La série macabre de la saison pluvieuse se poursuit à Abidjan. Après les 19 morts du vendredi, les eaux de ruissèlement ont causé de nouvelles pertes en vie humaines samedi à Gobelet (Cocody) et à Abobo.
Trois personnes se sont inscrites ce week-end sur la liste des morts de la pluie. Samedi, les eaux de ruissellement ont causé un décès à Gobelet, quartier précaire de la commune de Cocody. Deux autres personnes sont mortes à Abobo. Selon le maire de cette commune, Adama Toungara, qui a annoncé les décès survenus dans sa commune, l'un s'est produit au quartier « Monastère», sur la route d'Alépé, et l'autre vers « Abobo-Sagbé ». Les inondations n'ont pas fait de cadeau au secteur « Houphouët Boigny-Vietnam » de cette commune, construit sur un bassin d'orage. Les habitants ont abandonné leurs maisons et leurs affaires à la merci de l'eau qui atteignait des hauteurs incroyables. Les autorités cherchent des solutions aux dégâts causés dans les quartiers précaires. Comment parvenir à faire comprendre aux populations qu'elles doivent quitter au plus vite leurs logements sans poser un problème de droits de l'Homme ? Un jour après le drame des 19 morts au Banco1, une équipe de la protection civile, la police municaple et quelques élements des sapeurs pompiers militaires sont sur les lieux du sinistre pour deux raisons : continuer à rechercher des corps sous la boue et faire comprendre à la population qu'elle doit quitter les lieux. Touré Moustapha, le chef d'équipe de la protection civile, aidé de quelques jeunes, remue la terre à l'aide de maigres moyens (pelles, pioches). Des personnes qui n'ont pas encore retrouvé certains de leurs proches après l'éboulement du vendredi ont sonné l'alerte. Touré Moustapha et ses hommes cherchent d'éventuels corps sous la montagne de boue et de briques. Le sergent Dakouri de la police municipale et ses hommes sont également à pied d'œuvre. Le ministre de la Construction, de l'Urbanisme et de l'Habitat s'y est rendu avec une délégation pour exprimer sa compassion aux familles endeuillées et annoncer les mesures arrêtées par le gouvernement pour prévenir de nouveaux drames. Mais, pendant que les recherches se poursuivent, des maisons continuent de s'écrouler.
Un pan d'une habitation s'est écroulé sous l'effet de l'humidité. On cherche à retirer des débris les objets les plus importants. A côté de cette maison qui vient de s'affaisser, des dizaines d'autres habitation,s bâties sous des terrains glissants, peuvent s'écrouler à tout moment. Ces baraques sont toujours occupées par des familles qui n'ont pas l'air de s'en soucier. La protection civile fait une incursion dans le bled pour demander aux riverains de quitter les lieux. Touré Moustapha est obligé d'expliquer cette décision qui sonne comme un coup de glaive dans les oreilles de ceux qui l'écoutent. « On ne sait pas où aller », se justifie la plupart des populations. Fofana Mory, l'imam de la mosquée, est indigné. Il trouve que les populations ont leur part de culpabilité. « Lorsqu'on construisait l'autoroute, on a donné les moyens aux riverains d'aller habiter à Banco 2 que l'Etat a sécurisé. Ils ne l'ont pas fait », explique-t-il. Selon Aboulaye K, un autre intervenant, beaucoup ont utilisé l'argent du recasement pour investir. « Ils ont construit au Banco 2 (site de la réinstallation à Yopougon) des maisons qu'ils font louer, signale-t-il. Conséquence, Banco 1 est resté peuplé. Il faut un nouveau plan de deguerpissement. A Gobelet, un quartier précaire de Cocody, c'est le même son de cloche. Personne ne veut entendre parler de déguerpissement. En juin dernier, Gobelet avait battu le record des morts. Six au total, dus à un glissement de terrain. Le programme de déguerpissement prevu par l'Etat pour protéger ces populations n'a jamais abouti. Les riverains sont restés sur le site jusqu'à ce nouvel hivernage.
