«Moi-même, je suis petit-fils de planteur». C’est ainsi que le président du Rassemblement des Républicains s’est présenté à la population laborieuse de Méagui, ville située à 59 km de Soubré. Sur le chemin de retour de sa tournée dans la région du Bas-Sassandra, le docteur Alassane Dramane Ouattara a tenu à partager sa « petite » expérience du monde paysan avec la population de cette sous-préfecture leader en matière de production de cacao dans notre pays. «Parce que mon oncle Ibrahima Cissé était planteur à Akakro, à quelques kilomètres de Dabou. Il plantait et il produisait du cacao là-bas. Donc je connais les problèmes des planteurs. Tout jeune, j’étais souvent avec lui dans les plantations pour voir comment les cabosses de cacao grossissaient, voir les meilleurs moments de les cueillir, de les ouvrir, pour les étaler et de les sécher », a-t-il révélé. Avant d’ajouter comment son oncle maternel s’organisait pour vendre son cacao et régler avec l’argent les dépenses et autres crédits. Ce qui lui fait dire que « le planteur est un entrepreneur» qui doit être au centre des préoccupations de l’Etat. Car c’est grâce à lui que la Côte d’Ivoire occupe le premier rang mondial au niveau des pays producteurs de la précieuse fève. Pour lui, cette situation est due en grande partie aux nombreux intermédiaires et structures qui pullulent dans la filière café-cacao. La solution que propose le Premier ministre d’Houphouët-Boigny est de faire en sorte que le planteur de cacao ait la moitié du prix du kilo de cacao fixé par la bourse de Londres. «Par exemple, si le cacao est à 1200 FCFA, le planteur doit avoir 600 FCFA. Si le cacao est à 2000 FCFA, le planteur doit avoir 1000 FCFA», a-t-il expliqué. Il a alors demandé aux paysans de ne pas être gagnés par le découragement. «Vous savez, la récolte vient bientôt, septembre, octobre et fin novembre, nous aurons les élections. Alors si vous voulez que nous puissions améliorer tout cela avant la fin de l’année, vous savez quoi faire», a-t-il suggéré avec le sympathique sourire qui le caractérise. Selon le président du RDR, pour permettre véritablement aux producteurs du café-cacao de jouir du fruit de leur dur labeur, il faut réformer la filière café-cacao. «Moi, je vais réduire toutes les structures. Je les supprime et je mets en place une seule structure », a-t-il promis. Parce que, selon le président du RDR, ces structures ont été montées pour pomper l’argent des paysans. Pire, elles servent a enrichir des personnes qui « ne savent même pas ce que c’est qu’une cabosse de cacao». Concernant les problèmes fonciers qui sont récurrents dans la zone, il a encouragé les autorités a privilégier le dialogue dans leur règlement en s’appuyant sur la loi de 1998 sur le foncier rural votée par tous les partis politiques. Pour la modernisation du monde agricole, le candidat des Républicains s’est engagé à injecter 50 milliards de FCFA lorsqu’il sera aux affaires. S’agissant de la situation sociale difficile du monde rural, le mentor des Républicains est revenu sur son ambitieux projet social qui permettra à l’Ivoirien moyen de se soigner avec la modique somme de mille FCFA et à ses enfants d’être scolarisés gratuitement jusqu’à l’âge de 15 ans. Pour les problèmes d’infrastructures, le docteur Alassane Dramane Ouattara a décidé de réparer toutes les pompes villageoises en panne de la région et à faire d’autres forages. Quant à l’électricité, il a rassuré les populations sur la poursuite de l’expansion du réseau électrique dans la région. C’est donc un budget de 500 milliards que le président du RDR entend investir dans le département. «J’aurai l’argent pour réaliser tous ces projets, car on me fait confiance», a-t-il précisé avec conviction. Avant de rappeler que tout cet argent sera géré dans la rigueur et la transparence. Après Méagui, le docteur Alassane Dramane Ouattara a fait une brève escale à Grand Zatry où il s’est également entretenu avec la population. La dernière visite du leader des Républicains avant son retour à Abidjan a été réservée à Marcel Zadi Kessé à Yacolidabouo, son village natal. Là encore retrouvailles et émotions étaient au rendez-vous.
Jean-Claude Coulibaly
(Envoyé spécial)
Jean-Claude Coulibaly
(Envoyé spécial)