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Société Publié le vendredi 26 juin 2009 | Le Patriote

Saison des pluies : inondations, routes coupées, pertes humaines…Sam Ettiassé, préfet d’Abidjan - “La météo n’est pas du tout favorable”

Le mal est plus grave qu’on ne le pensait. De l’avis même du préfet de la région des Lagunes, M. Sam Ettiassé, Abidjan est aujourd’hui une ville sinistrée. Avec l’hivernage, les pluies qui s’annoncent en abondance, la ville doit faire face à deux types de catastrophes. D’une part, les pertes en vies humaines et les blessés graves dus à l’effondrement des constructions sur des sites dangereux et d’autre part, la destruction des ouvrages (ponts et routes) du fait de l’activité humaine. Ces informations ont été fournies par M. Sam Ettiassé dans les locaux de la préfecture hier, au Plateau. Cela, dans le cadre du premier point de presse concernant la mise en œuvre du plan Orsec (organisation des secours), dont il est le coordonateur. Plan déclenché par le gouvernement, au lendemain des pluies diluviennes qui ont fait plus de 20 morts dans la capitale économique. Poursuivant, Sam Ettiassé a annoncé ‘’que la météo n’était pas du tout favorable’’. « Avec 105 à 110 mm de pluie, nous avons enregistré 20 morts. La météo annonce 300 mm de pluie sur Abidjan. Il nous paraît donc urgent de sensibiliser les populations sur le danger qu’elles courent en restant sur les sites jugés dangereux. La situation est grave. Ils n’ont pas encore mesuré l’ampleur des choses », a-t-il estimé. Le plan Orsec, a-t-il défendu, n’a pas pour but de casser des maisons et jeter des populations dans la rue tel que rapporté par certains journaux. « Il s’agit de secourir les populations en danger et de les recaser quelque part en entendant que le gouvernement prenne une décision définitive », a-t-il précisé.

Plus de 124 millions à rechercher

Ainsi, dans les jours à venir, le Parc des sports de Treichville devrait accueillir les premiers sinistrés. Il s’agit des populations du quartier d’Ayakro de la commune de Yopougon. Sur ce site, les populations ont construit sur un bassin d’orage. Ne pouvant plus continuer leur chemin, à chaque tombée de pluie, les eaux inondent les habitations et arrivent jusqu’au niveau des fenêtres. Toute chose qui met la vie des habitants en danger. Au total, le Parc des sports, selon le préfet d’Abidjan, recevra au moins 500 personnes. Mais pour la seule commune d’Attécoubé, ses services, a-t-il déclaré, ont recensé plus de 3000 personnes à recaser.
La mise en œuvre du plan de secours nécessite des moyens financiers importants. Soit 124 278 229 FCFA selon son coordonateur. En ces temps de trésorerie difficile, Sam Ettiassé a appelé les entreprises et les personnes de bonne volonté à se manifester. Une partie de cette somme, dira t-il, sera allouée à la réhabilitation du camp commando d’Abobo, de la cité policière et universitaire de cette même commune ainsi que de son lycée moderne. Concernant l’épineux problème des ‘’fanicos’’, dont le ministère du Tourisme refuse le déguerpissement, car ces derniers constituent une des attractions touristiques de la ville d’Abidjan, le préfet a indiqué qu’ils seront recasés sur un autre site. « Si nous ne le faisons pas, nous allons perdre l’ouvrage (le pont) qui est en ce lieu et Yopougon sera coupé d’Abidjan. Car les pneus qu’ils ont mis dans l’eau obstruent sa circulation. De plus, il faut dire qu’il ne peut pas y avoir d’opposition à un plan d’urgence », a-t-il tranché. Pour une réussite des opérations et dans l’intérêt des populations concernées, M. Sam Ettiassé en appelle à leur coopération. Une cellule psychologique, a-t-il conclu, est prévu pour la prise en charge des plus vulnérables.
Anzoumana Cisse
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