9 juin 1983 - 09 juin 2009. Cela fait exactement 26 ans que le "Gnoantré national", Ernesto Djédjé, père du Ziglibithy moderne, alors âgé de 35 ans, a tiré sa révérence, dans des conditions mystérieuses à Yamoussoukro. Le mal qui a emporté l’artiste n’a jamais été élucidé à ce jour. Plus de deux décennies après son rappel à Dieu et surtout en ce jour anniversaire de la commémoration de cette disparition, des mélomanes sont unanimes pour constater que la flamme allumée par Djédjé est éteinte. Aucune œuvre et action majeures ne consacrent la continuation et la survie de son œuvre pour le faire entrer au panthéon des arts ivoiriens.
Tout au long de ses 20 ans de carrière, Ernesto Djédjé a eu le mérite de transmuer le Ziglibity, cette danse et musique du terroir Krou, en la rendant plus poétique et moderne. Il avait surtout réussi à réconcilier les Ivoiriens avec leur propre Culture jusque-là mise en ballottage et fortement influencée par des musiques venues d’autres contrées de l’Afrique. Au nombre de ces rythmes et sonorités, se trouvent la Rumba congolaise; le High Life ghanéen ; le Makossa camerounais, la Juju music du Nigéria, pour ne citer que ceux- là. Avec ses tubes à succès "Adjissè", "Ziboté", "Konan Bédié", etc. ont contribué à rasséréner les Ivoiriens, à une époque donnée. Ernesto Djédjé est mort et avec lui le rythme qu`il avait promu. Celui qui apparaît comme le successeur ou le continuateur de l’œuvre de Djédjé, Johnny Dédi La Fleur, n`a
jamais eu d`entregent idoine et de réel charisme pour s’imposer et maintenir le flambeau allumé par le maître.
Pour mémoire, il est bon de savoir que Djédjé a débuté la musique, très tôt, aux côtés de ses oncles maternels, chanteurs dans son village de Tahiraguhé, dans le département de Daloa. C`est ainsi qu`il côtoie la musique Tohourou (parole de sel) et le Ziglibithy. Son apprentissage musical, il le fera véritablement au sein du groupe " Les Antilopes" dans les années 60.
Un artiste en avance sur son époque !
A la fin de cette décennie, il devient le guitariste du doyen Amédée Pierre. Ambitieux et étant, à cette époque, l`un des rares artistes ivoiriens à être titulaire du BEPC, il s`envole pour la France pour y poursuivre des études en Informatique. Mais, la musique prend le dessus sur ses études et il côtoie l’éminent saxophoniste franco- camerounais Manu Dibango. Avec la complicité de ce dernier, Ernesto Djédjé sort en 1970 l`album "Anowa". Un mélange de rythmes Blues et de Soul music. De retour au bercail, il travaille comme cadre informaticien. Mais la musique continuant de prendre le dessus sur les nouvelles technologies, feu Emmanuel Dioulo, ancien maire d’Abidjan et PDG de l`ARSO, à San Pedro, lui achète un orchestre pour l`entreprise. L’artiste commence alors à mener des recherches dans le Ziglibithy. C`est dans cette période (1977- 1978) qu’il rencontre son producteur ivoirien d`origine béninoise, M. Badmos. Ainsi mettra-t-il son tube à succès" Ziboté" dans les bacs. Le succès commercial dépasse les prévisions du producteur. M. Badmos en signe de gratitude offre un orchestre d`une valeur de 15 millions de FCFA à l’artiste. Ernesto monte alors son groupe "les Ziglibitiens" avec Diabo Steck à la batterie ; Bamba Yang au clavier et John Mayal (aujourd’hui John Yalley) à la guitare, choriste et danseur à la fois. D’un père Sénégalais, notable à Treichville, et d`une mère Bété avec laquelle il a grandi, Ernesto Djédjé, grand parolier, était également un virtuose de la guitare. Mais, 26 ans après sa disparition, que reste- t- il véritablement du Ziglibity ? Y a-t-il possibilité de porter haut le flambeau de cette musique encore ? Ses disciples que sont Séhia Luckson Padaud, Johnny Lafleur et Blissi Tébil ont essayé, tant bien que mal, de relever le défi de la pérennité du Ziglibity. Pourquoi ne sont-ils pas parvenus à imposer solidement cette musique, qui apparaît comme l’un des premiers genres du terroir à être modernisés ? Simple question de volonté !
