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Société Publié le lundi 25 mai 2009 | Nord-Sud

Bac, Bepc… : Ceux qui vont échouer, ceux qui vont réussir

Les examens de fin d'année débutent le 16 juin par l'oral du Bac. L'écrit suit du 23 au 26 juin. Les candidats au Bepc sont convoqués à l'écrit les 7 et 8 juillet après leurs épreuves orales qui se dérouleront du 1er au 4 juillet. L'examen du Cepe et de l'entrée en 6e est prévu pour le 30 juin. En cette période de préparation des examens, des enseignants instruisent les candidats sur les comportements qui conduisent à l'échec et ceux qui aident à réussir.


«Les examens ne se préparent pas le dernier jour de l'année, mais, depuis le premier jour de classe », ne cessent de répéter les enseignants. Pour les formateurs, le succès ne s'improvise pas. L'échec non plus. En d'autres termes, il est possible d'identifier à l'avance le candidat qui part favori et celui qui ne l'est pas. Le profil de chacun d'eux est un ensemble de qualités pour l'un, et de défauts pour l'autre. De comportements exemplaires pour celui qui sourit, et d'attitudes peu recommandables pour le candidat qui pleure le jour de la proclamation des résultats. Selon Mlle K., professeur de lettres à Aboisso, les échecs sont généralement dus au manque de préparation. Certes, les responsabilités de cette situation sont partagées, mais la plus grande partie incombe au candidat lui-même : « L'élève qui n'apprend pas ses leçons, qui n'est pas assidu aux cours et qui ne fournit pas d'efforts personnels est voué à l'échec. Il faut éviter de se contenter uniquement de ce qui est enseigné en classe et faire des recherches pour approfondir ses connaissances. Ce manque d'effort personnel est l'une des nombreuses causes des échecs d'aujourd'hui », révèle l'enseignante. A. J., professeur de maths, ne dit pas le contraire. Ce jeune pédagogue déplore que certains élèves, surtout les filles, aient peur de la discipline dès les premiers pas au collège. « Le départ est ainsi raté », dit-il. Selon lui, les élèves ne s'exercent pas. Pareil pour les cours de sciences physiques. Ses propos rejoignent ceux de T.K.C, prof de sciences physiques dans un collège de Yopougon. « Les élèves ont peur des sciences physiques à cause des nombreux calculs » affirme-t-il. Ils n'étudient pas les formules, selon lui. Car, les élèves sont devenus très paresseux et ont un goût poussé pour la facilité, ajoute-t-il. M. C., enseignant d'histoire-géographie à Toumodi, pense que la tricherie est l'une des véritables causes de l’échec scolaire. « Les élèves d'aujourd'hui sont de grands tricheurs. Ils n'étudient pas. Ils attendent toujours les fuites à la veille des examens pour tricher. Alors, ils ne sont plus concentrés. Et, les parents encouragent d'une manière ou d'une autre cette situation ».
Quand les parents font échouer leurs enfants

Certains parents favorisent la tricherie. Que ce soit en classe ou aux examens. Selon Mlle K., certains parents vont vers les enseignants à la fin de l'année pour « améliorer » leurs enfants. « Ils nous proposent même de l'argent pour augmenter la moyenne de leurs enfants. Lors des examens, selon l'enseignante, des parents abandonnent leurs activités pour accompagner les enfants dans les différents centres d'examen. A priori, ce geste est utile pour l'enfant, mais à condition qu'il se limite au seul soutien moral et psychologique. Ce qui n'est plus le cas. « L'année dernière, au cours des oraux du Bepc (Brevet d'étude du premier cycle), j'ai surpris une femme, une responsable de la ville, qui avait accompagné sa fille avec des billets de banque destinés aux différents professeurs», déplore notre interlocutrice. Pour elle, toutes ces actions montrent la dégradation des valeurs morales de la société. De son côté, A.R, prof d'anglais à Konifla stigmatise le fait que les enfants n'aient pas une imagination fertile en anglais. «On passe plus d'une demi-heure pour faire sortir le mot ou le sujet autour duquel doit tourner la leçon. Cette technique est autant plus difficile pour les élèves que pour les enseignants des langues étrangères », affirme-t-il. M.Y, enseignant des Sciences de la vie et de la terre (Svt) a relevé le risque que courent les élèves qui, au premier cycle, n'accordent pas d'importance à cette matière. « Au premier cycle, cette discipline a un coefficient 1 comme toutes les autres disciplines. Mais, en 2nd C, il passe de 1 à 2. En 1ère D et en Tle D, il est à 4.»


Conseils pratiques

Pour M. Diaby, professeur de philosophie à Dabou, l'une des clés de la réussite est la maîtrise des différentes notions et méthodologies. Il conseille aux élèves de se mettre à la lecture, car, leur niveau de langue a énormément baissé. Pour Mlle K.,enseignante, « Les élèves de 3ème et de Tle doivent impérativement connaître les différentes méthodologies. Pour réussir en français, l'élève qui affronte le Bepc doit savoir comment se font le résumé et le sujet de réflexion. Celui de Tle doit connaître, en plus des méthodologies de la dissertation, du résumé et du commentaire, la méthodologie de la lecture méthodique. Cette dernière est utilisée à l'oral du français », conseille-t-elle. Selon le pédagogue, étudier en groupe n'est pas mauvais, mais cela peut constituer un piège si l'effectif est pléthorique. « Un groupe d'étude doit être constitué de trois personnes au maximum. Au-delà de ce nombre, les séances d'étude deviennent des rencontres de bavardage et le candidat va à l'examen croyant qu'il est prêt alors qu'il ne l'est pas. Il s'en rend compte devant sa copie. Là, il est trop tard», précise-t-il. Le candidat peut aussi s'embrouiller pendant l'examen et échouer parce qu'il a voulu tout apprendre en un temps court. Selon M. A., il est important d'étudier les cours, chapitre après chapitre et le « par cœur » ne concerne que les propriétés et définitions dans les matières scientifiques. Il est conseillé par ailleurs de refaire les exercices de classe à la maison. Cela permet à l'élève de comprendre mieux les cours. Il pourra par la suite affronter les sujets de type Bac et Bepc. Selon T.K.C, les élèves doivent avoir des correspondants dans les lycées d'excellence pour échanger les sujets de devoirs. Ce qui leur donne l'occasion d'être au même niveau que ces derniers. Les candidats qui ne sont pas concis et clairs dans leur rédaction peuvent échouer malgré toutes leurs connaissances, prévient M. Y. Ceux qui passent des nuits blanches en train de réviser s'exposent également à des surprises désagréables. «Il faut éviter d'épuiser l'organisme au risque de ne pas pouvoir se concentrer pendant la composition», avertit le prof.

A.K
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