Arrivé au pouvoir en décembre 2008, le nouvel homme fort de la Guinée sera demain à Yamoussoukro. Première sortie de Moussa Dadis Camara.
De Ahmed Sékou Touré (décédé en 1984) au capitaine Moussa Dadis Camara, en passant par le général Lansana Conté, trois chefs d’Etat se sont succédé à la tête de la Guinée dont deux ne sont plus de ce monde. Le pays, quant à lui, demeure avec ses 245.857 km2 et ses quelque 10 millions d’habitants. C’est dire que les hommes, quels qu’ils soient, passent mais les Etats demeurent. Une vérité qui s’impose à tous, qu’on soit Ivoirien ou Guinéen, qu’on s’appelle Laurent Gbagbo ou Moussa Dadis Camara. C’est pourquoi, après le décès de Lansana Conté, dont les 24 ans de règne n’ont pas fait que des ennemis, puisque des amis, il en a eus au nombre desquels figure le Chef de l’Etat ivoirien, M. Gbagbo aura compris que malgré les bonnes relations qu’il entretenait avec le défunt président, il n’a aucun intérêt à fermer les portes de la Côte d’Ivoire aux nouvelles autorités guinéennes. Qui, dans ce qu’elles considéraient comme l’intérêt supérieur de leur pays, ont préféré suspendre l’ordre constitutionnel pour prendre le pouvoir.
Fidèle à sa philosophie de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un autre Etat, le Président Laurent Gbagbo a tout simplement pris acte du changement opéré dans ce pays voisin. A la mort du général Conté, il s’est néanmoins acquitté d’un devoir, celui de rendre hommage à la mémoire de celui qu’il a appelé «le grand patriote» qui a servi son pays de toute son énergie.
Bientôt sept mois que cela s’est passé et la Côte d’Ivoire et la Guinée n’ont cessé de se fréquenter à travers des visites à des niveaux ministériels, sans oublier que le Chef de l’Etat ivoirien s’était rendu en personne aux obsèques de son défunt homologue, et ce, au plus fort de la crise en Guinée.
Autant de faits qui montrent qu’entre Abidjan et Conakry, les relations de coopération et d’amitié n’ont véritablement pas connu de froid ; contrairement à ce qui se lisait dans certains tabloïds ivoiriens. Qui avaient écrit que les nouvelles autorités guinéennes avaient bloqué des aéronefs ivoiriens gardés en Guinée depuis, avec l’accord du général Conté.
Avec la visite qu’effectue demain en Côte d’Ivoire le capitaine Moussa Dadis Camara, tout porte à croire que les relations se sont véritablement normalisées entre les deux Etats. Comment pouvait-il en être autrement quand on sait que, quoique riche de son sous-sol, la Guinée demeure hélas un pays à économie précaire, qui a encore un énorme besoin de coopération avec des voisins comme la Côte d’Ivoire dont elle peut attendre beaucoup sur divers plans: énergétique, manufacturier, alimentaire, vestimentaire, etc. Quand on sait aussi qu’en terre ivoirienne, résident quelque 2 millions de Guinéens à la recherche d’un mieux-être.
La Côte d’Ivoire dont tous disent qu’elle peut valablement jouer le rôle de locomotive dans la sous-région a conscience de cette mission messianique voire prométhéenne. Et est, dès lors, prête à coopérer avec tout autre Etat frère qui le désire.
Laurent Gbagbo et Moussa Dadis Camara l’ont si bien compris qu’ils ont accepté de transcender leur amour propre, leurs intérêts personnels, tout ce qui peut les opposer, pour ne privilégier que les intérêts de leurs Etats et peuples respectifs. Et ce d’autant que l’histoire et la géographie les y obligent.
Tous deux pays forestiers, la Côte d’Ivoire et la Guinée ont en commun la pratique des cultures vivrières, de l’élevage, de l’exploitation du bois, etc ; autant de choses qui alimentent leurs échanges commerciaux du reste peu fournis. Moussa Dadis Camara, qui avait promis de faire de sa transition un réel succès, entend se positionner comme celui-là même qui aidera la Guinée à mieux rentabiliser ses ressources naturelles pour le bien-être des populations.
Cela n’est possible que dans le cadre de partenariat tous azimuts avec toutes puissances susceptibles de donner un coup de fouet à cette volonté d’aller de l’avant. Depuis quelque temps, il est de plus en plus question de permettre à la Société de transport abidjanais (Sotra) de s’implanter à Conakry pour la desserte des différentes communes. A cela s’ajoutent d’autres projets à caractère économique qui feront l’objet, nul doute, de discussions entre Laurent Gbagbo et son hôte de demain à Yamoussoukro.
C’est dire que cette première visite de Dadis Camara en Côte d’Ivoire se voudra une belle occasion de réchauffement des relations ivoiro-guinéennes. Mais aussi, de dissipation de tout ce qui apparaissait comme malentendus entre le jeune président et son aîné ivoirien qui, depuis la crise ivoirienne, a donné de lui-même l’image d’un grand artisan de la renaissance africaine pour la dignité des peuples.
Depuis son arrivée au pouvoir, Moussa Dadis Camara, qui effectue demain sa première sortie à l’extérieur en tant que Chef d’État, n’a cessé de prôner le respect et la dignité du peuple guinéen, rejoignant en cela le Président Laurent Gbagbo.
