“Pas un pas sans mon ADO». Dans cette région du Bas-Sassandra, le mariage semble être scellé pour de bon, entre le candidat Alassane Ouattara et le peuple Kroumen. Hier, pendant la deuxième journée de son périple dans la région, l’ancien Premier ministre a pu, encore une fois, vivre directement, toute la sympathie dont il jouit. Au cours des quelques 250 kilomètres qu’il a parcourus, de San Pedro à Tabou, puis de Tabou à San Pedro en passant par Grand Béréby, ADO a eu droit à la mobilisation des grands jours. Les populations ont abandonné les champs et, souvent les bureaux, pour se rassembler aux abords des voies et applaudir le cortège, même si celui-ci n’a pas d’escale prévue. Tantôt, comme à Ménéké, le président du RDR se trouve dans l’obligation de marquer un arrêt inopiné pour saluer ses admirateurs. Tantôt, le cortège doit appuyer sur l’accélérateur, pour le respect du programme établi. L’enjeu en vaut la chandelle, aux dires des hôtes d’Alassane Ouattara eux-mêmes. «Jamais depuis 1960, un leader n’est venu jusqu’à chez nous ici à Tabou», devait dire Ballou Denis, le Maire de Tabou, comme pour justifier la mobilisation de ses administrés. De la place publique d’Adjaméné à la gare routière de Grand Béréby, en passant par le stade de Tabou, des milliers de personnes se sont «mobilisées pour écouter le discours» de Ouattara. Parmi elles, certains disent ne pas militer au sein du RDR. Toutefois, soutiennent-elles, seule la pertinence du projet pour sortir la Côte d’Ivoire des difficultés pourrait les convaincre. Ce périple d’ADO dans la région est particulièrement marquant par l’importance que lui accordent les chefs traditionnels, chefs de terre et chefs de communautés. Par dizaines, ils se déplacent à toutes les étapes de la tournée. Le stade du château de Tabou, en ce jour ouvrable, a enregistré une affluence, jamais égalée pendant ces dernières années, selon les dires des habitants de Tabou. Malgré la pluie qui a menacé la tenue du meeting durant toute la matinée, ils sont sortis pour écouter ADO. Au moins dix mille personnes sous les bâches et sur la pelouse de l’enceinte sportive, animée par une sonorisation de plus de 40000 watts. «Depuis Abidjan, il connait nos difficultés. Dans cette campagne, il est la première personnalité à avoir foulé le sol de Tabou», a déclaré Niamoin, chef de terre de Yakobo.
Charles Sanga
Charles Sanga