La grève des dockers continue de paralyser l'activité portuaire. Qui tire les ficelles ? La Direction générale du Port autonome d’Abidjan dit ne pas se reconnaître dans les accusations des dockers tendant à l'incriminer.
Le Syndicat des entreprises de manutention du port d'Abidjan et de San Pedro (Sempa) a saisi la main tendue des dockers mécontents. Il procède depuis jeudi au paiement des salaires. Mais la polémique sur le rôle du président de la communauté portuaire dans la survenue de cette grève des dockers est loin de s'estomper. Le porte-parole, Pierre Guigréhi, continue pourtant d'accuser Marcel Gossio d'être à la base des troubles sociaux dans le seul but de discréditer le Sempa et justifier la mise en place d'une structure propre à lui. Il en veut pour preuve l'instrumentalisation de certains dockers, ponctuée du recrutement lancé pour suppléer les absences. S'appuyant sur le décret 99-510 du 4 août 1999 portant statut particulier des dockers et dockers transit, le vice-président du Collectif national des dockers et dockers transit (Cndd) disqualifie l'initiative de M. Gossio, la traitant d'illégale. Le texte présidentiel en ces articles 10 et 12 institue une commission d'attribution et de retrait de la carte professionnelle et donne pouvoir au ministre des Transports d'en fixer les séances et la composition par arrêté. Dans la documentation transmise à nous, les autorités portuaires regrettent que les dockers veuillent les transformer en boucs-émissaires dans un conflit qui, a priori ne les regarde pas. Elles s'étonnent surtout que les dockers s'en prennent à M. Gossio alors que leur employeur en l'occurrence le Sempa a endossé toutes les démarches entreprises par l'institution portuaire. « L'attitude de Gossio est justifiée parce qu'il ne peut pas laisser notre principal outil économique sombrer à cause de la grève des dockers. Nous avons dû faire appel à une main d'œuvre extérieure en attendant que la crise entre eux et leur employeur soit réglée. Les 3000 personnes ont été retenues pour assurer un service minimum en attendant que des solutions durables soient trouvées. Il n'y a pas d'autre raison à notre action », précise le port, ajoutant que les recrutements ont été faits sur proposition du Sempa. Pour Gossio, l'action de la direction ne peut être qualifiée de tentative de mise à l'écart du Sempa. Une profession de foi que le Sempa analyse avec beaucoup de réserve. En effet, explique les autorités portuaires, c'est l'activisme du Cndd sur la plateforme qu'il faut éradiquer. Quant à la présence massive des forces de l'ordre, elles soulignent : « A cet effet, il a été demandé au Paa de garantir la sécurité sur la plateforme portuaire pour assurer le succès de l'opération. Par rapport à cette crise la Direction générale du Port autonome d'Abidjan a toujours privilégié le dialogue et la concertation », conclut-on. Pour l'heure, les activités restent globalement bloquées.
Lanciné Bakayoko
Le Syndicat des entreprises de manutention du port d'Abidjan et de San Pedro (Sempa) a saisi la main tendue des dockers mécontents. Il procède depuis jeudi au paiement des salaires. Mais la polémique sur le rôle du président de la communauté portuaire dans la survenue de cette grève des dockers est loin de s'estomper. Le porte-parole, Pierre Guigréhi, continue pourtant d'accuser Marcel Gossio d'être à la base des troubles sociaux dans le seul but de discréditer le Sempa et justifier la mise en place d'une structure propre à lui. Il en veut pour preuve l'instrumentalisation de certains dockers, ponctuée du recrutement lancé pour suppléer les absences. S'appuyant sur le décret 99-510 du 4 août 1999 portant statut particulier des dockers et dockers transit, le vice-président du Collectif national des dockers et dockers transit (Cndd) disqualifie l'initiative de M. Gossio, la traitant d'illégale. Le texte présidentiel en ces articles 10 et 12 institue une commission d'attribution et de retrait de la carte professionnelle et donne pouvoir au ministre des Transports d'en fixer les séances et la composition par arrêté. Dans la documentation transmise à nous, les autorités portuaires regrettent que les dockers veuillent les transformer en boucs-émissaires dans un conflit qui, a priori ne les regarde pas. Elles s'étonnent surtout que les dockers s'en prennent à M. Gossio alors que leur employeur en l'occurrence le Sempa a endossé toutes les démarches entreprises par l'institution portuaire. « L'attitude de Gossio est justifiée parce qu'il ne peut pas laisser notre principal outil économique sombrer à cause de la grève des dockers. Nous avons dû faire appel à une main d'œuvre extérieure en attendant que la crise entre eux et leur employeur soit réglée. Les 3000 personnes ont été retenues pour assurer un service minimum en attendant que des solutions durables soient trouvées. Il n'y a pas d'autre raison à notre action », précise le port, ajoutant que les recrutements ont été faits sur proposition du Sempa. Pour Gossio, l'action de la direction ne peut être qualifiée de tentative de mise à l'écart du Sempa. Une profession de foi que le Sempa analyse avec beaucoup de réserve. En effet, explique les autorités portuaires, c'est l'activisme du Cndd sur la plateforme qu'il faut éradiquer. Quant à la présence massive des forces de l'ordre, elles soulignent : « A cet effet, il a été demandé au Paa de garantir la sécurité sur la plateforme portuaire pour assurer le succès de l'opération. Par rapport à cette crise la Direction générale du Port autonome d'Abidjan a toujours privilégié le dialogue et la concertation », conclut-on. Pour l'heure, les activités restent globalement bloquées.
Lanciné Bakayoko
