenne la responsabilité d’informer franchement la communauté nationale sur ce sujet et d’y trouver rapidement une solution salutaire.
En ce qui concerne l’identification à poursuivre, nous voudrions dire à nos concitoyens que cette décision ne rencontre pas non plus, notre adhésion. Car pour nous qui sommes du milieu scolaire et universitaire, après chaque nouvelle rentrée, nous savons le nombre de candidats aux différents examens de l’année en cours.
Il revient aux intéressés de prendre toutes les dispositions utiles pour être dans les conditions de participation à ces examens. Autrement, au-delà de la période qui leur est consacrée pour constituer et déposer les dossiers de candidature au près de qui de droit, les structures chargées de l’organisation des examens (du primaire au supérieur) sont obligées de passer à la phase organisationnelle de ces différents examens de fin d’année sans les élèves qui n’auront pas satisfait à la demande de candidature dans le temps, même si parmi ceux-là, il y en a de très brillants. Tout pour dire que les citoyens ivoiriens qui ont fait mains et pieds pour se faire identifier à temps ne doivent pas être non plus pénalisés par les retardataires.
Nous pensons que l’Administration étant une continuité, celle qui se mettra en place après l’élection présidentielle poursuivra en toute quiétude, l’identification.
Là encore, vous comprenez qu’en dépit du regret de voir certains de nos concitoyens privés du droit de vote pour absence de pièces administratives adéquates, notre souhait est de mettre fin à l’identification sans délai de façon à publier dès à présent, le listing électoral pour d’éventuelles corrections.
Ainsi, nous proposnons que le 30 juin 2009 étant la fin de l’opération «Identification», qu’au plus tard le 31 juillet 2009, le listing électoral soit publié de façon que toutes les corrections prennent fin dans la première quinzaine de septembre et que commencent la délivrance et la distribution des cartes d’identité et d’électeurs. Avant donc le lancement de la campagne présidentielle, l’on doit avoir fini avec toutes ces formalités. Cela suppose de la part de l’Etat ivoirien, le strict respect de tous ses engagements vis-à-vis de toutes les structures qui interviennent dans le processus électoral.
Vivement que toutes les dispositions utiles soient prises pour espérer aller cette vois-ci à l’Election présidentielle. Car, n’oublions pas que ce n’est pas la première fois que l’on nous propose la date de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire? Depuis 2005, nous en avons eue plusieurs avec parfois des garanties à l’appui. L’avant dernière proposition de ce type était pour le 30 novembre 2008. Quand elle n’avait pas eu lieu à cette date, comme les fois précédentes, qui a dit quoi à qui ? Nous sommes tous restés muets et la vie a continué comme si les engagements qu’on prenait chaque fois n’avaient rien sur notre conscience individuelle ou collective.
C’est pourquoi, même avec la nouvelle date qui vient d’être confirmée à l’occasion des travaux du CPC du 18 mai 2009, il faut redoubler de vigilance pour que le 29 novembre 2009 ne soit pas un «30 novembre 2008» bis comme l’avait relevé un quotidien de la place, dans une de ses récentes parutions.
En effet, en se référant au chronogramme issu du CPC du 18 mai 2009, nous observons qu’il y a un écart de plus de deux mois entre la fin de l’identification (30 juin 2009) et la date de publication du listing électoral au mois de septembre de la même année. Or il y aura à coup sûr des corrections à faire au niveau des différentes listes électorales, soit dans l’orthographe des noms ou dans les dates et lieux de naissance, soit dans les affiliations ou simplement par omissions. Est-ce que nous appréhendons le temps de l’imbroglio que cette situation va engendrer? C’est en prévision de cet éventuel obstacle qu’il faut, selon nous, publier le listing électoral au plus tard fin juillet 2009 afin que le premier tour de la présidentielle se déroule à la date indiquée.
Par ailleurs, au cours de cette période, nos fidèles musulmans seront en pèlerinage et probablement en pleine fête de Tabaski (le 27 novembre 2009). Si la période de ces deux actes majeurs de la religion musulmane est confirmée, certains Ivoiriens pourraient ne pas prendre part au scrutin présidentiel.
Alors, chers concitoyens, nous voudrions dire qu’à notre qualité d’Enseignants et d’Eveilleurs de conscience, nous travaillons toujours par objectif avec une rigoureuse planification de notre programme d’enseignement. Donc, au regard des promesses de dates jamais respectées jusque là et de tout ce que peut cacher le choix de la date du 29 novembre 2009, nous, Enseignants, membres du RHDP, ne croyons pas en cette date qui risque de nous entraîner jusqu’en 2010 et peut être même au-delà.
C’est pourquoi pour anticiper sur l’histoire, nous, Enseignants Houphouëtistes, voulons prendre la communauté nationale et internationale à témoin pour exprimer ouvertement nos vives réserves sur la date du 29 novembre 2009. Mais, par respect pour nos différents leaders politiques, pour la communauté nationale et internationale et surtout par respect de la loi du grand nombre, car nous sommes des démocrates, nous prenons acte de tout ce qui a été arrêté comme solution de sortie de crise lors du CPC du 18 mai 2009. Toutefois, nous souhaitons que le facilitateur SEM Blaise Compaoré, Président de la République Sœur du Burkina Faso use de tous les moyens pour que le 29 novembre 2009 soit une date butoir.
Pour mettre un terme à notre point de presse, il est bon que toute la communauté nationale et internationale retienne que les Enseignants du RHDP refusent, avec la dernière énergie, d’être tributaires d’une Côte d’Ivoire en pleine dégradation, dans un état véritablement piteux.
Je vous remercie !
Abidjan, le 23 mai 2009
Pour le Bureau exécutif national des Enseignants du RHDP
Le président en exercice
Kouamé Frédéric

NB: Le surtitre, le titre et le chapeau sont de la Rédaction
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