L’opération d’enrôlement et d’identification des Ivoiriens de l’étranger qui a commencé aux Etats-Unis, le 11 juin dernier suscite, depuis quelques jours, de vives protestations de la part des militants du Fpi. Dans une lettre adressée à Jean-Baptiste Gomis, premier vice-président de la Cei, Laurent Ibéhi, le représentant fédéral adjoint du Fpi, a marqué sa surprise devant la création d’un second centre d’enrôlement à New York alors qu’il n’était prévu qu’un seul dans cette ville. «La Représentation Fpi-Usa voudrait protester de façon vigoureuse contre les pratiques illégales de M. Gomis (…), et demande son limogeage immédiat du poste de 1er vice-président de la Cei, parce qu’il est une menace claire pour le processus électoral et un poison contre la paix en Côte d’Ivoire.» Poursuivant, M. Ibéhi exige la fermeture immédiate de ce centre d’enrôlement de Harlem et la disqualification de la valise d’enrôlement utilisée en ce lieu.
Joint par téléphone, M. Gomis n’a pas nié l’existence d’un second centre d’enrôlement à New York. «Vous habitez les Etats-Unis et si vous connaissez la mission de la Côte d’Ivoire, vous savez qu’elle se trouve à la Rue 42 au cœur de New York. Lors de notre première visite d’investigation, M. Sinan Bakari et Mme Amangoua ont recommandé la création d’un centre d’enrôlement qui soit plus proche des populations ivoiriennes. Toujours au cours de cette même tournée, nous avions rencontré les communautés ivoiriennes pour les sensibiliser à l’opération. Ces communautés ivoiriennes vivant à New York nous ont toutes conseillé d’ouvrir un centre proche de leur habitation. Donc, quand nous sommes revenus, nous avons fait un tour à la mission de la Côte d’Ivoire à l’Onu qui se trouve dans un building appartenant à l’ambassade d’Israël. Et les contrôles pour avoir accès à ce building sont difficiles. En plus, il y a le problème de manque de parking pour les visiteurs. En gros, le lieu d’enrôlement qui devait se trouver à la mission de la Côte d’Ivoire posait un problème d’accès. Donc, sur proposition de la Commission électorale locale, nous avons décidé d’ouvrir un autre centre à Harlem. Et ce fut une bonne option puisque le centre de Harlem accueille plus du double des enrôlés de New York.»
Sinan Bakari, l’autre vice-président de la Cei interpellé à ce sujet, a expliqué, de façon laconique, qu’il ne maîtrise pas les contours de cette affaire et nous a renvoyé à M. Gomis qui «s’occupe de cette histoire».
Toutefois, Touré Mamadou, président de la Cei locale, a expliqué que c’est au vu des explications et raisons fournies par Jean-Baptiste Gomis qu’il a donné son feu vert pour la création d’un second centre d’enrôlement à New York. «Dès que j’ai eu l’information du projet de création d’un second centre d’enrôlement à Harlem, j’ai saisi les membres du bureau et particulièrement les représentants du Fpi pour les en informer», a observé Touré qui dit ne pas comprendre l’attitude des militants Fpi aux Etats-Unis. Ce que confirme Emmanuel Ago, le représentant du Pdci-Rda qui précise toutefois que des partis politiques n’avaient pas été saisis préalablement de la création de ce centre. «Mais nous avons soutenu l’idée parce que cela facilitait les choses aux uns et autres». Michel Ollou, représentant le Chef de l’Etat, explique «nous avons été mis devant le fait accompli». Un fait accompli grâce à une «décision unilatérale» de Gomis. «Vous savez, cette affaire cache quelque chose de louche et il faut que nos autorités prennent la décision qu’il faut. Les ambassades avec lesquelles les envoyés de la Cei devaient tout coordonner sur le terrain ne sont pas également associées à cette décision de M. Gomis», a renchéri Ollou.
Pour Charles Druid, représentant du Fpi au sein de la Cei, le centre de Harlem doit être purement et simplement fermé. «Les motifs pour sa création ne tiennent pas. New York est couverte de bout en bout par le métro ; donc la question de parking constitue un fallacieux motif. Au moment où des villes telles que Chicago et Dallas n’ont pas de centres d’enrôlement pour des raisons de finances, on débloque plus de 4 millions pour créer un autre centre et pour une durée de deux semaines.»
