Depuis sa tournée dans les 18 Montagnes, le Chef de l’état a réagi à la succession de Bongo.
M. le Président, vous avez envoyé un télégramme à Mme Rose-Francine Rogombé, présidente du Sénat, qui assure l’intérim de la Présidence de la République au Gabon en attendant l’organisation des élections. Quel message y adressez-vous au peuple gabonais?
Un message de condoléances parce que nos deux peuples sont liés. Le Président Bongo était lié aux Présidents Houphouet-Boigny, Bédié et à moi-même. Paradoxalement, il m’a connu en 1990 quand j’étais candidat contre Houphouet. Il avait été tellement surpris qu’un jeune homme de 45 ans soit candidat contre Houphouet, qu’il m’a invité au Gabon pour me voir, me connaître. C’est ainsi que nous sommes entrés en contact l’un avec l’autre. Il m’a beaucoup aidé et soutenu dans les moments difficiles.
Le Président Bongo était également très ami avec le Président Félix Houphouet-Boigny. N’était-ce pas incompatible?
Non! Lui, il avait pour pair Houphouet-Boigny avec qui il avait la même démarche surtout vis-à-vis de la France. Mais il avait été impressionné par l’homme Gbagbo, par ma démarche. Et c’est cela qui a tissé ces liens entre lui et moi.
Après le décès d’Houphouet-Boigny en 1993, il m’a raconté ce qu’ils se disaient, Houphouet et lui, sur moi. Si je travaille aujourd’hui avec l’architecte Fakhoury sur les chantiers de Yamoussoukro, ce n’est pas à cause d’Houphouet qui, pourtant, l’a introduit en Côte d’Ivoire. Mais grâce à Bongo.
Comment voyez-vous maintenant l’avenir du Gabon?
D’abord, je souhaite que le Gabon n’entre pas dans la même situation que la Côte d’Ivoire où il y a eu une question de succession mal réglée. La lutte dans laquelle nous sommes entrés et qui a abouti à la guerre, c’est d’abord une guerre d’héritage politique mal réglée.
Je ne souhaite pas que le Gabon entre dans une telle crise qui, même si elle ne se transforme pas en guerre, sera préjudiciable à son développement. C’est pourquoi, bien que je connaisse très bien Ali Bongo et sa sœur Pascaline, ce n’est pas à eux que j’ai écrit. Cela se fera ultérieurement. Je leur enverrai même des gens pour les voir.
Pour l’heure, j’ai écrit à la présidente du Sénat parce que c’est la voie de la constitution. J’espère que les Gabonais vont être plus sages que les Ivoiriens ne l’ont été. Et qu’ils vont préserver leur pays de tous les tourments que nous connaissons aujourd’hui et dont nous sommes, heureusement, en train de sortir.
C’est mon souhait le plus ardent parce que si le Gabon arrivait à connaître une crise semblable à celle que nous connaissons, ce serait difficile pour lui et pour l’ensemble de l’Afrique centrale. Il faut que les Gabonais restent dans la voie constitutionnelle et évitent le schéma ivoirien qui ne conduit pas à de bonnes choses.
Propos retranscrits sur Rfi par
Abel Doualy
M. le Président, vous avez envoyé un télégramme à Mme Rose-Francine Rogombé, présidente du Sénat, qui assure l’intérim de la Présidence de la République au Gabon en attendant l’organisation des élections. Quel message y adressez-vous au peuple gabonais?
Un message de condoléances parce que nos deux peuples sont liés. Le Président Bongo était lié aux Présidents Houphouet-Boigny, Bédié et à moi-même. Paradoxalement, il m’a connu en 1990 quand j’étais candidat contre Houphouet. Il avait été tellement surpris qu’un jeune homme de 45 ans soit candidat contre Houphouet, qu’il m’a invité au Gabon pour me voir, me connaître. C’est ainsi que nous sommes entrés en contact l’un avec l’autre. Il m’a beaucoup aidé et soutenu dans les moments difficiles.
Le Président Bongo était également très ami avec le Président Félix Houphouet-Boigny. N’était-ce pas incompatible?
Non! Lui, il avait pour pair Houphouet-Boigny avec qui il avait la même démarche surtout vis-à-vis de la France. Mais il avait été impressionné par l’homme Gbagbo, par ma démarche. Et c’est cela qui a tissé ces liens entre lui et moi.
Après le décès d’Houphouet-Boigny en 1993, il m’a raconté ce qu’ils se disaient, Houphouet et lui, sur moi. Si je travaille aujourd’hui avec l’architecte Fakhoury sur les chantiers de Yamoussoukro, ce n’est pas à cause d’Houphouet qui, pourtant, l’a introduit en Côte d’Ivoire. Mais grâce à Bongo.
Comment voyez-vous maintenant l’avenir du Gabon?
D’abord, je souhaite que le Gabon n’entre pas dans la même situation que la Côte d’Ivoire où il y a eu une question de succession mal réglée. La lutte dans laquelle nous sommes entrés et qui a abouti à la guerre, c’est d’abord une guerre d’héritage politique mal réglée.
Je ne souhaite pas que le Gabon entre dans une telle crise qui, même si elle ne se transforme pas en guerre, sera préjudiciable à son développement. C’est pourquoi, bien que je connaisse très bien Ali Bongo et sa sœur Pascaline, ce n’est pas à eux que j’ai écrit. Cela se fera ultérieurement. Je leur enverrai même des gens pour les voir.
Pour l’heure, j’ai écrit à la présidente du Sénat parce que c’est la voie de la constitution. J’espère que les Gabonais vont être plus sages que les Ivoiriens ne l’ont été. Et qu’ils vont préserver leur pays de tous les tourments que nous connaissons aujourd’hui et dont nous sommes, heureusement, en train de sortir.
C’est mon souhait le plus ardent parce que si le Gabon arrivait à connaître une crise semblable à celle que nous connaissons, ce serait difficile pour lui et pour l’ensemble de l’Afrique centrale. Il faut que les Gabonais restent dans la voie constitutionnelle et évitent le schéma ivoirien qui ne conduit pas à de bonnes choses.
Propos retranscrits sur Rfi par
Abel Doualy