L'opération d'enrôlement des Ivoiriens de Paris et sa région a connu une forte perturbation dimanche en début d'après-midi de ce dimanche. Des centaines de personnes ont protesté vivement face à la lenteur des opérations.
Un cafouillage monstre engendré par la présence de plusieurs centaines de personnes, dans l'enceinte de l'ambassade de Côte d'Ivoire à Paris, a provoqué l'arrêt des inscriptions dès 13heures ce dimanche. Les esprits s'étaient quelques peu échauffés et il s'en est fallu de peu pour qu'une bagarre se déclenche sur les lieux, en raison du mécontentement et de la lassitude généralisée. Il a donc fallu la présence de plusieurs dizaines de policiers français pour ramener le calme parmi les centaines de personnes venues se faire enrôler.
Selon plusieurs témoignages, le désordre observé depuis quelques jours sur les deux principaux centres d'enrôlement (le troisième n'ayant plus été ouvert) s'explique surtout par une affluence record des pétitionnaires et la lenteur des agents chargés de l'enrôlement et l'indentification. Au point que sur plusieurs jours consécutifs, des centaines de personnes ont dû retourner à leurs domiciles sans avoir pu s'inscrire.
Le centre de l'avenue Raymond Poincaré, a connu dimanche, une affluence considérable, journée dominicale oblige. Dès les premières heures de la matinée, la file d'attente s'étendait, selon les témoignages sur des dizaines de mètres, le long de cette avenue paisible du XVIème arrondissement. Pour faciliter l'accès au centre, des tickets (environ cinq cents par jour) ont été distribués par ordre d'arrivée. En principe, les huit équipes ont la capacité d'enrôler quotidiennement près de cinq cents personnes. Or, le dimanche, il y avait presque le double. Le débordement surviendra après la pause de 13 heures, lorsque plusieurs dizaines de personnes venues d'Orléans, munies de tickets tentaient de se frayer un chemin pour accéder aux bureaux d'enrôlement. Il n'en fallait pas plus pour déclencher l'ire de centaines d'autres qui patientaient déjà depuis des heures et qui n'étaient pas sûres d'être inscrites. Trois agents sont bloqués devant les grilles. Devant l'agressivité manifestée par les mécontents, les policiers français alertés se déportent sur place pour faire évacuer la foule. Les injures de toutes sortes fusaient, qui pour dénoncer la lenteur incroyable des agents, qui pour crier à la magouille.
Le désordre, aux dires du président de la Cei France, Gervais Tiéti, était prévisible. « La France est le pays qui compte le plus grand nombre d'Ivoiriens dans le monde, après la Côte d'Ivoire bien sûr. Il y a eu des ratés au niveau de la distribution des tickets. Hier (Ndlr : samedi, il y a eu l'arrivée d'un groupe de personnes venues d'Orléans. On leur a donc promis de les faire enrôler le lendemain dimanche. Malheureusement, il y a eu un manque d'information pour prévenir les populations de Paris et sa région de ce que ces personnes seraient traitées en priorité. La foule qui attendait son tour a donc mal perçu cela », reconnaît-il. Adaman Diomandé, membre de l'équipe de campagne du Rdr France bat en brèche cette thèse. « Ce sont les responsables du Fpi qui ont fait venir leurs militants d'Orléans et leur ont distribué les tickets. Ils ont prévu que ceux-ci entrent dans les locaux à 14 heures, en même temps que les agents qui revenaient de leur pause », croit-il savoir. Effectivement, nous avons pu voir le groupe venu de la ville d'Orléans repartir déçu, à bord d'un car immatriculé 4110 ZN 45.
Au moment où nous quittions les lieux hier, peu avant 17 heures (15H Gmt), les grilles de l'ambassade grouillaient encore de monde qui espérait une reprise des opérations.
De son côté, le chef de la délégation des superviseurs de la Cei, Alain Dogou, s'est montré très peu inquiet de ce couac. Comparant ces débordements à ceux vécus par exemple à Abidjan, il nous a confirmé la reprise de l'enrôlement dès ce lundi matin, ajoutant qu'il n'y aura pas de délai supplémentaire après la date butoir du 30 juin. « Le cafouillage d'hier n'a aucun rapport avec les gens venus d'Orléans. Il ne faudrait pas qu'on raconte des histoires. C'est la période d'attente d'une heure pendant laquelle le rang ne bougeait pas qui a dû énerver les gens. Les gens d'Orléans se sont cotisés et ont informé la Cei de leur arrivée. Sur les 480 tickets qu'on devait partager, on leur a donné des tickets pour qu'ils entrent. C'est donc les heures d'attente qui ont causé ce débordement », justifie M. Dogou. Qui ajoute que, à l'instar de leurs compatriotes restés au pays, on peut tenter de se faire enrôler plusieurs heures sans succès. « De toutes les façons, le vote n'est pas obligatoire », lâche-t-il.
Pour de nombreux observateurs, les campagnes de proximité (envoi massif de Sms, les coups de téléphone, les informations publiques et les affiches) concoctées par les partis politiques ont montré leur efficacité. Après la timidité des deux premiers jours, ce sont des centaines de personnes qui se massent devant les deux centres d'enrôlement pour attendre leur tour. On parle de plusieurs centaines de milliers de personnes qui seraient concernées, déjouant ainsi les premières prévisions largement en deçà. La bataille de Paris entre les formations en lice pour la présidentielle ivoirienne commence ainsi par l'enrôlement.
