Le conflit qui a éclaté au port d’Abidjan depuis quelques jours et qui fait perdre des milliards de FCFA à la Côte d’Ivoire prend une allure inquiétante. Alors même que la direction de l’autorité portuaire a décidé de recruter de nouvelles personnes pour sauver l’économie d’une situation chaotique, les anciens dockers menacent de descendre sur le port ce lundi matin quel qu’en soit le prix à payer. La situation au port d’Abidjan devient inquiétante. Non pas seulement pour les dockers, mais pour l’économie nationale qui risque de prendre un coup, si les choses restent en l’état.Vu la délicatesse du problème, les choses se seraient apaisées si tous avaient conjugué leurs efforts pour trouver une solution au lieu de brandir la sanction suprême. Il y a certes, un non respect du protocole d’accord conclu grâce à la médiation du ministère de l’Intérieur, mais un retour à la table de négociation, aurait été l’idéal. Chacun ayant campé sur sa position, la situation s’est envenimée avec le licenciement collectif des 6000 dockers. Qui promettent une descente sur le port pour y travailler, sachant bien qu’ils ont été remplacés. Le drame est que même si les remous ne se font pas dans l’enceinte du port, il y a quand même une tension qui pèse sur les activités et qui risque de maintenir certains navires hors d’Abidjan. Etant donné que les armateurs et consignataires de Côte d’Ivoire sont déjà unanimes. «Si la situation de grève des dockers devrait perdurer, nous serions dans l’obligation d’annuler les escales de nos navires dans le port d’Abidjan», menaçaient-ils dans un communiqué de presse paru le week-end dans la presse. Le danger qui pèse aujourd’hui sur le port, c’est la détermination des six mille dockers qui veulent braver le cordon des hommes en tenue pour accéder à cet espace portuaire. Le hic est le fait que l’on ne sait pas les meneurs de ce vaste mouvement de grève qui paralyse depuis quelques jours les activités portuaires. La principale structure syndicale, CNDD, a, depuis les premières heures de cette grève, dit ne pas en être responsable. Malgré cela, elle est accusée de faire des déclarations sur des chaînes de radios nationales et internationales, pour tenir des propos malveillants à l’encontre des autorités portuaires. Ce que dément Guigréhi Pierre, porte-parole des délégués du personnel. Mais au-delà de l’appel des dockers ce matin au port, il y a un réel souci quant à la qualification des dockers fraîchement recrutés.
Honoré Kouassi
Honoré Kouassi