Le mécontentement des dockers a tourné à l'émeute hier dans les rues de Treichville, commune qui abrite le siège du Port autonome d'Abidjan. Les dégâts sont énormes.
La grève des dockers muée en émeute a provoqué lundi à Abidjan des dégâts matériels sur plusieurs édifices publics. Le bilan du spectacle est désolant : 2 bus entièrement calcinés, une dizaine d'autres saccagés, des cailloux sur la chaussée, partout des débris de pare-brise. On a aussi enregistré des arrestations. Tout a commencé aux environs de 8 h 30 lorsque les dockers «licenciés » par le Directeur général du Port autonome d'Abidjan, tentent de se rendre dans l'enceinte en passant par le pont Houphouët-Boigny. Les populations vaquent tranquillement à leurs occupations dans une zone qui est quadrillée par les forces de l'ordre. Cela fait deux semaines que les dockers revendiquent de meilleures conditions de vie et de travail, sans succès, et l'autorité portuaire a pris certaines précautions pour écraser la grève. Plus de 200 agents issus essentiellement de la police et de la force mixte du CeCos assurent la sécurisation de l'espace portuaire. Ils sont postés dans les endroits sensibles de la plateforme. Leur apparat, surtout celui des éléments de la Bae pratiquement en tenue de guerre, aurait pu dissuader mais les manifestants, en colère, sont disposés à les défier parce qu'ils considèrent leur combat comme une épreuve pour la survie. Ils disent être prêts à tout pour défendre leur pain et veulent au besoin croiser le fer. En effet, devant «les yeux rouges» des gendarmes et des policiers, « les lanceurs de sacs » se montrent imperturbables. Ils organisent la résistance. «Gossio veut nous spolier et nous sommes prêts à mourir pour l'en empêcher. Nous ne voulons pas d'affairiste comme Dg », scandent certains d'entre eux. Et ils foncent. Rien ne semble émousser leur ardeur. Les forces de l'ordre sont débordées. Le commandant de la troupe, le talkie-walkie scotché à l'oreille, appelle la base. Les renforts arrivent. C'est la débandade dans les rangs des dockers mais ce n'est sans doute pas la résignation. Ils se rassemblent par petits groupes dans les rues de Treichville. Les gaz lacrymogènes des policiers fusent dans les airs, les projectiles des manifestants pleuvent abondamment. Ils dirigent les attaques contre tout ce qui peut symboliser l'Etat. «C'est parce que nous ne comprenons pas l'inertie de l'Etat devant ce que fait M. Gossio. C'est pourquoi, nous voulons le tirer de son profond sommeil », crient grévistes. « Rien ne justifie de telles violences puisqu'ils pouvaient utiliser d'autres canaux. Car, quelle que soit la légitimité des revendications, ils auraient pu trouver des solutions dans le dialogue», indique un officiel du port, saluant « le savoir-faire, le professionnalisme et la maîtrise » des forces de sécurité qui ont rétabli la sécurité. «Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour que la force reste à la loi. Mieux, il n'est pas question de transiger avec ceux qui font usage de la violence d'où qu'ils viennent et quelles que soient leurs condition». Toute la matinée, la circulation a été fortement perturbée. Mais dans l'après-midi, les choses semblaient être rentrées dans l'ordre. Toutefois, les forces de police étaient toujours sur place. Aucune activité particulière ni attroupement n'étaient visibles dans les rues alentours, les manifestants ayant pris la fuite sans demander leur reste.
Lanciné Bakayoko
La grève des dockers muée en émeute a provoqué lundi à Abidjan des dégâts matériels sur plusieurs édifices publics. Le bilan du spectacle est désolant : 2 bus entièrement calcinés, une dizaine d'autres saccagés, des cailloux sur la chaussée, partout des débris de pare-brise. On a aussi enregistré des arrestations. Tout a commencé aux environs de 8 h 30 lorsque les dockers «licenciés » par le Directeur général du Port autonome d'Abidjan, tentent de se rendre dans l'enceinte en passant par le pont Houphouët-Boigny. Les populations vaquent tranquillement à leurs occupations dans une zone qui est quadrillée par les forces de l'ordre. Cela fait deux semaines que les dockers revendiquent de meilleures conditions de vie et de travail, sans succès, et l'autorité portuaire a pris certaines précautions pour écraser la grève. Plus de 200 agents issus essentiellement de la police et de la force mixte du CeCos assurent la sécurisation de l'espace portuaire. Ils sont postés dans les endroits sensibles de la plateforme. Leur apparat, surtout celui des éléments de la Bae pratiquement en tenue de guerre, aurait pu dissuader mais les manifestants, en colère, sont disposés à les défier parce qu'ils considèrent leur combat comme une épreuve pour la survie. Ils disent être prêts à tout pour défendre leur pain et veulent au besoin croiser le fer. En effet, devant «les yeux rouges» des gendarmes et des policiers, « les lanceurs de sacs » se montrent imperturbables. Ils organisent la résistance. «Gossio veut nous spolier et nous sommes prêts à mourir pour l'en empêcher. Nous ne voulons pas d'affairiste comme Dg », scandent certains d'entre eux. Et ils foncent. Rien ne semble émousser leur ardeur. Les forces de l'ordre sont débordées. Le commandant de la troupe, le talkie-walkie scotché à l'oreille, appelle la base. Les renforts arrivent. C'est la débandade dans les rangs des dockers mais ce n'est sans doute pas la résignation. Ils se rassemblent par petits groupes dans les rues de Treichville. Les gaz lacrymogènes des policiers fusent dans les airs, les projectiles des manifestants pleuvent abondamment. Ils dirigent les attaques contre tout ce qui peut symboliser l'Etat. «C'est parce que nous ne comprenons pas l'inertie de l'Etat devant ce que fait M. Gossio. C'est pourquoi, nous voulons le tirer de son profond sommeil », crient grévistes. « Rien ne justifie de telles violences puisqu'ils pouvaient utiliser d'autres canaux. Car, quelle que soit la légitimité des revendications, ils auraient pu trouver des solutions dans le dialogue», indique un officiel du port, saluant « le savoir-faire, le professionnalisme et la maîtrise » des forces de sécurité qui ont rétabli la sécurité. «Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour que la force reste à la loi. Mieux, il n'est pas question de transiger avec ceux qui font usage de la violence d'où qu'ils viennent et quelles que soient leurs condition». Toute la matinée, la circulation a été fortement perturbée. Mais dans l'après-midi, les choses semblaient être rentrées dans l'ordre. Toutefois, les forces de police étaient toujours sur place. Aucune activité particulière ni attroupement n'étaient visibles dans les rues alentours, les manifestants ayant pris la fuite sans demander leur reste.
Lanciné Bakayoko