Karim Wally, Correspondant permanent à Paris
Un cafouillage monstre engendré par la présence de plusieurs centaines de personnes, dans l'enceinte de l'ambassade de Côte d'Ivoire à Paris, a provoqué l'arrêt des inscriptions dès 13heures ce dimanche. Les esprits s'étaient quelques peu échauffés et il s'en est fallu de peu pour qu'une bagarre se déclenche sur les lieux, en raison du mécontentement et de la lassitude généralisée. Il a donc fallu la présence de plusieurs dizaines de policiers français pour ramener le calme parmi les centaines de personnes venues se faire enrôler.
Selon plusieurs témoignages, le désordre observé depuis quelques jours sur les deux principaux centres d'enrôlement (le troisième n'ayant plus été ouvert) s'explique surtout par une affluence record des pétitionnaires et la lenteur des agents chargés de l'enrôlement et l'indentification. Au point que sur plusieurs jours consécutifs, des centaines de personnes ont dû retourner à leurs domiciles sans avoir pu s'inscrire.
Le centre de l'avenue Raymond Poincaré, a connu dimanche, une affluence considérable, journée dominicale oblige. Dès les premières heures de la matinée, la file d'attente s'étendait, selon les témoignages sur des dizaines de mètres, le long de cette avenue paisible du XVIème arrondissement. Pour faciliter l'accès au centre, des tickets (environ cinq cents par jour) ont été distribués par ordre d'arrivée. En principe, les huit équipes ont la capacité d'enrôler quotidiennement près de cinq cents personnes. Or, le dimanche, il y avait presque le double. Le débordement surviendra après la pause de 13 heures, lorsque plusieurs dizaines de personnes venues d'Orléans, munies de tickets tentaient de se frayer un chemin pour accéder aux bureaux d'enrôlement. Il n'en fallait pas plus pour déclencher l'ire de centaines d'autres qui patientaient déjà depuis des heures et qui n'étaient pas sûres d'être inscrites. Trois agents sont bloqués devant les grilles. Devant l'agressivité manifestée par les mécontents, les policiers français alertés se déportent sur place pour faire évacuer la foule. Les injures de toutes sortes fusaient, qui pour dénoncer la lenteur incroyable des agents, qui pour crier à la magouille.
Le désordre, aux dires du président de la Cei France, Gervais Tiéti, était prévisible. « La France est le pays qui compte le plus grand nombre d'Ivoiriens dans le monde, après la Côte d'Ivoire bien sûr. Il y a eu des ratés au niveau de la distribution des tickets. Hier (Ndlr : samedi, il y a eu l'arrivée d'un groupe de personnes venues d'Orléans. On leur a donc promis de les faire enrôler le lendemain dimanche. Malheureusement, il y a eu un manque d'information pour prévenir les populations de Paris et sa région de ce que ces personnes seraient traitées en priorité. La foule qui attendait son tour a donc mal perçu cela », reconnaît-il. Adaman Diomandé, membre de l'équipe de campagne du Rdr France bat en brèche cette thèse. « Ce sont les responsables du Fpi qui ont fait venir leurs militants d'Orléans et leur ont distribué les tickets. Ils ont prévu que ceux-ci entrent dans les locaux à 14 heures, en même temps que les agents qui revenaient de leur pause », croit-il savoir. Effectivement, nous avons pu voir le groupe venu de la ville d'Orléans repartir déçu, à bord d'un car immatriculé 4110 ZN 45.
Au moment où nous quittions les lieux hier, peu avant 17 heures (15H Gmt), les grilles de l'ambassade grouillaient encore de monde qui espérait une reprise des opérations.
De son côté, le chef de la délégation des superviseurs de la Cei, Alain Dogou, s'est montré très peu inquiet de ce couac. Comparant ces débordements à ceux vécus par exemple à Abidjan, il nous a confirmé la reprise de l'enrôlement dès ce lundi matin, ajoutant qu'il n'y aura pas de délai supplémentaire après la date butoir du 30 juin. « Le cafouillage d'hier n'a aucun rapport avec les gens venus d'Orléans. Il ne faudrait pas qu'on raconte des histoires. C'est la période d'attente d'une heure pendant laquelle le rang ne bougeait pas qui a dû énerver les gens. Les gens d'Orléans se sont cotisés et ont informé la Cei de leur arrivée. Sur les 480 tickets qu'on devait partager, on leur a donné des tickets pour qu'ils entrent. C'est donc les heures d'attente qui ont causé ce débordement », justifie M. Dogou. Qui ajoute que, à l'instar de leurs compatriotes restés au pays, on peut tenter de se faire enrôler plusieurs heures sans succès. « De toutes les façons, le vote n'est pas obligatoire », lâche-t-il.
Pour de nombreux observateurs, les campagnes de proximité (envoi massif de Sms, les coups de téléphone, les informations publiques et les affiches) concoctées par les partis politiques ont montré leur efficacité. Après la timidité des deux premiers jours, ce sont des centaines de personnes qui se massent devant les deux centres d'enrôlement pour attendre leur tour. On parle de plusieurs centaines de milliers de personnes qui seraient concernées, déjouant ainsi les premières prévisions largement en deçà. La bataille de Paris entre les formations en lice pour la présidentielle ivoirienne commence ainsi par l'enrôlement.
Karim Wally, Correspondant permanent à Paris