Source: Allafrica.com
Ses parents lui ont donné le nom de Hadj Brahim Khaled. Mais, depuis ce fameux jour de 1985 où il a remporté le premier prix au festival d'Oran, sa ville natale, le surnom de Cheb (jeune) lui colle à la peau. Aujourd'hui, Khaled n'est plus le frêle garçon des années 1990, mais il garde un état d'esprit qui fait de lui un éternel jeune homme. Actuellement, il prépare un disque dans lequel il va chanter avec Stevie Wonder. Rencontre avec le roi du raï.
Un concert de Khaled au Maroc, ça attire forcément du monde. Samedi dernier, sur l'immense place de Yacoub Mansour, le quartier populaire où est implantée la scène Qamra, en plein coeur de Rabat, ils étaient plusieurs dizaines de milliers de personnes (les organisateurs parlent d'environ 60 mille) à venir applaudir le roi du raï. Avec son groupe, le chanteur algérien n'a pas du tout déçu ce public qui, pour rien au monde, ne voulait rater un tel spectacle. Il a enchaîné les tubes et donné un spectacle de près de deux heures qui restera sans doute gravé dans les annales du Festival Mawâzine Rythmes du Monde qui se poursuit Rabat. Le lendemain, c'est un Khaled tout souriant qui a fait face à la presse à la Villa des Arts. Il a raconté son parcours jalonné de succès, mais aussi de déboires, ses projets et ses rêves d'un Maghreb uni et solidaire.
Des succès, il en a connu, comme « Aïcha », une chanson devenue planétaire, écrite par le musicien et compositeur français Jean-Jacques Goldman. Ou « Didi », titre de son premier gros « carton », en 1992, qui l'a fait connaître à travers la planète. « Avec cette chanson, je suis devenue une sorte d'icône au Maghreb », confesse-t-il. Pourtant, malgré ces succès, Khaled garde la tête sur les épaules et ne verse pas dans le star-system. Devant les journalistes, il ne peut s'empêcher de balancer des blagues ou d'éclater de rire, ce rire qu'il affiche sur toutes ses photos. Une consoeur marocaine lui a d'ailleurs demandé s'il ne pense faire carrière dans le cinéma, lui qui est si communicatif, si spontané. Une rencontre avec Khaled, ce n'est franchement pas une séance classique de questions-réponses. C'est un échange convivial, spontané, où les réparties fusent naturellement et brisent la glace qui, d'habitude, s'installe entre les vedettes et les journalistes.
PROJET DE DISQUE AVEC STEVIE WONDER
En véritable partisan des mélanges, des brassages de rythmes et de mélodies, Khaled laisse voyager son inspiration, de son Oran natal aux confins du continent africain, en passant par l'Europe, l'Asie et les Etats-Unis. Très influencé par de grands chanteurs de chaabi (musique authentiquement marocaine) comme Ibrahim El Alami, Mahmoud El Idrissi et Abdelhadi Belkheyat, il a su tirer profit de toute cette diversité dans laquelle il a grandi en Oran, ville frontalière avec le Maroc. Ses pérégrinations musicales lui ont fait côtoyer des noms comme le guitariste Carlos Santana, la chanteuse française Mylène Farmer ou le groupe ivoirien des Magic System avec qui il a fait, cette année, un duo intitulé « Même pas fatigué ». Lui qui est très éclectique sur ses collaborations artistiques aimerait bien, un jour, chanter avec le Marocain Younès Migri ou la diva algérienne Warda Al Jazairiya. Il a révélé un projet de disque qu'il veut réaliser avec le grand Stevie Wonder, invité vedette de cette 8ème édition du festival Mawâzine. « J'ai bien envie de me faire une place aux Etats-Unis », explique-t-il. Après les événements du 11 septembre 2001, Khaled a fait une tournée aux Etats-Unis encore marqués par ces attentats et où le sentiment anti-arabe, anti-islam, était très présent dans les esprits. « J'y étais avec un artiste égyptien et nous avons voulu lancer des messages du peuple arabe. Des messages de paix et de tolérance », raconte-t-il. Même s'il se dit apolitique, le roi du raï est très peiné par les malentendus qui jalonnent les relations entre les autorités algériennes et marocaines. « Il n'y a jamais eu de problèmes entre les deux peuples, ce sont juste des divergences politiques. A Oran, j'ai grandi au milieu des Marocains et je peux dire que c'est le Maroc qui m'a ouvert les yeux sur la chanson arabe. D'ailleurs ma belle famille est marocaine », explique-t-il. Son rêve : participer avec d'autres artistes à un « We are the world » version maghrébine.
Son célèbre sourire, qu'il affiche partout, lui colle à la... peau. Difficile, en effet, de trouver une photo de Khaled où il ne nous gratifie pas d'un large sourire qui symbolise une certaine joie de vivre. Cette remarque le fait... marrer. Une biographie consacrée au chanteur algérien, publiée en 1998 chez Michel Laffont, s'intitule d'ailleurs « Derrière le sourire ». Ce sourire cache-t-il quelque chose ? « Certains disent que c'est parce que je ne sais pas parler que je compense cela par mon sourire. Mais ce sourire est héréditaire, je le tiens de ma mère », lâche-t-il dans un éclat de rire. N'allez surtout pas croire que la vie de Khaled s'écoule comme un long fleuve tranquille.
« J'ai perdu des frères, des amis, des proches et j'ai eu des souffrances comme tout le monde », explique-t-il. C'est peut-être pour exorciser toutes ces peines qu'il sourit en permanence, comme pour dire : je souris, donc je suis...
