Plusieurs fois annoncée et autant de fois reportée, la visite d'Etat du Président Gbagbo dans l'ouest montagneux semble cette fois bien lancée pour se tenir au cours de la période prévue, c'est-à-dire à partir du 8 juin prochain. Quelques signaux rassurants sont visibles en effet à Man la capitale régionale qui donne l'image d'un chantier avec ces ouvriers qui s'attèlent à rendre les principales voies de Man praticables. La terre rouge est déversée ici et là pour boucher les nids de poule donnant une coloration rougeâtre à l'environnement surtout à chaque passage de véhicule. La résidence du Chef de l'Etat a été remise à neuf et celles des préfets et sous-préfets sont en passe de l'être dans quelques petits jours si rien de sérieux ne vient entraver les travaux déjà bien lancés.
Mais s'il est bien évident que ces petits détails ne permettent pas de douter de l'effectivité de ce grand événement dans les prochains jours, l'indifférence des populations est elle, bien perceptible. On est bien loin de la grande effervescence qui a entouré les précédentes annonces de l'arrivée du président à Man. Le sujet est rarement abordé dans les conversations et les grandes réunions publiques ont bien du mal à voir le jour pour préparer l'événement. Le comité régional d'organisation présidé par une grande personnalité de ce pays ne se réunit pas. En réalité, la discrétion avec laquelle se prépare ce voyage peut s'expliquer à plusieurs niveaux. D'abord, les reports successifs ont fini par faire comprendre à chacun surtout aux leaders politiques de la région qu'il n'est pas bon de faire trop de bruits sur la question au risque de se discréditer personnellement aux yeux des populations. N'oublions pas que nous sommes à la veille des consultations générales. Ensuite, il y a la question des budgets locaux. L'ardoise présentée par les comités régionaux et départementaux d'organisation ayant été jugée excessive, c'est un comité désormais très restreint qui piloterait l'événement. C'est à ce titre que le DG des Impôts, Feh Kessé, aurait sillonné ces derniers jours les régions concernées par la visite en vue d'une réduction drastique des dépenses à effectuer. Il y a aussi toutes ces voix qui ont réclamé et réclament encore le corps de feu le général Robert Guéi afin que la visite présidentielle soit une véritable fête à l'ouest. "Enterrer dignement Robert Guéi avant de festoyer ensuite avec son successeur" a toujours été leur leitmotiv. Aux rangs de ceux-ci, les dignitaires de Kabacouma dont le chef de terre Singoh Momi. Ce dernier que nous avons rencontré lundi ( lundi 25 mai 2009) ne sait aucun détail de cette visite. Depuis qu'une délégation est venue le rencontrer en mars dernier sur ses terres, c'est le silence radio. Plus personne n'a remis les pieds dans le village au nom du Chef de l'Etat. Pourtant, c'est officiellement chez les parents de Robert Guéi que tout devrait commencer comme l'avait promis le président Gbagbo. Pour l'heure, ni les sages du village ni les cadres résidants à Abidjan n'ont été approchés de nouveau. A Kabacouma, la fête des ignames bat son plein loin des préparatifs d'une quelconque visite présidentielle. Si les nouvelles dates sont maintenues c'est donc à un passage en force qu'on assistera. Au lieu de la grande communion annoncée avec les populations, c'est un "one man show" présidentiel qui sera servi. La visite du président de la République étant devenue pour certains cadres de la région une simple formalité qu'il faudra remplir par tous les moyens on ne sait trop pour quelle raison.
JEAN MARC SAHI
Mais s'il est bien évident que ces petits détails ne permettent pas de douter de l'effectivité de ce grand événement dans les prochains jours, l'indifférence des populations est elle, bien perceptible. On est bien loin de la grande effervescence qui a entouré les précédentes annonces de l'arrivée du président à Man. Le sujet est rarement abordé dans les conversations et les grandes réunions publiques ont bien du mal à voir le jour pour préparer l'événement. Le comité régional d'organisation présidé par une grande personnalité de ce pays ne se réunit pas. En réalité, la discrétion avec laquelle se prépare ce voyage peut s'expliquer à plusieurs niveaux. D'abord, les reports successifs ont fini par faire comprendre à chacun surtout aux leaders politiques de la région qu'il n'est pas bon de faire trop de bruits sur la question au risque de se discréditer personnellement aux yeux des populations. N'oublions pas que nous sommes à la veille des consultations générales. Ensuite, il y a la question des budgets locaux. L'ardoise présentée par les comités régionaux et départementaux d'organisation ayant été jugée excessive, c'est un comité désormais très restreint qui piloterait l'événement. C'est à ce titre que le DG des Impôts, Feh Kessé, aurait sillonné ces derniers jours les régions concernées par la visite en vue d'une réduction drastique des dépenses à effectuer. Il y a aussi toutes ces voix qui ont réclamé et réclament encore le corps de feu le général Robert Guéi afin que la visite présidentielle soit une véritable fête à l'ouest. "Enterrer dignement Robert Guéi avant de festoyer ensuite avec son successeur" a toujours été leur leitmotiv. Aux rangs de ceux-ci, les dignitaires de Kabacouma dont le chef de terre Singoh Momi. Ce dernier que nous avons rencontré lundi ( lundi 25 mai 2009) ne sait aucun détail de cette visite. Depuis qu'une délégation est venue le rencontrer en mars dernier sur ses terres, c'est le silence radio. Plus personne n'a remis les pieds dans le village au nom du Chef de l'Etat. Pourtant, c'est officiellement chez les parents de Robert Guéi que tout devrait commencer comme l'avait promis le président Gbagbo. Pour l'heure, ni les sages du village ni les cadres résidants à Abidjan n'ont été approchés de nouveau. A Kabacouma, la fête des ignames bat son plein loin des préparatifs d'une quelconque visite présidentielle. Si les nouvelles dates sont maintenues c'est donc à un passage en force qu'on assistera. Au lieu de la grande communion annoncée avec les populations, c'est un "one man show" présidentiel qui sera servi. La visite du président de la République étant devenue pour certains cadres de la région une simple formalité qu'il faudra remplir par tous les moyens on ne sait trop pour quelle raison.
JEAN MARC SAHI
