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Politique Publié le mardi 2 juin 2009 | Notre Voie

Ça me révolte : On les attend au tournant

A l’heure où, dans les états-majors des partis politiques ivoiriens, le temps est à la concentration avant d’entrer de plain-pied dans la campagne, certains spécialistes croient, dur comme fer, qu’il y a des débats dont aucun parti ne fera l’économie. En premier lieu, ils placent la date du premier tour de la présidentielle. Nombre d’entre eux estiment que c’est la pression exercée sur la CEI qui a amené l’institution que dirige Robert Mambé à fixer la date du 29 novembre. Sinon, estiment-ils, elle n’est pas tenable. Ils en veulent pour preuve la période prévue pour faire les croisements avec les fichiers historiques. Cette étape du processus est, pour eux, une date importante en ce qu’elle permettra de savoir si les Ivoiriens aiment la justice, la vraie et s’ils détestent le mensonge et les cachotteries. Comme nos spécialistes ne sont pas sûrs de trouver plus de politiques sincères dans le groupe, ils parient que cette étape donnera droit à plusieurs semaines et mois de palabres à n’en pas finir. Les six semaines prévues par la CEI ne seront donc pas suffisantes pour valider les listes électorales définitives. Subséquemment, il faudra une longue prolongation qui ne sera pas sans effet sur la confection des cartes d’identité et d’électeur. A moins que, pour une fois, la sagesse ne leur rende une visite éclair guidée par la main de Dieu.

Vouloir, c’est pouvoir, dit l’adage populaire. Mais, ici, même si chaque parti politique veut bien gagner les élections seul pour former enfin un gouvernement unique et solide à l’inverse des gouvernements d’union budgétivores et improductifs, aucun ne pourra vaincre en solitaire. D’ailleurs, dans un système politique qui prévoit un second tour, il est difficile d’imaginer une victoire tout seul. D’où le débat sur les alliances au second tour de la présidentielle qui se profile à l’horizon. A qui vais-je m’allier si jamais je parvenais au tour suivant ? Cette question, sûr que Gbagbo, Bédié et Ouattara se la posent continuellement sans trouver réellement de solution durable. Même les petits partis de la taille de l’UDPCI, UDCY, PIT et autres y réfléchissent inlassablement. Etant entendu que, pour eux, c’est une question de vie et de mort. On l’aura d’ailleurs remarqué, ils sont très actifs ces derniers temps sur le terrain, parce qu’il leur faut glaner ici et là quelques voix qui leur permettront, le moment venu, de faire le marchandage ou même le chantage. “Si tu me donnes un poste ministériel ou une institution, je te donne mes voix”, tel sera, sans aucun doute, le slogan commercial de ces partis. Mais on pourrait bien entendre aussi d’autres qui appelleront les partisans à aller dans le sens qu’indiquera leur conscience. Nous sommes en politique et tout est possible, pourvu que les intérêts du parti ou du chef soient sauvegardés. Même si Laurent Gbagbo est assuré de gagner au premier tour et, dans le pire des cas, au second tour (ce qui n’est pas le cas de Bédié et Ouattara), il devra tenir compte de cette donne. Sa chance, cependant, est que l’animosité qui règne entre ses deux concurrents lui profitera forcément. Que ce soit donc Bédié ou Ouattara qu’il doit affronter au second tour, il est assuré d’ores et déjà de rallier à sa cause la moitié au moins de ceux qui auront voté pour l’un ou pour l’autre au premier tour. Ne l’oublions pas, il y a des électeurs de Bédié qui ne voteront jamais pour Ouattara et vice-versa.

Si, pour certains spécialistes, la messe de l’élection présidentielle semble dite, le président Laurent Gbagbo devra cependant s’appesantir sur un problème qui risque de freiner les ardeurs des militants de son parti, le FPI. Ils grognent, grognent. A quelques heures du 29 novembre 2009, leurs voix se font de plus en plus entendre sur ce qu’ils appellent le rejet dont ils sont victimes. Ils ont le net sentiment d’être complètement laissés au bord de la route au profit des associations et mouvements de soutien. Lesquels recevraient, selon eux, d’importants financements pour leurs activités, alors qu’eux, militants convaincus, n’en reçoivent pas un seul centime. Pour eux, c’est clair que ce n’est pas avec les voix de militants que l’on gagne une élection aussi importante que la présidentielle. Mais, croient-ils savoir, c’est lorsqu’on a bâti et consolidé le socle que constituent les militants que l’on va à la recherche d’autres électeurs. D’où les appels à la raison qu’ils lancent ici et là avec, en toile de fond, la menace à peine dissimulée : “On les attend au tournant”.

Par Abdoulaye Villard Sanogo
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