S`il avait participé aux 100 m des Jeux olympiques il aurait certainement remporté la médaille d`or. Ici, il s`agit bel et bien du sieur Sangaré, marchand de drogue basé à Abobo-Doumé. Le 3 mai aux environs de 19 heures les flics débarquent chez lui après une information relative à une bande d`individus qui se livre à la vente et à la consommation du cannabis. Les murmures parviennent aux oreilles de Sangaré qui ne se pose pas de question. Il court à la vitesse de l`éclair mais laisse derrière lui un emballage contenant du cannabis. C`est son ami Cissé Aboudramane, 20 ans cordonnier pris par la police au domicile de son frangin qui nie tout lien avec le marchand de drogue en fuite. Il ne reconnait donc pas être le propriétaire de la drogue saisie au domicile de sprinter. « C`est aux environs de 19 heures que je suis venu chez Sangaré pour lui remettre l`argent de tontine que nous avons organisée. Etant assis sur un banc pour attendre son arrivée c`est à ce moment là que les agents de la police antidrogue sont arrivés. Ils m`ont appréhendé mais la fouille qui a eu lieu immédiatement n`a trouvé aucune drogue en ma possession », souligne-t-il. Selon lui, c`est lors de la perquisition dans l`unique pièce du sieur Sangaré « et contre tout attente » que la police découvre « l`herbe » cachée sous une table. « Ils ont découvert du cannabis emballé dans du papier. Et ils m`ont tout de suite attribué la propriété malgré mes contestations. Mais, le véritable propriétaire de la drogue c`est Sangaré », soutient Aboudramane. Mais l`officier de la brigade de recherches et ses collaborateurs décident de pousser leur investigation. L`enquête au sein du voisinage confirme que Cissé Aboudramane n`est pas connu au quartier. Le délit de détention de la drogue en vue de la consommation n`a pu être établi à son encontre. Cependant, les limiers ont tissé leur toile dans laquelle est tombé Yougoné Tizié Lazare. Ils ont pris sur lui 400 grammes de cannabis. Interrogé il nie les faits de détention de cette substance en vue de la vente. A l`issue d`un second interrogatoire, il reconnait les mêmes faits qu`il avait niés. « Je suis un vendeur détaillant. J`achète cette drogue à Sibissa pour la revendre au quartier Banco 2 à Yopougon en vue de subvenir à mes besoins », confesse-t-il à la barre ce 20 mai au palais de justice au Plateau. L`aveu tardif du marchand de drogue ne l`a pas pour autant écarté de la prison. Il y séjournera pour les cinq prochaines années assorties d`une amende 100.000Fcfa. Pendant ce temps, Sangaré le pivot de la bande continue de courir. Peut-être qu`il croisera au prochain carrefour les poulets.
OM
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