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Showbizz Publié le mercredi 24 juin 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Reportage : Quand le play-back tue la fête de la musique

Combien sont-ils dans un public à prendre de leur temps pour apprécier un orchestre ou un artiste encore dans l’anonymat et qui va, sur la scène, faire montre de son talent. S’il en a ! Evidemment, découvrir un talent relève du sens de l’observation, de l’attention pour cerner le message. Donc un travail d’écoute. La fête de la musique censée être une scène de prédilection de jeunes artistes – tous genres musicaux –, amateurs et de ceux qui ont déjà une ou plus d’une œuvre, n’a pas toujours l’expression de sens.

A grand-Bassam samedi 20 juin comme partout dans le District d’Abidjan et certaines villes de la Côte d’Ivoire, la musique a été célébrée, comme on l’entend. 70% de play-back, 10 de semi-live et 20% de live. C’est la triste image des instruments de musique abandonnés sur le podium du Carrefour jeunesse quand des artistes n’ont que la danse pour attirer. La jeunesse ivoirienne a malheureusement pris goût pour le play-back car c’est un feeling désormais. Certains concerts sont même souvent décidés en play-back ou en semi-live. Quand l’artiste tient encore à sa réputation. Bref ! Le goût de la fête de la musique a été donné, heureusement, samedi par l’ensemble musical de l’espace du Carrefour jeunesse, lieu de célébration. Après l’ambiance connue du public ivoirien empruntant l’air du temps – Kpangor, sans guêbê – c’est une tâche difficile pour l’orchestre du Carrefour de la jeunesse de retenir l’attention du jeune public qui, très tôt, prend congé du site, laissant les bâches quasiment vides de leurs occupants. Quelles chances offrir à des musiciens, soient-ils détenteurs d’une œuvre musicale, de se faire remarquer dans un vide ? Tasha, lead vocal du groupe n’a pas tort quand elle crie sa colère : « On nous a négligés au profit de ceux qui ont déjà produit une cassette ». Mais la scène étant leur lieu d’expression véritable, Tasha, Michel à la basse, Corneille le soliste et les autres distillent une musique à forte influence pop, rock avec une main tendue au « polihet » et au « gbégbé ». Un goût éclectique. L’on y découvre à la basse Michel Coffi, ex-membre dans les années 70 du Holly group de Cocody dont certains musiciens étaient N’zi Bruno, Etienne Marcel, aujourd’hui styliste. Michel également peintre, et d’ailleurs, lauréat en 92 au 6è salon international de la peinture à Bretagne, n’a pas cessé de gratter sur les cordes de sa basse. Pour l’édition 2008 de la fête de la musique, la 4è du genre à Grand-Bassam – avec l’organisateur le Centre des métiers de la culture – ne s’est pas faite sans « difficultés financières », a relevé la directrice du CMC Koné Betty. Malgré tout, la fête de la musique s’est tenue jusqu’au lendemain dimanche. Le deuxième jour des festivités donne l’allure escomptée du live de la fête de la musique avec un sound system reggae à l’espace Zion Rock au quartier France de Grand-Bassam. En live, Kajeem « déploie ses ailes » au son de « Qui a intérêt ? », son dernier album soutenu par des reprises de titres des albums précédents. Une place donnée à la musique parlée, chantée et dansée. Loin d’un mimétisme à enlever à la musique toute sa saveur. L’on se rappelle encore le théâtre de la verdure du Centre culturel français (CCF) au Plateau où il n’y avait pas de place pour le play-back. De là, beaucoup de talents ont été découverts.


Koné Saydoo et Krou Patrick
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