Face aux inquiétudes des militants du Fpi, Gomis indique que le système qui est mis en place ne permet aucune fraude. «Si à Abidjan, aucune fraude n’a été possible, ce n’est pas ici que quelqu’un va se permettre toute fraude», a expliqué le vice-président de la Cei.
Laurent Ibéhi soutient toutefois que «les actes capricieux et unilatéraux de M. Gomis sont suspects et nous suivons chacun de ses pas. Nous savons par exemple qu’il a dormi avec la valise de la Sagem chez un membre influent du Rdr à New York».
Phil Nomel
à Washington, DC
Joint par téléphone, M. Gomis n’a pas nié l’existence d’un second centre d’enrôlement à New York. «Vous habitez les Etats-Unis et si vous connaissez la mission de la Côte d’Ivoire, vous savez qu’elle se trouve à la Rue 42 au cœur de New York. Lors de notre première visite d’investigation, M. Sinan Bakari et Mme Amangoua ont recommandé la création d’un centre d’enrôlement qui soit plus proche des populations ivoiriennes. Toujours au cours de cette même tournée, nous avions rencontré les communautés ivoiriennes pour les sensibiliser à l’opération. Ces communautés ivoiriennes vivant à New York nous ont toutes conseillé d’ouvrir un centre proche de leur habitation. Donc, quand nous sommes revenus, nous avons fait un tour à la mission de la Côte d’Ivoire à l’Onu qui se trouve dans un building appartenant à l’ambassade d’Israël. Et les contrôles pour avoir accès à ce building sont difficiles. En plus, il y a le problème de manque de parking pour les visiteurs. En gros, le lieu d’enrôlement qui devait se trouver à la mission de la Côte d’Ivoire posait un problème d’accès. Donc, sur proposition de la Commission électorale locale, nous avons décidé d’ouvrir un autre centre à Harlem. Et ce fut une bonne option puisque le centre de Harlem accueille plus du double des enrôlés de New York.»
Sinan Bakari, l’autre vice-président de la Cei interpellé à ce sujet, a expliqué, de façon laconique, qu’il ne maîtrise pas les contours de cette affaire et nous a renvoyé à M. Gomis qui «s’occupe de cette histoire».
Toutefois, Touré Mamadou, président de la Cei locale, a expliqué que c’est au vu des explications et raisons fournies par Jean-Baptiste Gomis qu’il a donné son feu vert pour la création d’un second centre d’enrôlement à New York. «Dès que j’ai eu l’information du projet de création d’un second centre d’enrôlement à Harlem, j’ai saisi les membres du bureau et particulièrement les représentants du Fpi pour les en informer», a observé Touré qui dit ne pas comprendre l’attitude des militants Fpi aux Etats-Unis. Ce que confirme Emmanuel Ago, le représentant du Pdci-Rda qui précise toutefois que des partis politiques n’avaient pas été saisis préalablement de la création de ce centre. «Mais nous avons soutenu l’idée parce que cela facilitait les choses aux uns et autres». Michel Ollou, représentant le Chef de l’Etat, explique «nous avons été mis devant le fait accompli». Un fait accompli grâce à une «décision unilatérale» de Gomis. «Vous savez, cette affaire cache quelque chose de louche et il faut que nos autorités prennent la décision qu’il faut. Les ambassades avec lesquelles les envoyés de la Cei devaient tout coordonner sur le terrain ne sont pas également associées à cette décision de M. Gomis», a renchéri Ollou.
Pour Charles Druid, représentant du Fpi au sein de la Cei, le centre de Harlem doit être purement et simplement fermé. «Les motifs pour sa création ne tiennent pas. New York est couverte de bout en bout par le métro ; donc la question de parking constitue un fallacieux motif. Au moment où des villes telles que Chicago et Dallas n’ont pas de centres d’enrôlement pour des raisons de finances, on débloque plus de 4 millions pour créer un autre centre et pour une durée de deux semaines.»
Face aux inquiétudes des militants du Fpi, Gomis indique que le système qui est mis en place ne permet aucune fraude. «Si à Abidjan, aucune fraude n’a été possible, ce n’est pas ici que quelqu’un va se permettre toute fraude», a expliqué le vice-président de la Cei.
Laurent Ibéhi soutient toutefois que «les actes capricieux et unilatéraux de M. Gomis sont suspects et nous suivons chacun de ses pas. Nous savons par exemple qu’il a dormi avec la valise de la Sagem chez un membre influent du Rdr à New York».
Phil Nomel
à Washington, DC
