Place Charles Donwahi de Soubré, en plein cœur de la cité de la Nawa, rivière sacrée. Nous sommes vendredi 5 juin 2009. Le soleil a largement dépassé déjà le zénith et l’endroit est noir de monde. Assis sous les bâches, ou à même le sol, pour certains, debout et accoudés à des grilles de sécurité, pour d’autres, plusieurs milliers de personnes attendent avec impatience, l’arrivée de celui qui incarne à leurs yeux, la solution à leurs difficultés. Derrière la loge officielle, une impressionnante haie humaine cerne l’accès à cet espace. Perchés sur le toit d’un gros camion, un groupe de jeunes ne veut absolument rien rater de l’événement que tout Soubré attend depuis quelques jours: le grand meeting du Dr Alassane Dramane Ouattara. Il est exactement 16h15 lorsque le véhicule de commandement du président du RDR fait son entrée sur la place Charles Donwahi. C’est l’hystérie totale. Des cris de joie fusent de partout. Debout comme un seul homme, le public l’acclame et scande à l’unisson «ADO ! ADO ! ADO !». Vêtu d’un ensemble (pantalon et chemise à manches courtes de couleur marron), le Dr Ouattara salue chaleureusement les notables, chefs traditionnels, chefs de communauté, et la foule en liesse, visiblement heureux de l’apercevoir et surtout venue l’écouter. Le candidat à la présidentielle du 29 novembre prochain, a livré un message dense articulé autour de trois axes majeurs: l’hommage aux illustres fils de la région, la paix et les solutions pour sauver la Côte d’Ivoire. Le président Ouattara a rappelé d’entrée que Soubré est une Côte d’Ivoire en miniature où vivent en parfaite intelligence, plusieurs populations d’origines diverses. Cette diversité, selon lui, est une richesse. Ensuite, il a souligné l’apport inestimable de cette ville au rayonnement économique du pays: «La Côte d’Ivoire doit beaucoup aux populations de Soubré. Vous produisez tout ce qui fait notre richesse, le café, le cacao, le palmier à huile, l’hévéa». De même, il a révélé que la région possède le barrage de Buyo qui produit 70% de notre électricité. Autant d’atouts qui le fondent à magnifier des dignes fils de Soubré. Il y a d’abord Charles Bauza Donwahi, ancien président de l’Assemblée Nationale (aujourd’hui décédé) qui l’a marqué pour son «honnêteté, son sens de l’honneur, son amour pour la Côte d’Ivoire». Ensuite, Marcel Zadi Kessy, PCA du Groupe CIE/SODECI, qu’il apprécie pour sa «constance, son expérience et son esprit d’ouverture», son frère Bernard Zadi Zaourou, «un grand universitaire et intellectuel dans le sens noble du terme, qui est toujours du côté de la vérité». Pour le Dr Ouattara, «Soubré ne produit pas non seulement de bons produits agricoles mais aussi des gens de qualité».
531 milliards pour le département de Soubré
Puis, celui qui brigue la magistrature suprême a dressé le portrait du prochain président de la République. Il doit être capable, à ses yeux, de ramener la paix, d’améliorer les conditions de vie des populations, de donner du travail aux jeunes, de permettre aux paysans de mieux écouler leurs produits. Mais, plus que tout, le nouveau président doit être, pour lui, capable de rassembler les Ivoiriens. Un profil qui sied bien au candidat Alassane Ouattara. «Je me présente par amour pour mon pays parce que j’incarne le vrai changement» a-t-il rassuré, sous un tonnerre d’applaudissements. Avant d’enchaîner : «Je connais d’abord les problèmes du pays. Ensuite, j’ai des solutions pour vous et pour notre pays. J’ai enfin de l’expérience».
Le président Ouattara a surtout réitéré sa farouche détermination à œuvrer résolument pour la paix, qui occupera une place de choix dans son programme. «Ce qui s’est passé au cours des dix dernières années ne doit pas se reproduire. Il faut la paix à la Côte d’Ivoire» a-t-il conseillé. Mieux, le patron du RDR s’est engagé à ne pas permettre que se répètent les erreurs du pays, à mettre un point d’honneur sur l’unité des Ivoiriens. «Il y a eu des incompréhensions. Le pardon est nécessaire pour la réconciliation. Chacun doit pardonner» a-t-il plaidé, d’une voix étreinte d’émotions. Bien plus, le candidat Alassane Ouattara veut être le «Président de la République qui incarne l’unité nationale». «Je ferai travailler tous les Ivoiriens ensemble quelle que soit leur ethnie, leur conviction. Je formerai un gouvernement de rassemblement et je veillerai à ce qu’il soit le reflet de la diversité», a-t-il promis.
