Votre présence nous rappelle le Président Félix Houphouet Boigny. Dans le temps, il a fait partir certains de ces enfants en Europe pour « l’Aventure 46 ». C’est parmi tous ces enfants qu’il a choisi un dont il a pris la main et a dit « C’est pour la 1ère fois que je vais nommer un 1er Ministre en C.I. et c’est celui-là que j’ai choisi ». Et celui qu’il a choisi, c’était vous et c’est vous ! Aujourd’hui, il n’est plus là mais lorsque nous vous voyons, on se rappelle le Président Houphouet Boigny. Nous avons donc été heureux de vous recevoir car dès votre arrivée, vous êtes allé directement nous rendre visite. Vous n’avez pas manqué de nous dire que « Nous sommes au moment où tout le monde souhaite que la paix revienne. Le pays a connu des troubles et nous avons réussi, avec l’Accord de Ouagadougou (APO), à faire revenir la paix. Nous allons vers les élections. C’est pour cela que nous effectuons le déplacement. Et comme vous avez souhaité que nous soyons candidat, nous en sommes satisfait. Pour cela, nous venons échanger avec vous ». Cela nous a réjoui hier. Ce soir, nous sommes avec vous. C’est avec joie que nous venons vous écouter. Nous avons maintenant votre présence devant nous, nous sommes devant vous. Vous allez nous dire ce que vous avez à nous dire. Pour cela, votre présence nous soulage. Oui, San-Pedro est une ville. Mais c’est une ville qui a été créée dans des conditions difficiles et cela a entraîné beaucoup de sacrifices au niveau social. Nous sommes les Sacrifiés. Quelque fois, nous nous faisons appelés ‘’réfugiés’’ chez nous. Au plan national, nous nous sommes sacrifiés pour donner des terres et même des villages. Le village San-Pedro ancestral dont nous sommes ressortissants, a été déguerpi pour céder la place au port. C’est là où vous nous avez trouvés hier, c’est là où nous vous avons accueilli. Si ça ressemble à un village, cela vous résume les conditions dans lesquelles nous vivons, confinés au milieu d’une population en croissance. Tout cela constitue notre problème. Nous avons à vous dire tout cela. Cela est l’objet d’un écrit que nous allons vous soumettre. Au moment où vous avez décidé d’être candidat, cela ne peut pas nous étonner. Nous ne sommes pas surpris. Ceux qu’il faut pour être Président de la République, vous êtes de ceux-là. C’est pour cela que nous ne sommes pas surpris. Nous sommes heureux d’accueillir votre candidature. Et nous espérons beaucoup, beaucoup en cette candidature.
SORY BLINTIAKA (Correspondant)
SORY BLINTIAKA (Correspondant)