Alors que l`on croyait que la crise financière mondiale ne toucherait pas l`Afrique comme l`avaient annoncé certains économistes africains et certaines institutions financières, voilà que le continent noir s`apprête à vivre l`une des conséquences les plus néfastes de cette crise mondiale. La Banque Mondiale, au cours d`un entretien avec la presse nationale et internationale animé une vidéoconférence depuis Washington par Mme Obiageli Ezekwesili, vice-présidente de la région Afrique de la Banque mondiale et Shanta Devarasjan, économiste en chef de la banque mondiale chargé de la région Afrique, ont voulu prévenir les pays Africains. " La crise financière mondiale n`a pas été créée par l`Afrique mais elle touchera l`Afrique avec des conséquences pires que nous avons connues dans certaines régions du monde. Les effets seront beaucoup plus néfastes que ceux qu`ont connus les pays riches surtout pour les pays pauvres ". Mettant à nu la situation économique de l`Afrique pas du tout reluisante,tout en invitant les présidents Africains à commencer par réfléchir à des solutions durables, elle a fait remarquer que: " L`Afrique connaît un taux de croissance en baisse de plus de 2,5% ". Ces chiffres sont en deçà des prévisions :" Nous avions projeté une hausse moyenne par année qui était de 5,5% et qui devrait connaître une hausse estimée à 6,5 %. Malheureusement, ce taux est aujourd`hui à 2,4 %. Cela est dû au conteste de déstabilisation, des conflits et crises armés. Sur 35 pays, 25 sont en Afrique et constituent les pays qui seront les plus touchés ". Bien que des programmes aient été mis en place, les économistes de la Banque Mondiale soutiennent : " les reformes macroéconomiques mis en place et qui avaient permis à l`Afrique de réaliser des avancées sont touchés. Il faut donc les soutenir dans nos différents pays respectifs ". Pour pallier l`hécatombe financière qui s`annonce sur l`Afrique, une réunion au sommet avec les responsables des programmes économiques de l`Afrique, notamment les ministres en charge des portefeuilles budgétaires et économiques a été convoquée. Elle s`est tenue en mars dernier à Washington. Selon Me Obiageli, " Pendant ces réunions avec les ministres de l`économie et des finances, ensemble, nous allons discuter de l`ensemble des actions qu`il faudra mener pour minimiser les risques et aider les pays les plus pauvres ". Car selon M. Shanta Devarasjan, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique : " C`est une crise économique, humanitaire et politique qui est devant nous ". Comparativement à la crise du pétrole, des programmes d`aide aux pays les plus pauvres et aux populations vulnérables avaient été mis en place en augmentant l`enveloppe d`aide à ces pays. Dans le cadre d`espèce, 6,8 milliards de dollars avaient été prévus en direction de l`Afrique. " Nous avons revu l`enveloppe à la hausse à plus de 20%. Nous avons cherché à augmenter l`aide des pays notamment dans le cadre de la réduction de la dette par l`initiative Ppte ", ont fait savoir les conférenciers. A l`endroit des pays africains, Mme Obiageli a lancé ceci : " quoique fassent les partenaires au développement, c`est les pays et les populations qui doivent mettre la pression pour que ces programmes soient mis en œuvre ".
Jean Prisca
Jeanprisca77@yahoo.fr
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