Raphaël Tanoh
Trois personnes se sont inscrites ce week-end sur la liste des morts de la pluie. Samedi, les eaux de ruissellement ont causé un décès à Gobelet, quartier précaire de la commune de Cocody. Deux autres personnes sont mortes à Abobo. Selon le maire de cette commune, Adama Toungara, qui a annoncé les décès survenus dans sa commune, l'un s'est produit au quartier « Monastère», sur la route d'Alépé, et l'autre vers « Abobo-Sagbé ». Les inondations n'ont pas fait de cadeau au secteur « Houphouët Boigny-Vietnam » de cette commune, construit sur un bassin d'orage. Les habitants ont abandonné leurs maisons et leurs affaires à la merci de l'eau qui atteignait des hauteurs incroyables. Les autorités cherchent des solutions aux dégâts causés dans les quartiers précaires. Comment parvenir à faire comprendre aux populations qu'elles doivent quitter au plus vite leurs logements sans poser un problème de droits de l'Homme ? Un jour après le drame des 19 morts au Banco1, une équipe de la protection civile, la police municaple et quelques élements des sapeurs pompiers militaires sont sur les lieux du sinistre pour deux raisons : continuer à rechercher des corps sous la boue et faire comprendre à la population qu'elle doit quitter les lieux. Touré Moustapha, le chef d'équipe de la protection civile, aidé de quelques jeunes, remue la terre à l'aide de maigres moyens (pelles, pioches). Des personnes qui n'ont pas encore retrouvé certains de leurs proches après l'éboulement du vendredi ont sonné l'alerte. Touré Moustapha et ses hommes cherchent d'éventuels corps sous la montagne de boue et de briques. Le sergent Dakouri de la police municipale et ses hommes sont également à pied d'œuvre. Le ministre de la Construction, de l'Urbanisme et de l'Habitat s'y est rendu avec une délégation pour exprimer sa compassion aux familles endeuillées et annoncer les mesures arrêtées par le gouvernement pour prévenir de nouveaux drames. Mais, pendant que les recherches se poursuivent, des maisons continuent de s'écrouler.
Un pan d'une habitation s'est écroulé sous l'effet de l'humidité. On cherche à retirer des débris les objets les plus importants. A côté de cette maison qui vient de s'affaisser, des dizaines d'autres habitation,s bâties sous des terrains glissants, peuvent s'écrouler à tout moment. Ces baraques sont toujours occupées par des familles qui n'ont pas l'air de s'en soucier. La protection civile fait une incursion dans le bled pour demander aux riverains de quitter les lieux. Touré Moustapha est obligé d'expliquer cette décision qui sonne comme un coup de glaive dans les oreilles de ceux qui l'écoutent. « On ne sait pas où aller », se justifie la plupart des populations. Fofana Mory, l'imam de la mosquée, est indigné. Il trouve que les populations ont leur part de culpabilité. « Lorsqu'on construisait l'autoroute, on a donné les moyens aux riverains d'aller habiter à Banco 2 que l'Etat a sécurisé. Ils ne l'ont pas fait », explique-t-il. Selon Aboulaye K, un autre intervenant, beaucoup ont utilisé l'argent du recasement pour investir. « Ils ont construit au Banco 2 (site de la réinstallation à Yopougon) des maisons qu'ils font louer, signale-t-il. Conséquence, Banco 1 est resté peuplé. Il faut un nouveau plan de deguerpissement. A Gobelet, un quartier précaire de Cocody, c'est le même son de cloche. Personne ne veut entendre parler de déguerpissement. En juin dernier, Gobelet avait battu le record des morts. Six au total, dus à un glissement de terrain. Le programme de déguerpissement prevu par l'Etat pour protéger ces populations n'a jamais abouti. Les riverains sont restés sur le site jusqu'à ce nouvel hivernage.
Raphaël Tanoh