Les dockers, en grève depuis une semaine, pour réclamer de meilleures conditions de vie et un traitement salarial revalorisé ont, une nouvelle fois, été brutalisés. Les manifestants ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes entre le pont Houphouët-Boigny et les Grands moulins. La charge musclée des forces de l`ordre, en tenue de combat, a fait 5 blessés, portant le nombre de victimes à 20 depuis le début de la grève. Le mouvement social a été déclenché par le refus des autorités portuaires d`apurer les impayés dus aux travailleurs et surtout leurs réticences à reverser les primes de cadence. Les dockers demandent aussi la création d`une nouvelle structure autonome de gestion en lieu et place du Bureau de la main d`œuvre docker (Bmod) qui dépend du Syndicat des entrepreneurs de manutention et de transit des ports d`Abidjan et de San Pedro (Sempa). Toutes ces requêtes notamment sur la revalorisation des indices salariaux entre les dockers et leur employeur n`ont pas abouti. Par ailleurs, les ouvriers s`opposent au recrutement de nouveaux dockers, en remplacement des grévistes licenciés. Des échauffourées ont par ailleurs eu lieu entre anciens et néo-dockers coupables d`avoir soumissionné aux offres d`emplois « indécents » de Marcel Gossio. Le mouvement paralyse toutes les activités de manutention et de transit dans le périmètre portuaire. Il touche tous les compartiments du port d`Abidjan y compris le terminal à conteneurs de Vridi où le trafic est paralysé. Certains navires n`ont pu accoster dans la matinée, d`autres bloqués sont en attente de déchargement. La Direction générale du Port autonome tente de minimiser les troubles et continue d`adopter la fermeté. Le bras de fer cause des préjudices aux opérateurs du secteur. Les armateurs et autres consignataires menacent d`annuler l’escale abidjanaise au profit certainement de ports concurrents. Le groupement des importateurs de riz avait annoncé la semaine dernière que si la situation perdure, il pourrait être confronté à une pénurie de la denrée. «Cet arrêt de travail va entraîner une pénurie de riz sur le marché ivoirien », a prévenu le président Yacouba Touré. En effet, les importateurs expliquent qu`en raison du ralentissement d`activité qui a précédé le mot d`ordre, 10 bateaux n`ont pu être déchargés, entraînant des charges supplémentaires. Les frais globaux d`entrepôts avoisinent les 800 millions de Fcfa. La bombe au port ne s`est pas encore désamorcée.
Lanciné Bakayoko.
Lanciné Bakayoko.