Le Sempa va-t-il perdre le monopole de l'activité dockers ? Des forces s'activent à ouvrir le secteur à la concurrence.
Qui est «le maître d'ouvrage » des manifestations sur la plateforme portuaire abidjanais ? Après la pluie de contrevérités, le soleil de la vérité. Excédés par les violences, certains cadres de la Direction générale du Port autonome d'Abidjan et proches de Marcel Gossio nous ont acheminé le projet de décret qui a été élaboré pour casser le monopole du Syndicat des entreprises de manutention des ports d'Abidjan et de San Pedro (Sempa) et justifier la mise en place d'une superstructure de gestion de la main d'œuvre dockers. Le texte intitulé Projet de modification du décret N° 99-510 du 4 août 1999, portant statut particulier des dockers et dockers transit a été rédigé par une “coordination de cadres du port” dirigée par le secrétaire général de la communauté portuaire, Marcelin Ahiman Lobé. Ce groupe avait finalisé la rédaction du projet avant la fin des négociations entreprises par le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, qui s'était matérialisé le 10 mai par la signature d'un protocole d'accord entre le Sempa et la Coordination nationale des dockers et dockers transit (Cndd). Aussi surréaliste que cela puisse paraître, le document devait être soumis à la signature de Laurent Gbagbo, sans avoir été examiné ni par les acteurs concernés ni par les ministres en charge du secteur en l'occurrence le ministre des Infrastructures économiques, le ministre des Transports ainsi que celui de la Fonction publique et de l'Emploi. Dans la note explicative annexée au projet, les demandeurs prédisent la précarité de toutes les solutions et accusent l'organisme employeur, le Sempa-Bmod, de refuser de trouver des réponses durables aux préoccupations des dockers. Ils s'offusquent même du monopole, dénoncent un déficit de communication et de confiance puis proposent la création de bureaux multiples et privés. Les dockers dirigés par Jean-Landry Ayékoué Atsé, séduits par le nouvel arrangement écrivent le 11 mai, un courrier au Directeur général du Port autonome d'Abidjan pour exiger le départ de Sempa-Bmod. Dans une autre note circulaire, ils encouragent vivement la création de bureaux multiples à caractère privé sous le contrôle d'une cellule de régulation placée sous l'autorité de la Direction générale du Port d'Abidjan. Le 2 juin, c'est la grève. «Quand nous avons compris qu'on était en train d'être instrumentalisés pour assouvir un dessein personnel, nous nous sommes rétractés», rapporte le porte-parole des délégués, Pierre Guigréhi, par ailleurs vice-président du Cndd. L'autorité portuaire refuse d'endosser le document, se contentant d'affirmer qu'elle ne pouvait rester les bras croisés et assister à la faillite du principal outil de développement de l'Etat.
Lanciné Bakayoko
Qui est «le maître d'ouvrage » des manifestations sur la plateforme portuaire abidjanais ? Après la pluie de contrevérités, le soleil de la vérité. Excédés par les violences, certains cadres de la Direction générale du Port autonome d'Abidjan et proches de Marcel Gossio nous ont acheminé le projet de décret qui a été élaboré pour casser le monopole du Syndicat des entreprises de manutention des ports d'Abidjan et de San Pedro (Sempa) et justifier la mise en place d'une superstructure de gestion de la main d'œuvre dockers. Le texte intitulé Projet de modification du décret N° 99-510 du 4 août 1999, portant statut particulier des dockers et dockers transit a été rédigé par une “coordination de cadres du port” dirigée par le secrétaire général de la communauté portuaire, Marcelin Ahiman Lobé. Ce groupe avait finalisé la rédaction du projet avant la fin des négociations entreprises par le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, qui s'était matérialisé le 10 mai par la signature d'un protocole d'accord entre le Sempa et la Coordination nationale des dockers et dockers transit (Cndd). Aussi surréaliste que cela puisse paraître, le document devait être soumis à la signature de Laurent Gbagbo, sans avoir été examiné ni par les acteurs concernés ni par les ministres en charge du secteur en l'occurrence le ministre des Infrastructures économiques, le ministre des Transports ainsi que celui de la Fonction publique et de l'Emploi. Dans la note explicative annexée au projet, les demandeurs prédisent la précarité de toutes les solutions et accusent l'organisme employeur, le Sempa-Bmod, de refuser de trouver des réponses durables aux préoccupations des dockers. Ils s'offusquent même du monopole, dénoncent un déficit de communication et de confiance puis proposent la création de bureaux multiples et privés. Les dockers dirigés par Jean-Landry Ayékoué Atsé, séduits par le nouvel arrangement écrivent le 11 mai, un courrier au Directeur général du Port autonome d'Abidjan pour exiger le départ de Sempa-Bmod. Dans une autre note circulaire, ils encouragent vivement la création de bureaux multiples à caractère privé sous le contrôle d'une cellule de régulation placée sous l'autorité de la Direction générale du Port d'Abidjan. Le 2 juin, c'est la grève. «Quand nous avons compris qu'on était en train d'être instrumentalisés pour assouvir un dessein personnel, nous nous sommes rétractés», rapporte le porte-parole des délégués, Pierre Guigréhi, par ailleurs vice-président du Cndd. L'autorité portuaire refuse d'endosser le document, se contentant d'affirmer qu'elle ne pouvait rester les bras croisés et assister à la faillite du principal outil de développement de l'Etat.
Lanciné Bakayoko