Jean- Antoine Doudou
Quelle action pour célébrer "le Gnoantré national" en ce jour commémorant les 26 ans de sa disparition ?
Tout au long de ses 20 ans de carrière, Ernesto Djédjé a eu le mérite de transmuer le Ziglibity, cette danse et musique du terroir Krou, en la rendant plus poétique et moderne. Il avait surtout réussi à réconcilier les Ivoiriens avec leur propre Culture jusque-là mise en ballottage et fortement influencée par des musiques venues d’autres contrées de l’Afrique. Au nombre de ces rythmes et sonorités, se trouvent la Rumba congolaise; le High Life ghanéen ; le Makossa camerounais, la Juju music du Nigéria, pour ne citer que ceux- là. Avec ses tubes à succès "Adjissè", "Ziboté", "Konan Bédié", etc. ont contribué à rasséréner les Ivoiriens, à une époque donnée. Ernesto Djédjé est mort et avec lui le rythme qu`il avait promu. Celui qui apparaît comme le successeur ou le continuateur de l’œuvre de Djédjé, Johnny Dédi La Fleur, n`a
jamais eu d`entregent idoine et de réel charisme pour s’imposer et maintenir le flambeau allumé par le maître.
Pour mémoire, il est bon de savoir que Djédjé a débuté la musique, très tôt, aux côtés de ses oncles maternels, chanteurs dans son village de Tahiraguhé, dans le département de Daloa. C`est ainsi qu`il côtoie la musique Tohourou (parole de sel) et le Ziglibithy. Son apprentissage musical, il le fera véritablement au sein du groupe " Les Antilopes" dans les années 60.
Un artiste en avance sur son époque !
A la fin de cette décennie, il devient le guitariste du doyen Amédée Pierre. Ambitieux et étant, à cette époque, l`un des rares artistes ivoiriens à être titulaire du BEPC, il s`envole pour la France pour y poursuivre des études en Informatique. Mais, la musique prend le dessus sur ses études et il côtoie l’éminent saxophoniste franco- camerounais Manu Dibango. Avec la complicité de ce dernier, Ernesto Djédjé sort en 1970 l`album "Anowa". Un mélange de rythmes Blues et de Soul music. De retour au bercail, il travaille comme cadre informaticien. Mais la musique continuant de prendre le dessus sur les nouvelles technologies, feu Emmanuel Dioulo, ancien maire d’Abidjan et PDG de l`ARSO, à San Pedro, lui achète un orchestre pour l`entreprise. L’artiste commence alors à mener des recherches dans le Ziglibithy. C`est dans cette période (1977- 1978) qu’il rencontre son producteur ivoirien d`origine béninoise, M. Badmos. Ainsi mettra-t-il son tube à succès" Ziboté" dans les bacs. Le succès commercial dépasse les prévisions du producteur. M. Badmos en signe de gratitude offre un orchestre d`une valeur de 15 millions de FCFA à l’artiste. Ernesto monte alors son groupe "les Ziglibitiens" avec Diabo Steck à la batterie ; Bamba Yang au clavier et John Mayal (aujourd’hui John Yalley) à la guitare, choriste et danseur à la fois. D’un père Sénégalais, notable à Treichville, et d`une mère Bété avec laquelle il a grandi, Ernesto Djédjé, grand parolier, était également un virtuose de la guitare. Mais, 26 ans après sa disparition, que reste- t- il véritablement du Ziglibity ? Y a-t-il possibilité de porter haut le flambeau de cette musique encore ? Ses disciples que sont Séhia Luckson Padaud, Johnny Lafleur et Blissi Tébil ont essayé, tant bien que mal, de relever le défi de la pérennité du Ziglibity. Pourquoi ne sont-ils pas parvenus à imposer solidement cette musique, qui apparaît comme l’un des premiers genres du terroir à être modernisés ? Simple question de volonté !
Jean- Antoine Doudou
Quelle action pour célébrer "le Gnoantré national" en ce jour commémorant les 26 ans de sa disparition ?