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Art et Culture Publié le lundi 22 juin 2009 | Fraternité Matin

Langues nationales : Un levier de cohésion sociale

Depuis 2003, l’Ong Savoir pour mieux vivre (Sapomivie), de Mme Dréhi, Pdg des Editions Edilis, œuvre, à la promotion et la valorisation du patrimoine linguistique national.


Par l’organisation annuelle d’une quinzaine des langues maternelles, cette organisation, avec le concours de la Librairie de France Groupe, contribue non seulement à vulgariser la soixantaine de langues recensées sur l’aire linguistique nationale, mais aussi à cimenter la cohésion sociale. Ainsi, le thème choisi cette année est «Langues maternelles et développement humain durable», sous-tendu par un slogan porteur : «Accepte-moi, soyons solidaires, reconstruisons notre pays».


Ce thème s’inscrit dans une logique amorcée depuis la première édition.

En effet, depuis 2003, ces différents slogans ont accompagné les actions de l’Ong : «Je lis ma langue, et toi ?», «Je parle ma langue, tu parles ma langue, l’avenir nous appartient», «La paix c’est la vie dans ma langue nationale».


Pour pérenniser son action, Mme Drehi a initié avec le concours de la Société internationale de linguistique (Sil) et l’Institut de linguistique appliquée (Ila), un corpus de syllabaire en différentes langues de la Côte d’Ivoire. Toutes choses qui s’arriment au travail abattu par le ministère de l’Education nationale, à travers son Projet école intégrée (Pei), dont l’école d’application a des résultants probants. D’où le soutien manifesté par l’Agence ivoirienne de coopération francophone (Aicf).


Animant une conférence publique, mercredi dernier, à la Fondation Harris Memel Fotê, M. Jacques Silué, sociolinguiste, directeur de l’Institut des sciences et techniques de la communication (Istc), estime qu’il est impérieux, pour leur survie de «laisser les langues libres» ; aussi bien celles dites maternelles, nationales qu’officielles ; le tout étant sous-tendu par le statut sociolinguistique à elles conféré.

En clair, selon le conférencier qui s’exprimait dans le cadre de la «Quinzaine des langues maternelles», 6e édition, organisée par l’Ong Savoir pour mieux vivre (Sapomivie), il faut rompre, dans le cadre de la Francophonie, avec le partenariat unilatéral impulsé par la France, dans le rapport du français avec les langues africaines. A travers des exemples fouillés et documentés, il tente de démontrer que le niveau de développement des pays qui ont leurs langues nationales qui sont en même temps celles officielles, est relativement élevé par rapport à ceux dont les langues officielles sont empruntées à d’autres pays. Aussi, fait-il ressortir l’ambivalence et/ou la démarcation de l’Etat et de la Nation, qui fait ressurgir chez l’un le caractère administratif artificiel et chez l’autre la dimension culturelle forte. En cela, il montre qu’à travers leurs commerces, les langues nationales se côtoient, s’ouvrent mutuellement pour fonder une conscience nationale dont les parentés à plaisanteries, les alliances inter-ethniques sont le gage de la cohésion sociohistorique. A juste titre, et s’appuyant sur des expériences avérées dans l’apprentissage des langues nationales faisant montre d’un fort taux de réussite en comparaison au système classique, emprunté de l’ère coloniale, Jacques Silué argue que «l’impact des langues maternelles sur le développement humain durable est indéniable». Pourvu seulement qu’il y soit porté comme valeur ajoutée à l’écriture de ces langues. Pour ne pas retomber dans les travers de l’oralité qui a fait tant de zones d’ombres dans l’histoire et le développement de l’Afrique.




RC
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