« La Côte d’Ivoire est à l’agonie, mais elle n’est pas morte. ADO venez-nous sauver ! » Plus qu’un appel pathétique, c’est un véritable cri de détresse que Claude Roger Abenou, fils de Sassandra, a lancé hier sur la place Guézé de cette ville, au Dr Alassane Dramane Ouattara, qui sillonne la région depuis mardi. Devant une foule compacte qui avait pris d’assaut les lieux depuis plusieurs heures, celui qui est le délégué départemental de campagne du Dr Ouattara, a indiqué que cette visite se déroulait dans des conditions difficiles pour « nos compatriotes qui vivent au quotidien dans la misère ». Pour lui, la Côte d’Ivoire, hier pays phare d’Afrique, est devenue aujourd’hui « ruine et désolation ». « Nos hôpitaux sont des mouroirs, les routes n’existent plus. L’école, qui n’a plus d’âme, ne produit que des chômeurs », a fustigé Claude Roger Abenou. Ce dernier a rappelé que lors du passage du Dr Ouattara à la Primature, au début des années 90, Sassandra a bénéficié d’un milliard de FCFA dans le cadre du projet de développement des départements côtiers. « Grâce à ce financement, une auberge de la jeunesse a été construite, des routes ont été bitumées. La place Guézé, qui nous accueille, a été aménagée » a-t-il ajouté. Avant de manifester le désir de Sassandra de sceller un pacte d’amour avec le candidat Alassane Dramane Ouattara. «Vous aimez Sassandra et Sassandra vous aime aussi » a-t-il dit, à l’endroit de l’illustre visiteur. C’est pourquoi, a conclu Claude Roger Abenou, « la base est déterminée à vous porter au pouvoir. Le combat est celui de tous les militants et militantes, ils ne mèneront avec fidélité, jusqu’à la victoire finale ». Autre ressortissante de Sassandra à appeler à l’aide du Dr Ouattara : Mme Lobognon. Au nom des cadres de toutes les populations, elle a évoqué le calvaire que vit cette région dont le développement économique est victime de ce qu’elle a appelé, « une dissonance grave ». « Les inégalités les plus criantes concernent les routes devenues impraticables en toute saison. En dehors de la côtière, aucune voie bitumée ne lie les cinq sous-préfectures du département de Sassandra », a-t-elle dénoncé. Cet état lamentable des routes rend, a estimé Mme Lobognon, pénible l’évacuation des produits agricoles et l’acheminement des denrées de première nécessité. Le département souffre également d’un manque flagrant d’infrastructures en matière d’éducation, de santé, d’hydraulique, de logement. De plus, aucune perspective en matière de formation, arguera t-elle, ne s’offre aux jeunes après les goulots d’étranglement de la 3ème et de la Terminale. A cela s’ajoute le manque de solidarité entre les fils de la région, qui, confessera Mme Lobognon, « nous a privés d’un Conseil Général ». Pourtant, selon elle, Sassandra a beaucoup d’atouts. Notamment, un littoral propice à une industrie hôtelière, une terre fertile et une eau poissonneuse. « Sassandra peut et doit abriter un port de pêche. Elle peut devenir le fleuron du tourisme balnéaire en Côte d’Ivoire » a martelé Mme Lobognon. Des préoccupations qu’elle souhaite voir le Dr Ouattara satisfaire. Plus loin à une trentaine de kilomètres, dans le village de Lobakuya, les populations fondent également de réels espoirs en Alassane Dramane Ouattara. Ils souhaitent le voir abréger leurs souffrances en reprofilant les routes devenues impraticables, en palliant au déficit chronique de l’hydraulique, en électrifiant les villages, en aidant les populations à lutter contre le vih/sida et surtout en apportant un soutien aux femmes pour la transformation et la commercialisation des produits vivriers. Oubliés par le train du développement, les populations de Sassandra vivent le martyre. Déçus et amers, ils ont décidé de confier leur destin au Dr Alassane Dramane Ouattara, seul candidat à la prochaine présidentielle, capable, à leurs yeux, de redorer le blason de leur région. Un choix judicieux pour l’avenir.
Y. Sangaré, envoyé spécial
Y. Sangaré, envoyé spécial