Yopougon : Une jeune fille tuée et jetée à la morgue du Chu

Mademoiselle Koffi Amoin Roseline, agée de 27 ans et serveuse dans un bar climatisé à Yopougon n'est plus de ce monde depuis le 9 juin dernier. En effet, elle est décédée ce jour sous le coup de 11 heures 40 minutes selon le procès verbal de constatation de décès délivré par Dr Beugré Ekpo Jean Jacques. Mais de quoi est elle morte ? A-t-elle été assassinée ? Les parents de Koffi Amoin Roseline qui ne connaissent pas les personnes qui ont envoyé le corps de leur fille à la morgue du Chu de Yopougon s'interrogent. Mme Koffi Clémentine, mère de la défunte estime que sa fille n'est pas morte d'une mort naturelle.

"Roseline ne présentait aucun signe de maladie la veille du jour où nous avons été informé de son décès. Ce jour là (ndlr : le 8 juin), elle était à la maison avec sa sœur jusqu'à 23 heures. Puis, elle a reçu un coup de fil. C'est suite à ce coup de fil qu'elle s'est habillée pour sortir. Puis, elle n'a plus fait signe de vie jusqu'à ce que le 9 juin à 12 heures, sept jeunes se présentent au domicile où elle vit avec sa sœur pour lui tendre un certificat de décès. Lorsque nous nous sommes rendus à la morgue, nous avons effectivement vu le corps de Roseline qui était déjà dans un casier" explique Mme Koffi Clémentine. Aujourd'hui, la question est de savoir si la jeune fille a été amenée au Chu déjà décédée où si elle a rendu l'âme après consultation d'un médecin. Plusieurs versions se recoupent sur la question.


Les versions contradictoires du Chu

Le certificat de décès, le certificat de non contagion et le procès verbal de constatation de décès ont été signés par Dr Beugré Ekpo Jean Jacques, médecin aux urgences du Chu de Yopougon. Il donne sa version des faits en ces termes : "c'est une patiente qui est arrivée aux urgences alors qu'elle gaspait. Dans un état critique. Il n'y avait pas de place. Et elle est décédée dans les limites suivant son arrivée. J'ai constaté une anémie sévère. Elle était très pâle. Ceux qui l'ont accompagnée se sont disputés avec mon collègue, Dr Koffi Claude. Quand elle a rendu l'âme, j'ai été contacté pour un certificat de décès. Que j'ai accepté de délivrer. J'ai signé le certificat avant de l'enregistrer". Mais cette version de Dr Beugré est bien différente de M. Tioté (également en service aux urgences)." C'est avec moi que ceux qui ont accompagné le corps se sont disputés. Ils ont sorti le corps de la jeune fille du taxi pour le déposer. Elle était déjà morte et je leur ai demandé de ne pas déposer le corps ici" a fait savoir pour sa part M. Tioté. Cette explication est bien loin de celle de Dr Beugré. Qui a affirmé que c'est avec son collègue Dr Koffi Claude qu'il y a eu disputes. Contrairement à Dr Beugré, M. Tioté a clairement affirmé que c'est un corps sans vie qui a été déposé aux urgences.


Accompagnateur suspect

Selon le registre des décès que nous avons pu consulter aux urgences, c'est M. Diomandé Kevin Sibar, permis de conduire N°: 0108000955540 qui s'est engagé pour que le corps de Roseline puisse être enregistré, pour être ensuite admis à la morgue. Mais les parents de la défunte ne connaissent pas ce dernier. "Il y a deux jeunes, Boniface et Guy qui se sont présentés à nous après le décès de notre fille, ils ont promis revenir avec leurS parents" explique Mme Koffi, que nous avons rencontrée le lundi nuit, à son domicile. M. Diomandé Kevin Sibar qui s'est engagé pour accomplir les formalités ne s'est jusque là pas présenté aux parents de la défunte. Joint au téléphone hier à 15h 49 minutes, l'homme a d'abord indiqué qu'il était à Yopougon. Puis, lorsque nous lui avons proposé un rendez vous à Yopougon, il a dit qu'il était au Plateau. Il n'a pas répondu au rendez vous que nous avons sollicité. Contacté à nouveau à 21 heures, il n'a pu placer un mot lorsque nous l'avons invité à réagir à l'accusation suivante " on vous accuse d'être responsable de la mort d'une jeune fille du nom de Koffi Amoin Roseline ". Alors qui a tué Roseline ? En attendant d'avoir les résultats d'une autopsie, on retient qu'il y a plusieurs zones d'ombre dans la mort de Koffi Amoin Roseline.

Jules Claver Aka
yykoj@yahoo.fr