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Art et Culture Publié le samedi 20 juin 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Les Samedis de Biton - Dans les bureaux

Les lecteurs de cette chronique le savent. Régulièrement, je les entretiens du régime parlementaire pour combattre les maux de l’Afrique. Particulièrement de la Côte d’Ivoire. L’une de mes dernières chroniques, sur le sujet, était intitulé : « Les dernières élections présidentielles ? » J’écrivais que nous devrions aller, pour la dernière fois, aux élections présidentielles en 2009 et nous préparer à changer de système politique. Comme dans toutes les chroniques consacrées à ce sujet, je montrais les avantages à instaurer un régime parlementaire. Au cours du Colloque Panafricain, cette semaine, à l’Ecole Nationale de Statistique d’Economie Appliquée (ENSEA), le président Mamadou Koulibaly, brillant économiste, a selon la presse, fait une communication sur : «L’Etat acteur du processus de développement ». Il a prôné un régime parlementaire pour les pays africains. A la lecture de l’article, je me suis dit : «Je ne suis pas aussi bête que cela. » Avoir les mêmes idées sur un sujet aussi important que l’un des plus brillants intellectuels africains ne pouvait que me réjouir et me rendre enthousiaste. Le débat ne fait que commencer. Toutefois, je ne pense pas que tous les pays africains ne seront pas prêts, avant longtemps, pour quitter le régime présidentiel. La Côte d’Ivoire est à un autre niveau de développement. En fait, mon thème de ce samedi n’est pas celui du régime parlementaire . J’ai préparé ma chronique sur la percée de l’informatique dans l’administration et les entreprises. Dans les années 70, quand Jean-Jacques Servan Schreiber publia son livre : « Le défi mondial » ce fut un évènement dans toute la planète. Un message particulier était adressé aux pays africains. Grâce à l’informatique, ils vont se développer rapidement et atteindre le niveau des pays occidentaux. C’était la frénésie pour se convertir à l’informatique. En Europe même de nombreux écrivains refusaient d’utiliser l’ordinateur pour écrire leurs romans. Moi aussi, je me disais qu’il n’était pas possible d’être imaginatif en écrivant à partir d’un ordinateur. On écrivait tous à la main avant de faire dactylographier notre texte. Des personnes sceptiques disaient que l’informatique est commandée par l’homme. Et ne voyaient pas en quoi elle pouvait ajouter un plus aux pays africains dont les habitants avaient des pratiques néfastes au développement et qu’on ne changera pas facilement. Néanmoins l’informatique pénétrait avec force dans les administrations et les entreprises de notre continent. Au cours d’une initiation à l’informatique, j’ai compris que je m’étais trompé. Avec un ordinateur, l’imagination était beaucoup plus grande qu’en écrivant à la main. On gagnait beaucoup plus de temps. Je vais être beaucoup plus prolixe dans mes écrits. Des romanciers français écrivaient en deux mois ce qu’il mettait dix-huit mois à terminer. En outre, avec Internet, les recherches devenaient beaucoup plus rapides et faciles. On avait toute une bibliothèque sur la toile. L’auteur du défi mondial avait raison. L’Afrique va rattraper le reste du monde. Quelques années, plus tard, on constate que l’Informatique n’a pas permis de rattraper le reste du monde mais qu’au contraire l’Afrique s’enfonce dans les difficultés. De nombreuses administrations et des entreprises coupent , chaque jour, la connexion internet à leurs agents et leurs employés. Des cadres ne sont pas épargnés. Ce qui devait faire notre bonheur est devenu notre malheur. On ne travaille plus dans les bureaux. On a su trouver à Internet des occasions de se distraire et de s’amuser. Durant toute la journée, ce sont les messengers et les jeux qui captivent le travailleur sur son ordinateur. Comment ne pas penser, ici, au ravage du téléphone il y a quelques années. De nombreux chefs d’Etat africain avaient fustigé son utilisation abusive. Non seulement les gens passaient tout leur temps à causer au téléphone mais l’Etat se voyait devant des grandes factures. Les entreprises avaient été les premières à couper le téléphone sauf pour une utilisation intérieure. On assiste au même phénomène avec l’Informatique. Je crois qu’il n’est pas aussi bon de couper complètement Internet dans les bureaux. Les chefs d’entreprise doivent règlementer son utilisation. Par exemple, entre midi et deux. Ainsi beaucoup de gens n’iront pas déjeuner et vont économiser un peu d’argent. Evitant aussi des nourritures lourdes. On doit leur montrer que Internet c’est autre chose que passer son temps à discuter avec ses amis. Qu’ Internet n’est pas le cinéma dont ils ont rêvé mais un vrai outil de développement. Tout est une question d’emploi du temps. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

PS : Pour une fois la fête des pères est remarquable dans Abidjan. De nombreux magasins montrent des rayons de cadeaux à offrir aux hommes. Les femmes ont de l’engouement pour faire de ce jour la fête rêvée par leur mari. Elles ont fini par comprendre qu’on a trop dépensé pour elles. Cette année la fête des pères ne doit pas passer comme une journée ordinaire. Que chaque homme se sente honoré par une femme. Sa femme, sa copine, ses enfants, ses nièces et même des inconnus dans la rue. Que les hommes commencent à prendre au sérieux cette fête. Il y va de leur bonheur.

Par Isaïe Biton Koulibaly
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