Ce sont exactement 6856 Forces de défense et de sécurité (Fds, gendarmes, militaires et policiers) à la retraite qui réclament 22,5 milliards F de pension à la Caisse générale de retraite des agents de l'Etat (Cgrae). Face à la volonté de ces ex-travailleurs de l'Etat ivoirien de procéder par un sit-in dans les locaux de la caisse au Plateau pour faire entendre leur cause, les responsables de ladite caisse, et notamment le directeur général, Jean-Jacques Oho a tenu , hier, à présenter les faits aux journalistes. De fait, l'argent réclamé par ces ex-Fds, "a été constitué par les arriérés de pension créés par l'application de la loi n°95-695 du 7 septembre 1995 liés à la spécificité de la fonction militaire…Ce, par le décret n°2004-569 du 21 octobre 2004 pris par le chef de l'Etat actuel". Oho indique que ce décret prend en compte toutes les Fds parties à la retraite avant le 10 mars 2000, date à laquelle, le Général Robert Guéi, alors président du Conseil national de salut public (Cnsp), a pris le décret n°2000-174 portant fixation d'une nouvelle grille indiciaire en faveur des militaires. "Se fondant sur les dispositions de l'article 152 alinéa 2 de la loi 95-695 du 7 septembre, relatifs aux modalités de révision de la pension de retraite, les militaires retraités ont demandé que soient revalorisées leurs pensions conformément à la nouvelle grille indiciaire", explique-t-il. Et l'affaire portée devant la Cour suprême a tourné en faveur des Fds. A ce jour donc, c'est un total de 22,5 milliards F d'arriéré de pension que l'Etat doit à ces militaires à la retraite. "La Cgrae doit payer cet argent, mais, il y a un sérieux problème de trésorerie. Il faut trouver cette somme. Parce qu'en effet, elle ne représente pas la cotisation faite par ces Fds, comme le recommande la loi instituant la pension" a dit le DG de la Cgrae. Pour lui, la ciasse ne refuse pas de payer, mais il n'y a pas d'argent. Et dans ce cas, l'Etat doit pouvoir faire une subvention exceptionnelle. Le Dg devait rencontrer la tutelle financière (le ministère de l'Economie et des finances), hier, afin de lui poser le problème et voir comment désamorcer "cette bombe". Mais avant, il a pu discuter avec les retraités qui lui ont fait part de leurs souffrances. Certains croulant sous le poids de l'âge (il y en a qui sont à la retraite depuis 1975).
P. Tadjau
P. Tadjau