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Politique Publié le samedi 30 mai 2009 | Notre Voie

Le président Gbagbo, hier à la Journée internationale des Casques bleus: "Après les changements à la tête de l’Etat français et de l’ONU, tout est devenu clair"

Le chef de l’Etat a pris part, hier, à la célébration de la journée internationale des casques bleus. A l’occasion, Laurent Gbagbo a fait de grandes révélations sur la sortie de crise en Côte d’Ivoire.
«Beaucoup de choses ont changé à la fin de 2006. Le staff major de la France a changé, celui de l’ONU a changé, celui de l’ONUCI a changé et des ambassadeurs ont été changés. Tout a changé et tout est devenu clair». Hier, à l’hôtel SEBROKO qui abrite le siège de l’ONUCI, le président Gbagbo a levé un coin de voile sur les secrets de l’accord politique de Ouaga. Invité à présider la cérémonie marquant la journée internationale des casques bleus, il a déclaré que la communauté internationale et tous les acteurs de la crise ivoirienne s’étaient trompés sur la nature de cette crise. Ce qui a fait perdre énormément de temps dans le processus de sa résolution.
Selon le président Gbagbo, l’ONU et la France se sont lourdement trompées en voulant imposer à la Côte d’ivoire, «une paix aux forceps», avec des résolutions onusiennes classiques. «Et on a fait du sur place. Beaucoup n’avaient pas compris ce qui se passait en Côte d’Ivoire. Ce n’était pas un cas à régler par des résolutions», a-t-il déclaré. Avant d’expliquer qu’en 2006, au cours d’une rencontre africaine à Abuja, le texte présenté à l’adoption des chefs d’Etat, était mauvais. Ce texte disait que le président Gbagbo devait devenir un président de prestige et laisser tous ses pouvoirs au Premier ministre. «C’est moi qui nomme le Premier ministre. Pourquoi donner tous mes pouvoirs à celui que je nomme ? Celui qui veut des pouvoirs sait ce qu’il faut faire. Il doit aller aux élections. Je leur ai dit : vous n’êtes pas à Abidjan. Je ne le ferai jamais et je serai soutenu».
Selon le chef de l’Etat, cet échange a favorisé la réflexion. Et le débat s’est poursuivi dans un restaurant entre le ministre Tagro qui était conseiller du Président, le général qui commandait la force Licorne et d’autres personnes. Lorsque le rapport de cette rencontre lui a été fait, le président Gbagbo a demandé à Tagro de prendre attache avec le président Compaoré, comme Mbeki l’avait déjà conseillé : «on a vu qu’on avait les mêmes intérêts objectifs. Et les choses se sont mises en place».
Après la rencontre avec Compaoré, Tagro est allé nuitamment à Bouaké avec Bassolé. A son retour, il a informé le chef de l’Etat que Blaise Compaoré et Guillaume sont d’accord pour le dialogue. «La fin d’année approchait. J’ai dit que je voulais dire certaines choses dans mon discours. Je voulais que le président Compaoré et Guillaume Soro en fassent autant. Les phrases que je voulais étaient dans les trois discours. le dialogue direct avait commencé. Les négociations ont duré quatre mois. Il fallait régler les problèmes entre l’ex-rébellion et l’Etat de Côte d’Ivoire et entre l’Etat de côte d’Ivoire et le Burkina Faso. C’était une négociation globale. Au bout de quatre mois, on a arrêté des décisions importantes. L’APO est aussi et surtout un accord entre deux Etats», a souligné le président Gbagbo.
Les choses se sont si bien passées que lorsque les problèmes sont apparus à Séguéla, le Président Compaoré a décidé de garder Zakaria auprès de lui pour laisser Gbagbo conduire le processus de paix en toute tranquillité. «Les infrastructures qui soutiennent les accords de paix, ce sont d’abord les relations nouvelles entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso», a précisé le chef de l’Etat.
Aujourd’hui, les choses avancent. Selon le président, les problèmes ne sont plus politiques, mais techniques et financiers. Il a donc invité les Ivoiriens à ne compter que sur eux-mêmes. Et à faire leurs plans de sortie de crise avec ce qu’ils possèdent, car la paix en Côte d’ivoire est d’abord et avant tout, l’affaire des Ivoiriens.
Pour ce qui est de l’opération d’enrôlement, le président a soutenu qu’il ne sera satisfait que quand tous les Ivoiriens seront enrôlés. «Cette crise a été décrite trop souvent et à tort, comme une crise identitaire. Je veux qu’on enlève à tous les Ivoiriens, le prétexte de retomber dans le mal. Ce travail d’identification et d’enregistrement sur la liste électorale, il faut qu’il aille jusqu’au bout. On ne peut pas enrôler plus de la moitié des Ivoiriens et s’arrêter. C’est pourquoi, nous avons proposé qu’on aille jusqu’à la fin juin», a-t-il expliqué. Le président Gbagbo a toutefois tenu à préciser que cette liste sera apurée. D’abord les cas de double inscription seront éliminés et, ensuite, l’on fera un croisement des listes avec tous les fichiers historiques. La liste des naturalisés est connue, celle de tous ceux qui ont eu, par le passé, eu une carte de séjour, également. De même que les listes électorales de ceux qui ont voté en Côte d’ivoire dans le cadre des élections organisées dans leur pays. «on aura donc une liste propre et solide», a-t-il promis.
Lisant le message de M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU, le représentant spécial a souligné que plus de 113 000 militaires, policiers et civils sont actuellement présents dans les opérations de maintien de la paix. En 2008, 132 personnes ont trouvé la mort dans l’exercice de leur fonction. Et cela représente le chiffre le plus élevé enregistré en une seule année dans l’histoire des opérations de maintien de la paix. Et 10 femmes figurent parmi ces victimes. Le président Gbagbo a donc débuté la cérémonie en déposant une gerbe de fleurs au pied du mât de l’ONUCI, à la mémoire des disparus de l’ONU. En Côte d’Ivoire, l’ONUCI a déjà perdu 39 militaires, neuf policiers et 10 membres du personnel civil. La cérémonie s’est déroulée en présence de nombreuses personnalités dont des hommes politiques, des diplomates et des responsables religieux.
La première opération de maintien de la paix de l’ONU a débuté, le 29 mai 1941. Cétait en Palestine.

Paul D. Tayoro
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