Ses parents lui ont donné le nom de Hadj Brahim Khaled. Mais, depuis ce fameux jour de 1985 où il a remporté le premier prix au festival d'Oran, sa ville natale, le surnom de Cheb (jeune) lui colle à la peau. Aujourd'hui, Khaled n'est plus le frêle garçon des années 1990, mais il garde un état d'esprit qui fait de lui un éternel jeune homme. Actuellement, il prépare un disque dans lequel il va chanter avec Stevie Wonder. Rencontre avec le roi du raï.
Un concert de Khaled au Maroc, ça attire forcément du monde. Samedi dernier, sur l'immense place de Yacoub Mansour, le quartier populaire où est implantée la scène Qamra, en plein coeur de Rabat, ils étaient plusieurs dizaines de milliers de personnes (les organisateurs parlent d'environ 60 mille) à venir applaudir le roi du raï. Avec son groupe, le chanteur algérien n'a pas du tout déçu ce public qui, pour rien au monde, ne voulait rater un tel spectacle. Il a enchaîné les tubes et donné un spectacle de près de deux heures qui restera sans doute gravé dans les annales du Festival Mawâzine Rythmes du Monde qui se poursuit Rabat. Le lendemain, c'est un Khaled tout souriant qui a fait face à la presse à la Villa des Arts. Il a raconté son parcours jalonné de succès, mais aussi de déboires, ses projets et ses rêves d'un Maghreb uni et solidaire.
Des succès, il en a connu, comme « Aïcha », une chanson devenue planétaire, écrite par le musicien et compositeur français Jean-Jacques Goldman. Ou « Didi », titre de son premier gros « carton », en 1992, qui l'a fait connaître à travers la planète. « Avec cette chanson, je suis devenue une sorte d'icône au Maghreb », confesse-t-il. Pourtant, malgré ces succès, Khaled garde la tête sur les épaules et ne verse pas dans le star-system. Devant les journalistes, il ne peut s'empêcher de balancer des blagues ou d'éclater de rire, ce rire qu'il affiche sur toutes ses photos. Une consoeur marocaine lui a d'ailleurs demandé s'il ne pense faire carrière dans le cinéma, lui qui est si communicatif, si spontané. Une rencontre avec Khaled, ce n'est franchement pas une séance classique de questions-réponses. C'est un échange convivial, spontané, où les réparties fusent naturellement et brisent la glace qui, d'habitude, s'installe entre les vedettes et les journalistes.
PROJET DE DISQUE AVEC STEVIE WONDER
En véritable partisan des mélanges, des brassages de rythmes et de mélodies, Khaled laisse voyager son inspiration, de son Oran natal aux confins du continent africain, en passant par l'Europe, l'Asie et les Etats-Unis. Très influencé par de grands chanteurs de chaabi (musique authentiquement marocaine) comme Ibrahim El Alami, Mahmoud El Idrissi et Abdelhadi Belkheyat, il a su tirer profit de toute cette diversité dans laquelle il a grandi en Oran, ville frontalière avec le Maroc. Ses pérégrinations musicales lui ont fait côtoyer des noms comme le guitariste Carlos Santana, la chanteuse française Mylène Farmer ou le groupe ivoirien des Magic System avec qui il a fait, cette année, un duo intitulé « Même pas fatigué ». Lui qui est très éclectique sur ses collaborations artistiques aimerait bien, un jour, chanter avec le Marocain Younès Migri ou la diva algérienne Warda Al Jazairiya. Il a révélé un projet de disque qu'il veut réaliser avec le grand Stevie Wonder, invité vedette de cette 8ème édition du festival Mawâzine. « J'ai bien envie de me faire une place aux Etats-Unis », explique-t-il. Après les événements du 11 septembre 2001, Khaled a fait une tournée aux Etats-Unis encore marqués par ces attentats et où le sentiment anti-arabe, anti-islam, était très présent dans les esprits. « J'y étais avec un artiste égyptien et nous avons voulu lancer des messages du peuple arabe. Des messages de paix et de tolérance », raconte-t-il. Même s'il se dit apolitique, le roi du raï est très peiné par les malentendus qui jalonnent les relations entre les autorités algériennes et marocaines. « Il n'y a jamais eu de problèmes entre les deux peuples, ce sont juste des divergences politiques. A Oran, j'ai grandi au milieu des Marocains et je peux dire que c'est le Maroc qui m'a ouvert les yeux sur la chanson arabe. D'ailleurs ma belle famille est marocaine », explique-t-il. Son rêve : participer avec d'autres artistes à un « We are the world » version maghrébine.
Son célèbre sourire, qu'il affiche partout, lui colle à la... peau. Difficile, en effet, de trouver une photo de Khaled où il ne nous gratifie pas d'un large sourire qui symbolise une certaine joie de vivre. Cette remarque le fait... marrer. Une biographie consacrée au chanteur algérien, publiée en 1998 chez Michel Laffont, s'intitule d'ailleurs « Derrière le sourire ». Ce sourire cache-t-il quelque chose ? « Certains disent que c'est parce que je ne sais pas parler que je compense cela par mon sourire. Mais ce sourire est héréditaire, je le tiens de ma mère », lâche-t-il dans un éclat de rire. N'allez surtout pas croire que la vie de Khaled s'écoule comme un long fleuve tranquille.
« J'ai perdu des frères, des amis, des proches et j'ai eu des souffrances comme tout le monde », explique-t-il. C'est peut-être pour exorciser toutes ces peines qu'il sourit en permanence, comme pour dire : je souris, donc je suis...