Dernier point majeur de l’intervention du Dr Ouattara: ses solutions pour la relance et le développement économique de la Côte d’Ivoire. Là, l’économiste a pris le pas sur le politicien, pour égrener les grandes lignes d’un programme, savamment élaboré, étayé de chiffres précis et convaincants. S’il est élu, l’ancien DGA du FMI ( Fonds Monétaire International) consacrera 12 milliards de FCFA à la réhabilitation, et à la construction d’infrastructures sanitaires bien équipées. L’un de volets forts de ce programme de santé sera sans doute l’assurance maladie qui permettra aux populations de se soigner librement, pour une cotisation mensuelle de 1000 FCFA, dans tous les centres de santé du pays. Ce n’est pas tout, il prévoit 300 milliards de F CFA pour la construction d’installations permettant l’approvisionnement en eau et en électricité du département. Plus de 72 milliards de nos francs seront consacrés au bitumage des routes et 23 milliards de FCFA à la construction de logements sociaux. Sans oublier l’école gratuite jusqu’à l’âge de 15 ans. L’ex-gouverneur de la BCEAO mettra également en place, une vaste politique de création d’emplois. Plus de 18 milliards de F CFA seront dégagés pour financer les projets des jeunes. Les paysans ne seront pas en reste. Environ 26 milliards de F CFA seront débloqués pour développer l’agriculture, histoire de faire en sorte que la Côte d’Ivoire devienne autosuffisante sur le plan alimentaire. S’agissant du foncier rural, le Dr Ouattara a promis la faire respecter pour une cohésion et une paix sociale. Au total, il mobilisera 531 milliards de FCFA pour le département de Soubré durant les cinq prochaines années. Aux éventuels sceptiques, il a répondu que ce n’était pas des paroles en l’air. «J’ai la capacité de mobiliser 10 000 milliards pendant 5 ans en raison de 2000 milliards par an. C’est mon métier. Avant d’être banquier, je suis économiste» a conclu le candidat Alassane Dramane Ouattara, en exhortant les populations à le porter à la tête du pays dès le premier tour au soir du 29 novembre 2009.
Y. Sangaré, envoyé spécial
531 milliards pour le département de Soubré
Puis, celui qui brigue la magistrature suprême a dressé le portrait du prochain président de la République. Il doit être capable, à ses yeux, de ramener la paix, d’améliorer les conditions de vie des populations, de donner du travail aux jeunes, de permettre aux paysans de mieux écouler leurs produits. Mais, plus que tout, le nouveau président doit être, pour lui, capable de rassembler les Ivoiriens. Un profil qui sied bien au candidat Alassane Ouattara. «Je me présente par amour pour mon pays parce que j’incarne le vrai changement» a-t-il rassuré, sous un tonnerre d’applaudissements. Avant d’enchaîner : «Je connais d’abord les problèmes du pays. Ensuite, j’ai des solutions pour vous et pour notre pays. J’ai enfin de l’expérience».
Le président Ouattara a surtout réitéré sa farouche détermination à œuvrer résolument pour la paix, qui occupera une place de choix dans son programme. «Ce qui s’est passé au cours des dix dernières années ne doit pas se reproduire. Il faut la paix à la Côte d’Ivoire» a-t-il conseillé. Mieux, le patron du RDR s’est engagé à ne pas permettre que se répètent les erreurs du pays, à mettre un point d’honneur sur l’unité des Ivoiriens. «Il y a eu des incompréhensions. Le pardon est nécessaire pour la réconciliation. Chacun doit pardonner» a-t-il plaidé, d’une voix étreinte d’émotions. Bien plus, le candidat Alassane Ouattara veut être le «Président de la République qui incarne l’unité nationale». «Je ferai travailler tous les Ivoiriens ensemble quelle que soit leur ethnie, leur conviction. Je formerai un gouvernement de rassemblement et je veillerai à ce qu’il soit le reflet de la diversité», a-t-il promis.
Dernier point majeur de l’intervention du Dr Ouattara: ses solutions pour la relance et le développement économique de la Côte d’Ivoire. Là, l’économiste a pris le pas sur le politicien, pour égrener les grandes lignes d’un programme, savamment élaboré, étayé de chiffres précis et convaincants. S’il est élu, l’ancien DGA du FMI ( Fonds Monétaire International) consacrera 12 milliards de FCFA à la réhabilitation, et à la construction d’infrastructures sanitaires bien équipées. L’un de volets forts de ce programme de santé sera sans doute l’assurance maladie qui permettra aux populations de se soigner librement, pour une cotisation mensuelle de 1000 FCFA, dans tous les centres de santé du pays. Ce n’est pas tout, il prévoit 300 milliards de F CFA pour la construction d’installations permettant l’approvisionnement en eau et en électricité du département. Plus de 72 milliards de nos francs seront consacrés au bitumage des routes et 23 milliards de FCFA à la construction de logements sociaux. Sans oublier l’école gratuite jusqu’à l’âge de 15 ans. L’ex-gouverneur de la BCEAO mettra également en place, une vaste politique de création d’emplois. Plus de 18 milliards de F CFA seront dégagés pour financer les projets des jeunes. Les paysans ne seront pas en reste. Environ 26 milliards de F CFA seront débloqués pour développer l’agriculture, histoire de faire en sorte que la Côte d’Ivoire devienne autosuffisante sur le plan alimentaire. S’agissant du foncier rural, le Dr Ouattara a promis la faire respecter pour une cohésion et une paix sociale. Au total, il mobilisera 531 milliards de FCFA pour le département de Soubré durant les cinq prochaines années. Aux éventuels sceptiques, il a répondu que ce n’était pas des paroles en l’air. «J’ai la capacité de mobiliser 10 000 milliards pendant 5 ans en raison de 2000 milliards par an. C’est mon métier. Avant d’être banquier, je suis économiste» a conclu le candidat Alassane Dramane Ouattara, en exhortant les populations à le porter à la tête du pays dès le premier tour au soir du 29 novembre 2009.
Y. Sangaré, envoyé spécial