Abel Doualy
De Ahmed Sékou Touré (décédé en 1984) au capitaine Moussa Dadis Camara, en passant par le général Lansana Conté, trois chefs d’Etat se sont succédé à la tête de la Guinée dont deux ne sont plus de ce monde. Le pays, quant à lui, demeure avec ses 245.857 km2 et ses quelque 10 millions d’habitants. C’est dire que les hommes, quels qu’ils soient, passent mais les Etats demeurent. Une vérité qui s’impose à tous, qu’on soit Ivoirien ou Guinéen, qu’on s’appelle Laurent Gbagbo ou Moussa Dadis Camara. C’est pourquoi, après le décès de Lansana Conté, dont les 24 ans de règne n’ont pas fait que des ennemis, puisque des amis, il en a eus au nombre desquels figure le Chef de l’Etat ivoirien, M. Gbagbo aura compris que malgré les bonnes relations qu’il entretenait avec le défunt président, il n’a aucun intérêt à fermer les portes de la Côte d’Ivoire aux nouvelles autorités guinéennes. Qui, dans ce qu’elles considéraient comme l’intérêt supérieur de leur pays, ont préféré suspendre l’ordre constitutionnel pour prendre le pouvoir.
Fidèle à sa philosophie de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un autre Etat, le Président Laurent Gbagbo a tout simplement pris acte du changement opéré dans ce pays voisin. A la mort du général Conté, il s’est néanmoins acquitté d’un devoir, celui de rendre hommage à la mémoire de celui qu’il a appelé «le grand patriote» qui a servi son pays de toute son énergie.
Bientôt sept mois que cela s’est passé et la Côte d’Ivoire et la Guinée n’ont cessé de se fréquenter à travers des visites à des niveaux ministériels, sans oublier que le Chef de l’Etat ivoirien s’était rendu en personne aux obsèques de son défunt homologue, et ce, au plus fort de la crise en Guinée.
Autant de faits qui montrent qu’entre Abidjan et Conakry, les relations de coopération et d’amitié n’ont véritablement pas connu de froid ; contrairement à ce qui se lisait dans certains tabloïds ivoiriens. Qui avaient écrit que les nouvelles autorités guinéennes avaient bloqué des aéronefs ivoiriens gardés en Guinée depuis, avec l’accord du général Conté.
Avec la visite qu’effectue demain en Côte d’Ivoire le capitaine Moussa Dadis Camara, tout porte à croire que les relations se sont véritablement normalisées entre les deux Etats. Comment pouvait-il en être autrement quand on sait que, quoique riche de son sous-sol, la Guinée demeure hélas un pays à économie précaire, qui a encore un énorme besoin de coopération avec des voisins comme la Côte d’Ivoire dont elle peut attendre beaucoup sur divers plans: énergétique, manufacturier, alimentaire, vestimentaire, etc. Quand on sait aussi qu’en terre ivoirienne, résident quelque 2 millions de Guinéens à la recherche d’un mieux-être.
La Côte d’Ivoire dont tous disent qu’elle peut valablement jouer le rôle de locomotive dans la sous-région a conscience de cette mission messianique voire prométhéenne. Et est, dès lors, prête à coopérer avec tout autre Etat frère qui le désire.
Laurent Gbagbo et Moussa Dadis Camara l’ont si bien compris qu’ils ont accepté de transcender leur amour propre, leurs intérêts personnels, tout ce qui peut les opposer, pour ne privilégier que les intérêts de leurs Etats et peuples respectifs. Et ce d’autant que l’histoire et la géographie les y obligent.
Tous deux pays forestiers, la Côte d’Ivoire et la Guinée ont en commun la pratique des cultures vivrières, de l’élevage, de l’exploitation du bois, etc ; autant de choses qui alimentent leurs échanges commerciaux du reste peu fournis. Moussa Dadis Camara, qui avait promis de faire de sa transition un réel succès, entend se positionner comme celui-là même qui aidera la Guinée à mieux rentabiliser ses ressources naturelles pour le bien-être des populations.
Cela n’est possible que dans le cadre de partenariat tous azimuts avec toutes puissances susceptibles de donner un coup de fouet à cette volonté d’aller de l’avant. Depuis quelque temps, il est de plus en plus question de permettre à la Société de transport abidjanais (Sotra) de s’implanter à Conakry pour la desserte des différentes communes. A cela s’ajoutent d’autres projets à caractère économique qui feront l’objet, nul doute, de discussions entre Laurent Gbagbo et son hôte de demain à Yamoussoukro.
C’est dire que cette première visite de Dadis Camara en Côte d’Ivoire se voudra une belle occasion de réchauffement des relations ivoiro-guinéennes. Mais aussi, de dissipation de tout ce qui apparaissait comme malentendus entre le jeune président et son aîné ivoirien qui, depuis la crise ivoirienne, a donné de lui-même l’image d’un grand artisan de la renaissance africaine pour la dignité des peuples.
Depuis son arrivée au pouvoir, Moussa Dadis Camara, qui effectue demain sa première sortie à l’extérieur en tant que Chef d’État, n’a cessé de prôner le respect et la dignité du peuple guinéen, rejoignant en cela le Président Laurent Gbagbo.
Abel Doualy